Tourisme culturel, d'affaires, événementiel, de santé, saharien, golfique, sportif, aéronautique, écologique, agricole, rural, un large éventail de produits à fort potentiel économique, mais rien n'est évident quant à leur exploitation à bon escient. Le balnéaire l'emporte de par son ancienneté et de par son étendue dans l'espace. Soit 700 unités hôtelières avec quelque 160 mille lits au total qui peinent encore à fidéliser une clientèle de plus en plus exigeante. Qualité de services souvent remise en question. Alors que le Maroc, voisin concurrent aux offres touristiques variées, attire presque 10 millions de touristes et réalise le triple des recettes en devises par rapport à la Tunisie. La diversification du produit étant l'option a donné du grain à moudre aux opérateurs touristiques spécialisés, réunis, hier matin dans une maison d'hôtes à Carthage, sous la bannière de la toute récente Fédération interprofessionnelle du tourisme tunisien (Fi2T). Un syndicat indépendant né en mars 2016, dont la création vient, a-t-on appris, « combler un vide dans le secteur, à même de garantir une représentativité du reste des professionnels ». Au cours d'une conférence de presse, son président, Houssem Ben Azouz, a fait un tour d'horizon de la situation, mettant en avant 14 produits touristiques en mesure de tirer le secteur vers le haut. Ceci étant, à la seule condition de segmenter le marché, suivant « un plan d'action stratégique qui vise la diversification et l'innovation du tourisme tunisien ». Voilà l'objectif autour duquel semblent être unanimes tous les groupements professionnels associés à la Fi2T. « Faute de quoi, la Tunisie ne pourra jamais rattraper son retard à ce niveau », pensent-ils. Il y a, à en croire cette jeune fédération, un éternel paradoxe : « On reconnaît la nécessité absolue de diversifier nos produits touristiques, sans pour autant voir rien venir pour réaliser cet objectif ». D'ailleurs, comme l'a fait remarquer M. Ben Azouz, tourisme balnéaire et celui spécialisé ne sont plus antagoniques, ils sont plutôt complémentaires. Reste que chacun a sa vocation. L'innovation, une solution Tourisme balnéaire, est-ce le début de la fin ? Soixante ans déjà, nos côtes se dégradent davantage, nos plages ont beaucoup perdu de leurs qualités et de leur propreté. De même, nos stations, jadis reconnues comme destinations privilégiées, se sont de facto retrouvées dans l'embarras du choix. Au lendemain de la révolution, où la grogne gagne hôtels et auxiliaires du métier (agences de voyages, guides, artisans), ce sont les professionnels qui en ont payé les frais. Quitte à laisser plusieurs postes d'emploi partir en vrille. Le secteur est-il, aujourd'hui, contraint de faire plus de choix, de diversifier ses produits ? Et ce n'est pas un luxe, du point de vue de la Fi2T. Mais, ajoute son président, une sorte d'adaptation à la demande nationale et mondiale. Pour lui, c'est une solution de durabilité et de rentabilité. L'exemple du Maroc s'avère édifiant, il mérite réflexion. Et M. Ben Azouz de se rétracter, reconnaissant à l'Etat son parcours initiatique dans la valorisation d'autres produits, en l'occurrence la thalassothérapie, le thermalisme, l'écotourisme, les croisières, de plaisance, culturel. Toutefois, argue-t-il, une telle palette souffre de lacunes, ayant besoin de réajustements en termes de développement. Y a-t-il, vraiment, une volonté politique de promouvoir davantage cette option? Le ministère de tutelle en parle toujours, mais sans aucune suite. Faudrait-il attendre encore longtemps ? De toute façon, la fédération se penche sur l'élaboration d'une stratégie et d'un plan d'action pour chaque produit. Seulement, elle sollicite tant la collaboration des institutions concernées que le financement des bailleurs de fonds accrédités.