L'Espérance Sportive de Tunis a gagné sans se dépenser face au Stade Gabésien (3-0) dans une arène vide au Stade d'El Menzah car le huis clos est toujours de mise dans notre football. Les nostalgiques pleurent, à coup sûr, les beaux jours de notre football dont les ingrédients étaient d'une saveur exquise : beau jeu, rivalité, nivellement, engouement et ambiance de kermesse presque à chaque match. Et il suffit d'assister ou de regarder à la télévision un match comme celui d'avant-hier joué entre l'EST et le Stade Gabésien pour se rendre à l'évidence qu'on est bel et bien sous l'emprise de la médiocrité, particulièrement depuis la survenance de la révolution. Notre football n'est plus que l'ombre de lui-même et ce n'est pas la qualification de notre équipe nationale à la phase finale de la Coupe du monde qui pourrait nous contedire à ce propos. Et là où le bât blesse vraiment, c'est que ce sont les décisions des responsables de la FTF qui, par leur improvisation récurrente, remuent le couteau dans la plaie du corps déjà meurtri de notre football qui fait pitié. Combien de fois avons-nous attiré l'attention sur la nécessité de rompre avec le huis clos et la limitation du nombre des spectateurs dans le but de ne pas contribuer à l'agonie de notre football? Rien à faire car tout le monde est décidé à n'en faire qu'à sa tête. Résultat : un énième match sans couleurs malgré les trois buts marqués par l'EST dont le public en a été sournoisement privé. En attendant ESS-EST Heureusement que les joueurs de l'Espérance sont devenus «insensibles» à ce genre de supplice qui leur est imposé de temps en temps. Leur comportement devant les Gabésiens était sans faille car ils ont joué un match plein du début à la fin faisant fi des tribunes désolément désertes. Pour la première fois, depuis quelques mois, on a vu les joueurs «sang et or» afficher une bonne condition physique en deuxième mi-temps et ne rien lâcher au profit de leurs adversaires qu'ils ont étranglés du début jusqu'à la fin de la rencontre. Mais quand même, c'était sans trop se dépenser car les Gabésiens étaient, disons-le clairement, trop faibles pour donner une bonne réplique à leur hôte qui semble retrouver la plénitude de ses moyens. D'ailleurs, ça tombe à pic puisque ce dimanche on aura rendez-vous avec le premier vrai test de championnat à l'occasion d'un certain ESS-EST à Sousse. En effet, après les sept victoires quelque peu faciles réalisées jusque-là par l'EST lors des sept premiers matches du championnat, l'on verra plus clair ce dimanche quant à la convoitise du titre par l'un des deux principaux prétendants du championnat. Le problème de notre compétition nationale, notamment pour l'EST, c'est que la différence de niveau entre les clubs de la Ligue nationale ne permet pas une constance bénéfique au niveau du rendement puisque le nivellement est rarement au rendez-vous, comme ce fut le cas avec le match EST-SG. Trois blessures, trois changements Un autre fait important a été enregistré lors du duel entre l'EST et le SG, ce sont les blessures contractées par les joueurs espérantistes dont trois ont nécessité trois changements inévitables pour ménager au mieux les joueurs concernés et les mettre à l'abri d'éventuelles complications pouvant conduire à leur absence ce dimanche contre l'Etoile. Il y a d'abord la blessure aux adducteurs survenue à Taha Yassine Khénissi après une demi-heure de jeu. Le goaleador, qui a marqué le premier but «sang et or» dès la 2', n'a pas pu terminer la mi-temps en raison des douleurs ressenties. Vient ensuite la blessure de Ali Mechani, auteur lui aussi d'un but signé à la 51', qui, avec un genou récalcitrant, s'est vu obligé de céder la place au jeune Montasser Talbi juste cinq minutes après avoir doublé la marque pour son équipe. Et c'est Haïthem Jouini, le remplaçant de Khénissi à la 31', qui va à son tour subir le mauvais sort des blessures avant de laisser sa place au jeune Maher Ben Sghaïer à la 68'. Ces blessures pourraient être un signal pour les staff technique et médical qui se doivent d'en chercher l'origine du côté de la forte sollicitation des joueurs. On a vu d'autres situations similaires par le passé.