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Chawki Tabib arrive-t-il à défaire les nœuds ?
Corruption
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 11 - 2017

Depuis près de six ans, l'Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc), présidée par Chawki Tabib, mène une guerre sans répit contre la corruption et les corrompus. L'instance, active depuis novembre 2011, parvient-elle pour autant à défaire les nœuds inextricables d'un phénomène qui gangrène l'Etat ?
Le rapport annuel pour l'année 2016 présenté, hier, à la presse par Tabib serait, à ce propos, édifiant. L'ancien bâtonnier a, à cette occasion, indiqué que l'Inlucc a reçu 9.027 requêtes et qu'elle a transféré 94 dossiers devant la justice, alors que d'autres dossiers ont été classés ou transférés aux directions administratives concernées ou à l'Instance vérité et dignité. Certains dossiers font, quant à eux, l'objet d'enquêtes.
A en croire Tabib, l'hypertrophie s'observe dans presque tous les services de l'Etat : «La Sonede, la Steg, Tunisair, les caisses sociales et les Etablissements de la radio nationale et de la télévision tunisienne».
Ce cancer qui n'a eu de cesse de se propager dans les arcanes de l'administration tunisienne n'est pas sans conséquences néfastes : «Des caisses sociales accusant un déficit de 1.700 millions de dinars», d'après le président de l'Inlucc, et une grandissante crise de confiance entre le citoyen et l'administration.
Mais les dégâts s'annoncent encore plus graves quand on apprend que «52% de notre économie est parallèle, que la corruption et la mauvaise gestion nous coûtent quatre points de croissance, soit 2 milliards dans les marchés publics, 8 milliards dans le trafic des produits alimentaires subventionnés qui vont vers la Libye, le Niger, le Mali où le Soudan, que le trafic de cigarettes représente entre 500 millions et un milliard et que le commerce illicite de médicaments nous coûte 4 milliards», toujours selon Tabib.
Une crise éthique et morale
Malgré les efforts déployés par le gouvernement, certaines structures de la société civile et une bonne partie de la presse nationale, le phénomène semble perdurer. D'ailleurs, le ministère des Affaires sociales a récemment déposé 21 dossiers de corruption devant la justice, le ministère de l'Agriculture 13, le ministère de l'Education 7 et celui des Finances 8 dossiers, d'après les déclarations de Chawki Tabib.
Cet état de fait ne peut qu'illustrer cette relation particulière qu'entretiennent certains de nos concitoyens — les uns bien placés, les autres le sont un peu moins —, avec la corruption.
Une telle conduite procède, il est vrai, d'une crise éthique et morale que traverse le pays depuis plus de deux décennies, de l'avis de certains sociologues. Mais il convient tout de même d'enquêter sur le reste des dessous de cette dérive sociétale. Car il y va de l'équilibre économique et social, donc de la survie de l'Etat.
Mieux s'entend, dès lors que le Tunisien qui tient au bien-fondé est tourné en dérision et dès que l'élévation sociale ne repose plus sur la production de richesse, mais sur la capacité à butiner les ressources qu'administre l'Etat, tous les ingrédients seraient ici réunis pour un fort probable démantèlement de l'Etat. Des politologues et des analystes de renommée internationale en conviennent, d'ailleurs.
L'impératif d'une approche globale
S'il y a une conclusion à tirer du dernier rapport de l'Inlucc, c'est que certains Tunisiens continuent à utiliser la fonction publique à des fins de népotisme et de clientélisme. Pour eux, tout serait «marchandable» (excusez ce néologisme), bien que les lois et les règles éthiques régissant la société tunisienne imposent le mérite comme unique critère de l'ascension économique et sociale.
Il y a cinq ans, la rue tunisienne frémissait de politique. Les Tunisiens discutaient des moyens de réduire un taux élevé de pauvreté, des réformes nécessaires pour une redistribution équitable des richesses du pays, de la participation citoyenne à la chose publique. Aujourd'hui, nombreux sont les Tunisiens qui n'ont plus confiance en l'Etat. La corruption y est pour beaucoup.
Reste à dire que le phénomène de la corruption nécessite, outre les mesures coercitives, une approche globale incluant toutes les dimensions : politique, économique, sociale et culturelle. Il suffit de se référer aux expériences internationales pour en saisir l'essentiel et défaire les nœuds d'un phénomène inextricable.


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