L'idée est d'appuyer les producteurs et d'améliorer la qualité du produit tunisien. Flairer, flairer encore une fois, déguster lentement et délicatement, hésiter, noter, passer un morceau de pomme à la bouche ou siroter une gorgée de thé pour éliminer le trop-plein de goûts et de saveurs encore présents dans la bouche. Ce n'est point anodin, pour ces membres du jury qui essayent d'attribuer une note qui reflète la juste valeur du produit agricole en question. Des jus frais, des confitures de figue, du miel, du fromage, des dattes, de la tomate séchée. Quel que soit le produit à examiner, un jury, composé d'un chercheur ou d'un scientifique du domaine de l'analyse sensorielle des produits agroalimentaires, d'un consommateur féru de ce même produit et d'un producteur ou d'un chef de cuisine habilité à la dégustation, s'est réuni autour d'une table de dégustation et s'est mis à évaluer la saveur des produits bio destinés à la dégustation. Telles étaient les règles du premier concours de dégustation des produits du terroir, en Tunisie, qui a été entamé, hier matin, à la Cité des sciences de Tunis. Ce concours s'inscrit dans le cadre d'un événement inédit consacré à la promotion des produits du terroir et qui comporte quatre volets importants. A savoir un concours de dégustation, un séminaire sur l'agritourisme, la remise des médailles et un marché des produits du terroir qui sera inauguré le 8 décembre, suite à la remise des médailles, et qui se poursuivra les 9 et 10 décembre. Plus de 230 produits inscrits sous cinq macro-catégories (olive et huile d'olive, miel et fromage, légumes, fruits et plantes aromatiques, produits de la pêche) sont en lice. 30% d'eux seront médaillés, le reste recevra des recommandations d'amélioration. Un certificat d'excellence sera attribué au meilleur produit suite à un deuxième tour, qui opposera tous les produits qui ont reçu des médailles d'or. «L'idée est d'appuyer les producteurs et d'améliorer la qualité du produit tunisien», nous a confié Nuria Ackermann, la coordinatrice du projet Pampat, qui vise à appuyer la production agricole tunisienne à travers les labellisations. Pour sa part, Tokebri Abdelmoumen, directeur du partenariat et de la qualité à l'Apia, a affirmé que cet événement traduit une reconnaissance au producteur tunisien et aux efforts qu'il a déployés pour valoriser son produit, tout en préservant sa spécificité tunisienne en matière de savoir-faire traditionnel. « Actuellement, nous disposons d'une armada de lois et de normes de labellisation telles que le Quality Food, l'accréditation de l'agriculture biologique et l'AOC. Elle nous permettra de protéger les produits typiquement tunisiens contre toute imitation mais également d'approprier ces produits-là à des régions tunisiennes qui sont parfois enclavées et qui grâce à ce projet commenceront à prendre leur essor», a-t-il auguré, souhaitant que ce concours inédit devienne, dans le futur, une festivité traditionnelle célébrée chaque année. Lors du deuxième jour du concours, de l'huile d'olive, de l'harissa, de la salade grillée «mechouia» et bien d'autres produits ont été également évalués.