Selon Mongi Harbaoui, porte-parole du parti, qui nie l'existence de différends entre les deux parties Le porte-parole de Nida Tounès, Mongi Harbaoui, a considéré que la divergence de vues entre le parti et le chef du gouvernement sur certaines questions ne signifie pas l'existence de différends entre les deux parties. «Nous soutenons le gouvernement d'union nationale et nous soutenons Youssef Chahed tant que ce dernier agit dans un cadre de concertation et tient compte des priorités du Document de Carthage». Dans une déclaration vendredi à l'Agence TAP, il a précisé que la divergence de vues concerne, notamment, le projet de loi de finances. Les déclarations du dirigeant du parti Khaled Chawket à un quotidien parues aujourd'hui n'engagent que lui, a insisté le porte-parole du parti avant d'ajouter «les positions du parti sont communiqués dans des déclarations signées par son directeur exécutif». La relation entre Chahed et Nida Tounès est une relation de complémentarité, a-t-il souligné. «Youssef Chahed est un membre du parti. Sa nomination à la tête du gouvernement est un honneur pour le parti». Le directeur du centre de Nida Tounès pour les études, Khaled Chawket, a dressé le bilan de l'action du gouvernement d'union nationale à la lumière des priorités fixées dans le Document de Carthage (septembre 2016/septembre 2017).Il ressort du document que le gouvernement d'union nationale a moins réussi la guerre contre le terrorisme que le cabinet Habib Essid. «Malgré certaines opérations anticipatrices, le terrorisme persiste avec, en plus, une tendance à la hausse des crimes de droit commun». Khaled Chawkat, l'auteur de ce bilan d'évaluation, constate l'absence de signes d'amélioration du rythme de croissance pour la réalisation des objectifs du développement et de l'emploi. Il note, toutefois, que la lutte contre la corruption a été le point positif du gouvernement. Cette campagne a permis de restaurer l'image entamée du gouvernement en raison de son échec dans le traitement des protestations sociales dans les régions intérieures, le sud du pays en particulier. Mais la crédibilité de la campagne de lutte contre la corruption a été mise en cause par certains acteurs politiques qui s'interrogent, aujourd'hui, sur ses vrais objectifs et la jugent «sélective», selon la même source. Sur un autre plan, Chawkat estime dans ce document, que la plupart des indicateurs relatifs aux équilibres financiers ont régressé et que le gouvernement d'union nationale n'a pas pu réaliser des changements au niveau des politiques sociales. Selon lui, le gouvernement Chahed a connu des démissions et son action a été affaiblie par l'improvisation et le manque de soutien politique. Et de conclure : « Le bilan de l'action gouvernementale fait ressortir un faible rendement économique, politique, médiatique et de développement». Khaled Chawkat constate qu'il existe «une crise de leadership politique et une crise de gouvernement pour des raisons multiples». Il recommande de «hâter la formation d'un gouvernement sur la base des résultats des dernières élections. Un gouvernement auquel les Tunisiens peuvent demander des comptes». Six adhérents au front centriste Le porte-parole du mouvement Nida Tounès, Mongi Harbaoui, a démenti, par ailleurs, l'adhésion officielle de six députés de Nida Tounès au nouveau Front parlementaire centriste et progressiste. Selon Harbaoui, au cas où cette information se confirmerait, les six députés concernés seront assujettis aux sanctions prévues par le règlement intérieur du parti. «Prétendre que le mouvement va accorder un certain de temps aux six députés avant de les renvoyer définitivement, ne sert qu'à envenimer les relations entre les dirigeants du parti et les membres de son groupe parlementaire», a-t-il estimé dans une déclaration à l'agence TAP. Pour rappel, des députés de l'Assemblée des représentants du peuple avaient annoncé, jeudi 9 novembre 2017, la formation d'un Front parlementaire centriste et progressiste, constitué de 43 députés appartenant aux blocs parlementaires de Nida Tounès, Afek Tounès, Machrou Tounès et du groupe al-watania, outre des députés indépendants. Le nouveau Front compte, également, six élus nidaistes, à savoir: Kamel Hamzaoui, Ons Hattab, Zohra Driss, Moncef Sellami, Wafa Makhlouf et Mohamed Hédi Gueddiche.