La première édition du Concours tunisien des produits du terroir est actuellement en phase de préparation. Le concours de dégustation se déroulera les 29 et 30 novembre alors que la cérémonie de remise des médailles aura lieu le 8 décembre prochain, à la Cité des Sciences de Tunis Le Projet d'accès aux marchés des produits agroalimentaires et du terroir «Pampat», mis en œuvre par l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi) et financé par le secrétariat d'Etat à l'économie de la confédération suisse Seco, en collaboration avec le ministère de l'Industrie et celui de l'Agriculture, a été lancé depuis septembre 2013, pour la promotion et la valorisation du concept de produit du terroir en Tunisie. L'exécution du projet s'étale sur 6 ans et s'achève en septembre 2019. Le budget qui lui a été consacré s'élève à 9 milliards de dinars pour la mise en place de trois chaînes de valeur. A savoir le figuier de Barbarie à Kasserine, la figue de Djebba et l'incontournable harissa. Trois produits agroalimentaires emblématiques de la Tunisie. Le projet a également contribué à mettre en exergue le concept de produit du terroir, en s'inspirant de l'expérience suisse en matière de mise en place d'un concours des produits du terroir depuis 14 ans. Concours tunisien des produits du terroir Pour la première fois en Tunisie, un inventaire des produits du terroir a été mis en place et finalisé en octobre 2016. C'est au bout d'un travail qui a duré environ 6 mois que le ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, le ministère de l'Industrie et du Commerce et l'Apia, avec l'appui du projet Pampat, ont pu établir un inventaire de 220 produits du terroir, sélectionnés à partir d'un ensemble de départ regroupant 415 produits potentiels. Le tri s'est basé sur quatre critères, à savoir la typicité, l'ancrage historique, l'ancrage physique au territoire et le lien avec la culture locale. Six ateliers régionaux dans le sud, le centre et le nord de la Tunisie se sont chargés de la sélection des produits. La première édition du Concours tunisien des produits du terroir est actuellement en phase de préparation. Le coup d'envoi a été donné par le ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Samir Taieb, le 28 juillet 2017, lors d'une conférence de presse tenue à la Cité des Sciences à Tunis. Pour préparer ce concours, plus de cent produits repérés par les Crda des différents gouvernorats de la Tunisie, appartenant à 4 catégories, ont été dégustés par plus de 70 dégustateurs venus des quatre coins de la Tunisie. A savoir olives et huile d'olive, fruits et plantes aromatiques, miel et fromages et, enfin, la catégorie des légumes. Le concours de dégustation se déroulera les 29 et 30 novembre, alors que la cérémonie de remise des médailles aura lieu le 8 décembre prochain, à la Cité des Sciences de Tunis. Figues de Djebba AOC La figue de Djebba est le seul fruit en Tunisie à être labellisé Appellation d'origine contrôlée (AOC) depuis 2012. Ce label officiel certifie la conformité du fruit aux exigences de qualité, d'origine, de savoir-faire traditionnel et de traçabilité. L'Institut national de la normalisation et de la propriété industrielle (Innorpi) est l'organisme chargé du contrôle de la figue de Djebba AOC. Le projet Pampat a permis à la Société mutuelle des services agricoles SMSA «Djebba fruit», créée en 2014, ainsi que ses 64 agriculteurs de disposer de l'unique unité de conditionnement, à Djebba, ayant obtenu l'agrément technique à l'export et qui sert à valoriser ce fruit, du terroir de la région de Djebba. Les figues AOC s'exportent désormais vers la France, le Canada et Dubaï. Elles se vendaient jusqu'à 80% plus chères que les figues standard. La valorisation du produit du terroir de Djebba à travers la labélisation AOC a créé une dynamique de développement régional sur le plan économique ainsi que sur le plan culturel. C'est en mettant en valeur les traditions du savoir-faire de cette ville située au nord-ouest de la Tunisie que la région a connu un nouveau souffle économique et culturel. Les recettes de grand-mère ont été réinventées pour produire des figues séchées, des confitures de figues et des chocolats fourrés aux figues. Après 7 ans d'absence, le village de Djebba fêtait, durant la semaine du 22 au 31 juillet, l'ancien festival de Thibar sous sa nouvelle version «Festival de la Figue de Djebba AOC». Filière harissa Grâce au Pampat, plusieurs entreprises ont adhéré au projet de labellisation de l'épice emblématique de la Tunisie, la harissa, avec la certification «Food Quality Label Tunisia». C'est en 2014 que le ministère de l'Industrie a lancé le label qualité, pour préserver l'harissa tunisienne comme produit du terroir. Le tiers des producteurs tunisiens d'harissa ont adhéré à cette initiative, pour faire face aux imitations sur les marchés internationaux et garantir l'origine, la composition et la fraîcheur des ingrédients. C'est une garantie de l'authenticité de la recette tunisienne. La démarche «label» a induit une hausse des revenus pour les producteurs et les exportateurs de ce produit du terroir, qui s'élève à 25% par rapport aux producteurs d'harissa non labélisée. Actuellement l'harissa certifiée «Food Quality Label Tunisia» est demandée sur le marché européen, notamment en Suisse, en Italie et en Allemagne. Huile de figue de Barbarie Le programme de promotion de l'huile de figue de Barbarie, «Organic Cactus Seed Oil – Origin Tunisia», vise à lancer ce produit du terroir de la région du centre de la Tunisie, non seulement sur le marché national mais aussi sur le marché international. Connu comme un élixir anti-âge, ce produit est valorisé grâce au projet Pampat, avec la certification bio. Il est devenu une véritable aubaine pour les jeunes diplômés originaires des gouvernorats du centre de la Tunisie. Treize entreprises opérant dans le secteur cosmétique se sont inscrites dans cette nouvelle démarche de promotion lancée en collaboration avec le ministère de l'Agriculture, ont gagné de plus en plus de notoriété et ont même pu hisser la marque de ce produit terroir tunisien à l'échelle internationale, notamment en Allemagne et à Dubaï. Grâce à des conventions d'appui technique et financier, signées avec la Direction générale de l'Agriculture biologique pour le marketing et l'accès aux marchés, six start-up sont gérées par des jeunes diplômés des gouvernorats de Kasserine et Monastir. Selon le ministère de l'Industrie, une start-up d'huile de figue de Barbarie biologique offre en moyenne 30 postes d'emploi. Un véritable moteur de développement rural.