"Namaa Tounes" : L'ancien compère de Ghannouchi devant la Chambre criminelle    Transport terrestre en commun : Digitalisation et équipements attendus en renfort    Pourquoi | Assez d'insouciance !    Lancement de «Cinematdour» : Le beau rêve du cinéma ambulant !    Play-out compliqué pour l'USBG : Sortir la tête de l'eau    REMERCIEMENTS ET FARK : Amel MABROUK    Nouveau pont de Bizerte : Les entrepreneurs tunisiens carburent et assurent, pas comme au stade d'El Menzah    N'oublions pas ce bel ami    Volley – Un nouveau bureau fédéral élu : Bon vent!    Médina de Tunis-Hammams traditionnels et multiséculaires : Menacés de disparition    EN BREF    Météo : La saison des pluies n'est pas finie    Retrait annoncé des troupes américaines du Niger    Les familles des détenus politiques empêchés, de nouveau, d'approcher de la prison de la Mornaguia    Pèlerinage Ghriba, barrages, Conseil des régions… Les 5 infos de la journée    Qui est Imed Derbel président du Conseil national des régions et districts ?    Anouar Ben Ammar : Ennakl Automobiles a prouvé sa résilience    Classement des pays producteurs d'or en 2022    Annulation des festivités du pèlerinage de la Ghriba    La Tunisie abrite l'exercice militaire conjoint « African Lion 2024 »    La Belgique demande de reconsidérer les avantages commerciaux accordés à Israël par l'Union Européenne    Accident au pont mobile de Bizerte : Le ministère du Transport en action    L'acteur égyptien Salah El Saadany est décédé à l'âge de 81 ans    Royaume-Uni : 1,2 milliard d'euros de fortune personnelle et une "misère" pour les employés, le Roi choque…    Imed Derbali, président du Conseil national des régions et des districts    PARIS: L'HOMME AYANT PENETRE DANS LE CONSULAT D'IRAN A ETE INTERPELLE PAR LA BRI    Arrestation d'un troisième terroriste à Kasserine en 24 heures    Le gouverneur de la BCT s'entretient avec des investisseurs sur les marchés financiers internationaux    12 candidats à la présidence du Conseil national des régions et des districts    Augmentation de 10,7% de la production de poulet de chair    Reprise progressive du trafic à l'aéroport de Dubaï    Le taux de remplissage des barrages baisse à 35,8%    Le livre 'Les Italiens de Tunisie' de Gabriele Montalbano présenté à la librairie Al Kitab Mutuelleville    Kais Saied inaugure la Foire internationale du livre de Tunis    Abdelaziz Kacem: À la recherche d'un humanisme perdu    Bank ABC Tunisie annonce un résultat net de 13,9 millions de dinars    Ahmed Hachani promeut un retour réussi des TRE pour la saison estivale    Une nouvelle injustice entache l'histoire de l'ONU : Le Conseil de sécurité échoue à adopter une résolution demandant la pleine adhésion de l'Etat de Palestine    CSS : La coupe pour se requinquer    Un grand succès sécuritaire : Deux terroristes classés « très dangereux » capturés    Météo en Tunisie : Vent fort et températures en baisse    Un bus de touristes frôle la catastrophe    Aujourd'hui, ouverture de la 38e Foire nationale du livre de Tunis    Situation globale à 9h suite la confirmation d'Israël des frappes sur le sol iranien    Classement des pays arabes les plus endettés auprès du FMI    Stuttgart : Ons Jabeur éliminée en huitièmes de finale    La Juventus condamnée à payer près de 10 millions d'euros à Cristiano Ronaldo    Le sport Tunisien face à une crise inquiétante    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Chawki Tabib arrive-t-il à défaire les nœuds ?
Corruption
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 11 - 2017

Depuis près de six ans, l'Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc), présidée par Chawki Tabib, mène une guerre sans répit contre la corruption et les corrompus. L'instance, active depuis novembre 2011, parvient-elle pour autant à défaire les nœuds inextricables d'un phénomène qui gangrène l'Etat ?
