Le cinéma à Hammamet revêt une tout autre formule. Afin d'entamer sa rentrée culturelle autrement, le festival «Regards de Femmes» voit le jour et se veut porteur d'une thématique toujours d'actualité : celle de la femme, détentrice d'un art qui ne cesse de se renouveler. «Regards de femmes» se déroulera sur 4 jours, du 18 au 22 octobre au centre culturel international d'Hammamet et sera dédié à une panoplie de réalisatrices qui ne cessent de tirer les ficelles du cinéma arabe vers le renouveau, tout en le mettant au service des causes défendues par leurs peuples et aux problèmes d'ordre sociopolitique auxquels ils font face. Et c'est dans cette optique que le ciné club d'Hammamet, chapeauté par la Fédération tunisienne des cinéclubs (Ftcc), en collaboration avec le Centre culturel international d'Hammamet (Ccih), a fait appel à des réalisatrices, dont certaines seront sur place, afin de présenter leurs créations : principalement des courts et des longs métrages. Quatre axes composeront cette première édition : le premier traitera de divers projections et débats tous les jours. Le festival consacre aussi une formation aux participants baptisée le «Film festival academy», qui se déroulera sous forme de workshops et de masterclass, tenue par des professionnels issus du marketing digital, du management culturel, de l'événementiel et maîtrisant les techniques de communication. Le cinéaste égyptien, Bassel Ramsis, a été sollicité par l'équipe organisatrice, afin de transmettre son savoir-faire à 9 femmes-cinéastes venant des pays du sud de la Méditerranée, et ce, dans le cadre d'une résidence artistique d'écriture de scénario, qui a commencé hier 16 octobre. Ramsis est notamment connu pour avoir coordonné le premier projet de prévention contre les violences à l'égard des femmes égyptiennes. «Les Assises» se dérouleront vendredi 20 octobre, à partir de 14h00. Pendant 3 heures, ce forum traitera du rôle majeur de la femme dans un domaine où il est difficile de percer : il s'agit de l'industrie cinématographique, vue et vécue par des femmes aux parcours multiples. Quatre invités répondront présent : Mme Salma Baccar (production), Mme Kahna Attia (montage), Salma Thabet (technicienne de son) et Nadia Touijer (réalisatrice). Elles évoqueront leurs expériences professionnelles, menées différemment à travers plusieurs disciplines, décortiqueront le «cinéma au féminin», parleront de la présence de la femme à l'échelle tunisienne, arabe mais également mondiale. Au programme, des réalisatrices et des films de Palestine, Tunisie, Liban, Algérie, Turquie, Syrie, Egypte, Iraq, Myanmar et des EAU. Des premières et des films rarement diffusés dans la région seront projetés : à savoir «A mon âge, je me cache encore pour fumer» de Rayhana Obermeyer, «Solitaire» de Sophie Boutros, «Palestine, de fil en aiguilles» de Carol Mansour, «Go home» de Jihane Chouaïeb, «Um Ghayeb» de Nadine Salib ou encore «Saïda, malgré les cendres» de Soumaya Bouallegui et plein d'autres... Les courts métrages sont aussi à l'honneur avant la projection de chaque long métrage. Une séance hommage consacrée à Kalthoum Bornaz est également prévue avec la projection/débat de son film «L'autre moitié du ciel», sorti en 2008 mais plus que jamais d'actualité puisqu'il traite de «l'inégalité dans l'héritage». Une projection précédée par la présentation du livre «L'étoile à la recherche du fil perdu», récemment sorti et qui lui a été dédié par sa sœur Alia Bornaz Baccar, docteur d'Etat et auteure. L'organisation de ce festival entre dans le cadre d'un programme culturel soigneusement établi par la direction du centre culturel d'Hammamet, qui cherche à faire du centre culturel de la ville d'Hammamet un pôle de la culture durant toute l'année.