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Une question de «prestige de l'Etat» !
Affaire de la chevrotine de Siliana
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 11 - 2017

L'ancien ministre des Affaires sociales (du temps de la Troïka), Khalil Zaouia, a imputé le drame au bras de fer opposant, alors, le mouvement Ennahdha (qui participait au gouvernement) à la Centrale syndicale
« Le prestige de l'Etat », ils l'ont tous dit et redit. Ils l'ont tous plaidé le temps d'une audition publique récemment tenue par l'Instance Vérité et Dignité (IVD).
Trois anciens membres du gouvernement de la Troïka (2011-2014), à savoir l'ancien ministre de l'Intérieur, Ali Laârayedh, l'ancien chef du gouvernement Hammadi Jebali, le ministre des Affaires sociales d'alors Khalil Zaouia ainsi que l'ancien gouverneur de Siliana, Ahmed Ezzine Mahjoubi, ont livré des témoignages sur ce qui s'est passé à Siliana en novembre 2012.
A cette époque, un éclatement de la violence s'est soldé par le recours des forces de l'ordre à la chevrotine, afin de mater les manifestations populaires qui ont paralysé la ville et embrasé la région.
Les explications et justifications de certains intervenants parmi les témoins susmentionnés continuent à défrayer la chronique, suscitant tantôt indignations tantôt ricanements. Retour sur des aveux et une notion ambiguë qu'est « le prestige de l'Etat ».
Argumentaire simpliste à l'appui, ces intervenants ont imputé le drame survenu à Siliana (23 jeunes souffrent encore de séquelles) aux instigateurs des manifestations contre le gouverneur de Siliana d'alors, Ahmed Ezzine Mahjoubi. Les fauteurs de troubles voulaient attaquer, ont-ils soutenu, un symbole de l'Etat et semer la pagaille, pour profiter du désordre. Pour eux, le « prestige de l'Etat» était, à bien des égards, en jeu.
Ouvrant le bal, Ali Laârayedh (ministre de l'Intérieur 2011-2013) a affirmé que le gouvernement de la Troïka et les sécuritaires dépêchés sur les lieux étaient en situation de légitime défense, en vue de préserver « le prestige de l'Etat ». Pour lui, les manifestations qui avaient secoué la région prenaient pour cible l'Etat, en la personne du gouverneur.
La plupart des manifestants réagissaient, a-t-il poursuivi, à la campagne menée par le gouvernement de la Troïka contre la malversation.
Justifiant, derechef, l'intervention musclée des sécuritaires contre les manifestants, Laârayedh a affirmé (sic) : « En faisant face à des manifestations pareilles, les sécuritaires ne coordonnent généralement pas avec la salle d'opérations centrale du ministère de l'Intérieur et ne reçoivent pas non plus des instructions de la part des hauts responsables, sauf lorsqu'il s'agit d'opérations précédemment planifiées ».
Emettant des réserves sur les dessous du mouvement de protestation contre l'ancien gouverneur de Siliana, il a, par ailleurs, souligné que Mahjoubi a efficacement contribué à la lutte contre la malversation, permettant à l'Etat de récupérer près de 10 mille hectares. Tout autant qu'il avait permis au gouvernorat qu'il dirigeait d'occuper la troisième place en matière d'efficacité des prestations des gouverneurs, selon le classement du ministère de l'Intérieur.
«Un scénario monté de toutes pièces»
Insistant sur l'impératif de préserver « le prestige de l'Etat », l'ancien chef du gouvernement de la Troïka, Hamadi Jebali (2011-2013), a, quant à lui, fait allusion à un « scénario monté de toutes pièces ». L'attaque du siège du gouvernorat a eu lieu, selon ses dires, avec le soutien du bureau régional de l'Union générale des travailleurs tunisiens (Ugtt) de Siliana.
Au fil de son témoignage, Jebali a, par ailleurs, affirmé qu'il n'a pas suivi le déclenchement des événements et qu'il en a pris connaissance par le biais des rapports qui lui ont ensuite été transmis.
« J'ai appris que l'attaque du siège du gouvernorat n'était point spontanée mais qu'elle était planifiée d'avance. D'ailleurs, le gouverneur avait failli mourir !», s'est-il exclamé .
De son côté, l'ancien gouverneur, Ahmed Ezzine Mahjoubi, a rattaché le mouvement de protestation qui l'avait pris pour cible aux décisions douloureuses prises contre certains récalcitrants. Lesquelles décisions ont permis à l'Etat « la récupération de 10 mille hectares exploités de manière illégale ». La révision des critères d'octroi des permis de transport et des carnets de soins gratuits avait également « provoqué la rage de ses détracteurs », selon lui.
Revenant sur le rôle joué par le bureau régional de l'Ugtt de Siliana dans ce mouvement de protestation, il a fait remarquer que les responsables de cette structure syndicale lui ont, alors, signifié qu'ils n'avaient rien contre sa personne, mais qu'ils avaient pour objectif la « destitution du gouvernement» de la Troïka.
Les sécuritaires n'avaient fait recours à la chevrotine qu'après avoir échoué à contenir les manifestations et les violences sanglantes de manière pacifique, a-t-il conclu.
Bras de fer
L'ancien ministre des Affaires sociales (du temps de la Troïka), Khalil Zaouia, a imputé le drame au bras de fer opposant, alors, le mouvement Ennahdha (qui participait au gouvernement) à la Centrale syndicale.
« Ce qui s‘est passé à Siliana procédait d'une double volonté de préserver le "prestige de l'Etat" et de défendre les responsables nahdhaouis exerçant au sein du gouvernement de la Troïka », a conclu l'ancien ministre.
Parfaitement recevables pour les uns, peu recevables pour les autres, les arguments des intervenants précités ont suscité bien des réactions. La dernière en date vient d'être émise par le Secrétaire général adjoint et porte-parole de l'Ugtt, Sami Tahri.
Dans une déclaration à la presse, il a commenté : «Ce qui a été dit lors de la séance d'audition a tout d'un scandale qui se veut l'œuvre de l'Instance Vérité et Dignité, dans la mesure où les bourreaux sont devenus victimes ».
Dans la foulée des arguments et plaidoyers des uns et des autres, des questions demeurent : «L'Etat doit-il être en mesure de réduire au silence toute voix qui s'élève contre tel ou tel dysfonctionnement ? N'est-il pas plutôt profitable à la patrie et à la nation d'établir la feuille de route nécessaire pour s'attaquer à la racine du mal au lieu de tenir jusqu'à la lie à ce pouvoir discrétionnaire de dire le bien et le mal, pour ainsi reproduire les mêmes erreurs et discriminations ? Et la notion de «prestige de l'Etat» ne risque-t-elle pas de devenir une rengaine ennuyeuse sinon, un concept faussement neutre, dès lors que l'Etat trébuche et peine à perdre les choses en main pour ainsi maintenir l'ordre et l'équilibre ?


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