Le rapport annuel pour l'année 2016 présenté, hier, à la presse par Tabib serait, à ce propos, édifiant. L'ancien bâtonnier a, à cette occasion, indiqué que l'Inlucc a reçu 9.027 requêtes et qu'elle a transféré 94 dossiers devant la justice, alors que d'autres dossiers ont été classés ou transférés aux directions administratives concernées ou à l'Instance vérité et dignité. Certains dossiers font, quant à eux, l'objet d'enquêtes.
A en croire Tabib, l'hypertrophie s'observe dans presque tous les services de l'Etat : «La Sonede, la Steg, Tunisair, les caisses sociales et les Etablissements de la radio nationale et de la télévision tunisienne».
Ce cancer qui n'a eu de cesse de se propager dans les arcanes de l'administration tunisienne n'est pas sans conséquences néfastes : «Des caisses sociales accusant un déficit de 1.700 millions de dinars», d'après le président de l'Inlucc, et une grandissante crise de confiance entre le citoyen et l'administration.
Mais les dégâts s'annoncent encore plus graves quand on apprend que «52% de notre économie est parallèle, que la corruption et la mauvaise gestion nous coûtent quatre points de croissance, soit 2 milliards dans les marchés publics, 8 milliards dans le trafic des produits alimentaires subventionnés qui vont vers la Libye, le Niger, le Mali où le Soudan, que le trafic de cigarettes représente entre 500 millions et un milliard et que le commerce illicite de médicaments nous coûte 4 milliards», toujours selon Tabib.
Une crise éthique et morale
Malgré les efforts déployés par le gouvernement, certaines structures de la société civile et une bonne partie de la presse nationale, le phénomène semble perdurer. D'ailleurs, le ministère des Affaires sociales a récemment déposé 21 dossiers de corruption devant la justice, le ministère de l'Agriculture 13, le ministère de l'Education 7 et celui des Finances 8 dossiers, d'après les déclarations de Chawki Tabib.
Cet état de fait ne peut qu'illustrer cette relation particulière qu'entretiennent certains de nos concitoyens — les uns bien placés, les autres le sont un peu moins —, avec la corruption.
Une telle conduite procède, il est vrai, d'une crise éthique et morale que traverse le pays depuis plus de deux décennies, de l'avis de certains sociologues. Mais il convient tout de même d'enquêter sur le reste des dessous de cette dérive sociétale. Car il y va de l'équilibre économique et social, donc de la survie de l'Etat.
Mieux s'entend, dès lors que le Tunisien qui tient au bien-fondé est tourné en dérision et dès que l'élévation sociale ne repose plus sur la production de richesse, mais sur la capacité à butiner les ressources qu'administre l'Etat, tous les ingrédients seraient ici réunis pour un fort probable démantèlement de l'Etat. Des politologues et des analystes de renommée internationale en conviennent, d'ailleurs.
L'impératif d'une approche globale
S'il y a une conclusion à tirer du dernier rapport de l'Inlucc, c'est que certains Tunisiens continuent à utiliser la fonction publique à des fins de népotisme et de clientélisme. Pour eux, tout serait «marchandable» (excusez ce néologisme), bien que les lois et les règles éthiques régissant la société tunisienne imposent le mérite comme unique critère de l'ascension économique et sociale.
Il y a cinq ans, la rue tunisienne frémissait de politique. Les Tunisiens discutaient des moyens de réduire un taux élevé de pauvreté, des réformes nécessaires pour une redistribution équitable des richesses du pays, de la participation citoyenne à la chose publique. Aujourd'hui, nombreux sont les Tunisiens qui n'ont plus confiance en l'Etat. La corruption y est pour beaucoup.
Reste à dire que le phénomène de la corruption nécessite, outre les mesures coercitives, une approche globale incluant toutes les dimensions : politique, économique, sociale et culturelle. Il suffit de se référer aux expériences internationales pour en saisir l'essentiel et défaire les nœuds d'un phénomène inextricable.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.