Plongés dans une quasi obscurité, lumière faible et tamisée, les danseurs Rahma Felah, Aymen Selliti, Talel Ayoub, Besma Baâzaoui, Hiba Trabelsi, Emna Kouki, Sami Boudabra, évoluent doucement par mouvements interposés et se rencontrent fortuitement. Le théâtre national tunisien a présenté, les 18 et 19 novembre au 4e Art de Tunis, sa nouvelle création «L'ivresse des profondeurs». Un spectacle de danse signé par la chorégraphe Imen Smaoui. Tout au long de son parcours artistique, Imen Smaoui a su développer une manière de travailler qui intègre, comme une expérience en soi, le mouvement de la vie. Au Théâtre national tunisien, elle dirige un atelier de danse à l'Ecole de l'acteur et crée «L'Ivresse des profondeurs» avec les membres de la deuxième promotion du Jeune théâtre national. «L'ivresse des profondeurs», comme le note la chorégraphe, nous parle de l'acteur qui évolue à partir du degré zéro, dans un état d'absence de sens. Cette artiste fait son chemin à travers des strates successives, de la surface vers la profondeur, comme dans une quête initiatique. Elle évolue dans un état fragile, un entre-deux. Des connexions s'établissent alors et l'énergie circule entre les acteurs. Des flux qui alimentent un passage à d'autres états, ils s'ouvrent alors, se surprennent dans un espace limite. Une manière de dévoiler la réalité, (leurs réalités) complexe et plonger dans le silence. Les artistes peuvent alors suivre la route qui les mènera vers l'état de grâce. Ces artistes sont représentés sur scène par les danseurs Rahma Felah, Aymen Selliti, Talel Ayoub, Besma Baâzaoui, Hiba Trabelsi, Emna Kouki, Sami Boudabra. Plongés dans une quasi-obscurité, lumière faible et tamisée, des boîtes de cartons posées ici et là, des sachet en plastique couvrant le sol, partant du point zéro, ils évoluent doucement par mouvements interposés, se rencontrent fortuitement. Chacun, de son côté, prend un chemin dans un état d'absence de sens. Creusant, petit à petit pour aller plus loin pour explorer plus de profondeurs. Des connexions s'établissent, ici et là, ils se rencontrent, se touchent, s'enlacent, innervent leurs corps, échangent des flux d'énergie et se surprennent. Une manière de s'ouvrir, de se révéler à soi, de se révéler à l'autre. Dans des mouvements de va-et-vient, qui se font parfois répétitifs, les danseurs ne cessent d'alimenter ce flux invisible d'énergie qui circule entre eux. On marche, on s'arrête, on s'asseoit pour prendre le temps de réfléchir dans ce parcours initiatique, cet état de recommencement, de répétition dans la recherche de soi, de l'autre, de l'équilibre de l'âme. Deux autres représentations sont prévues pour les 25 et 26 novembre au 4e Art.