La responsabilité de Riahi et Simone est grande, mais les joueurs qui ont commis autant de bêtises et qui ne pouvaient pas faire plus, faute de technique et de mental, ont leur part dans cet échec. C'était si prévisible : ce CA de Marco Simone était limité et ne pouvait pas aller plus loin. Au contraire, et quand on voit ce concentré de déchets techniques et le blocage mental des joueurs quand ils évoluent devant leur public, on dirait qu'une demi-finale de la Coupe de la CAF est une «performance». Jouer TP Mazembe en finale avec ces joueurs aurait pu être un exercice pénible et probablement une humiliation historique. Soyons francs : Slim Riahi reste le premier et grand responsable de cet échec prévisible avec ces décisions controversées et sa gestion «folklorique», Marco Simone a aussi montré que c'est un entraîneur raté depuis qu'il a commencé ce métier, mais parlons des joueurs. Toutes les analyses faites mettent les joueurs loin de la responsabilité et les présentent comme de grands joueurs mal utilisés. Et, à notre avis, c'est une grande aberration : ce groupe clubiste est faible, très moyen techniquement et même ceux qui émergeaient du lot ont fini par descendre si bas à des degrés différents. De Khelifa à Khelil, de Dkhili à Apoko (que l'on présente comme un Tadjou, mais qui n'a rien montré d'extraordinaire à part quelques interventions musclées au-delà de ses moyens), de Belkhither à Chenihi en passant par Ayadi et Ben Yahia, ce sont des joueurs qui ont eu toutes les chances de briller, mais qui ne le voulaient pas et qui ne pouvaient pas d'ailleurs. Regardez de nouveau ce match de Supersport en aller et retour, regardez le match de la MCA et même, à l'époque d'Ellili, les matches de groupe, la qualité du jeu était moyenne, mais à chaque fois, il y avait un joueur (Hadded dans la phase des groupes, Khelifa ou Darragi plus tard) qui fait la différence, avec un concours de circonstances favorables. Ce groupe n'était pas supérieur à ses adversaires, mais jusqu'ici, il avait la chance d'atteindre ce stade. Défense renforcée, public, adversaire peu lucide devant les buts et, de temps à autre, des exploits individuels, le CA s'estime heureux d'avoir atteint ce stade de la compétition avec ces joueurs-là. Tout le monde vous dit qu'il n'y a pas un fond de jeu dans ce CA, et c'est juste. L'Italien en assume pleinement la responsabilité, mais quand on foule une pelouse, c'est le joueur avec son cœur, sa technique, son métier qui se débrouille. Au CA, le match d'avant-hier était le match des joueurs qui, devant 50.000 spectateurs, ont calé. Joueurs surestimés sûrement comme Abdi (très faible en défense et léger physiquement), Ayadi, Chenihi (un aller et un retour catastrophiques), Belkhither, Rusike, Khelil, Jaziri, Dekhili, d'autres qui n'ont plus l'aura d'il y a 6 ans comme Khlifa (qui joue avec son métier pas plus), Ben Yahia (essoufflé) ou Darragi (qui n'a plus 90' dans les jambes et ça tout le monde veut le cacher), c'est un groupe de joueurs qui, même armé de volonté, ne peut aller plus loin quand il joue des équipes aussi organisées que Supersport. Même avec Capello ou Wenger, cet effectif est très moyen pour dominer une compétition. De plus, ce sont des joueurs mal gérés dans les vestiaires, impayés, mal suivis et frileux devant le public clubiste, qu'est-ce qu'ils peuvent espérer alors ? Ben Mustapha, Miniaoui, Oueslati... On prend pour le match d'avant-hier le cas des deux Algériens Belkhither et Chenihi. Un axe droit d'une médiocrité incroyable ! Belkhither, joueur léger qui n'a aucun physique de latéral droit, est le premier responsable des trois buts des Sud-Africains : il rate un duel aérien avec Grobler, il regarde l'action de jeu et déjoue le hors-jeu quand ses équipiers avancent. C'est incroyable comme erreur de placement défensif pour ce joueur qui, en sélection de son pays, a été remplacé à la mi-temps après avoir commis une erreur contre le Zimbabwe. Pour Chenihi, il avait l'occasion d'égaliser à 1-1 quand il était dans les seize mètres dans un duel à deux contre deux, mais il décide de passer en retrait et le contre amène le deuxième but (à l'aller, il était face à face avec le gardien, mais tombe tout seul et rate le K.-O.). Comment voulez-vous gagner un titre continental avec un niveau aussi faible de joueurs étrangers ? Et pour ne pas vous cacher la vérité, Belkhither et Chenihi étaient toujours imposés à tous les entraîneurs par Slim Riahi qui les a recrutés lui-même. Une équipe qui perd les services de Ben Mustapha, gardien très fort, Ghandri, milieu athlétique, Miniaoui, sauveur du CA au tour des groupes, et Oueslati, joueur de cran et de vitesse, pour compter sur d'autres beaucoup moins doués, est une équipe vouée à l'échec. Les grands joueurs font les grands entraîneurs, et les grands dirigeants font les deux. Appliquez cette règle au CA et vous comprendrez tout ! Le plus difficile sera de gérer un championnat long et des équipes du même niveau avec des joueurs pareils. Pendant ce temps, le président du CA n'aura pas le temps et peut-être l'argent pour construire une nouvelle équipe. Ce n'est plus le temps des Chaïbi, Attouga, Belghith, Jedidi, Khouini, Abderrahmane, Bach Hamba, Bayari, Kamel, Abdelli, Magharia, Sellimi, Rouissi, Zitouni, Limam, Sdiri, Dhaouadi, Ouertani, Mouihbi, ou Belaid, Nater et Djabou, entre autres, pour le public du CA on vit le temps de la médiocrité.