Lancée en Tunisie depuis une dizaine d'années, la thalassothérapie fait une partie intégrante des produits touristiques. Nous comptons en fait, 35 centres spécialisés en la matière, d'où la 2ème position mondiale juste après la France. Toutefois les prestations assurées demeurent en deçà des attentes de la clientèle ce qui se répercute sur l'image de marque du tourisme tunisien. Par souci d'amélioration des produits, le ministère du Tourisme et l'Office National du Tourisme Tunisien ont lancé une étude pour déterminer les lacunes du secteur et les mesures à prendre afin de lui donner un nouvel élan. La tâche a été confiée à l'un des principaux bureaux d'étude de la place qui doit remettre les résultats au bout de six mois. Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la valorisation et la diversification du tourisme tunisien. D'ailleurs une étude sur le golfing sera réalisée prochainement.
Le tourisme occupe une position importante dans l'économie nationale en témoignent les recettes qui ont été de l'ordre de 2751 MD l'année dernière contre 2587 MD en 2005. Pour mieux valoriser le secteur et créer des créneaux porteurs, le ministère du Tourisme et l'Office National du Tourisme Tunisien (ONTT) ne cessent de réaliser des études dans différents domaines, notamment le tourisme culturel. Ils visent pour le moment la thalassothérapie qui souffre de lacunes entre autres l'équipement et la formation des cadres professionnels. En fait, plus de 122 mille touristes ont bénéficié de cures dans les 35 centres spécialisés en 2005 contre 141 452 il y a trois ans. Conscients des défis qui se posent dans le domaine, le ministère et l'office ont décidé de passer à une vitesse supérieure et de s'organiser davantage, car seulement une minorité respecte les normes régissant le secteur. Un tiers des centres de thalassothérapie répond à un niveau de qualité performant ou même supérieur au standard. Alors que les autres offrent des prestations de qualité réduite. La thalassothérapie est une activité qui ne se pratique pas en demi-mesure. Elle a en fait, des exigences relatives notamment à l'hébergement, à l'équipement et à l'environnement.
Absence d'interaction Ce créneau est encore perçu comme étant un palliatif et non pas comme thème ou un secteur capable de drainer une clientèle d'une classe socio-économique aisée. Les spécialistes dans le domaine considèrent que cette culture n'est pas encore enracinée auprès des professionnels du tourisme. Car, il n'existe pas d'interaction entre les centres de thalasso et les hôtels. C'est d'ailleurs une composante difficile à gérer d'où l'importance de former des cadres dans la spécialité. Pour donner un nouvel élan au secteur, les hôteliers seront appelés à se pencher sur la gestion par exception. En d'autres termes, le directeur de l'hôtel ne doit pas superviser le centre de thalassothérapie qui est un élément indépendant. La relation mérite d'être révisée. Il faut qu'il y ait une synergie et une complémentarité entre ces deux composantes, selon les experts. Par ailleurs, pour être plus performants dans le domaine, les professionnels ne sont pas dans l'obligation d'offrir toutes les cures. Il serait plus rentable de se focaliser sur quelques spécialités afin d'être plus compétent. Le secteur sera mieux organisé avec la genèse d'une fédération qui réunit les professionnels du domaine et qui défend leurs intérêts. Toutefois, il ne faut pas oublier le rôle important des gestionnaires des centres qui décideront du sort de la qualité et des prestations. De bon augure pour le secteur, le nombre croissant des médecins qui s'intéressent à cette activité. D'où l'importance de se focaliser davantage sur ce point et de lui accorder plus d'attention. L'étude engagée par l'ONTT et qui a été confiée à un bureau d'étude tunisien fera l'état des lieux du secteur comme elle identifiera aussi les solutions à prendre pour le dynamiser. Cette démarche s'inscrit dans le cadre de la stratégie du ministère qui a pour objectif de renforcer son produit touristique, de le diversifier et de drainer une clientèle d'un niveau socioéconomique plus dépensier. L'étude vise également à positionner la Tunisie par rapport aux autres concurrents. C'est-à-dire, comment le produit tunisien sera-t-il capable de se distinguer des autres ? La valorisation de notre produit touristique est un défi majeur qui se pose pour le ministère. Mais c'est une responsabilité partagée avec les professionnels et même les touristes locaux. Les hôteliers sont impliqués directement dans cette démarche car, ils sont appelés à améliorer leurs prestations. Ils doivent œuvrer de manière continue à améliorer l'image de marque du produit tunisien. Pour ce qui est des touristes locaux ils doivent adhérer à cette culture à travers les comportements élaborés en ce sens au sein des hôtels voire ailleurs. L'image de marque du tourisme tunisien qu'il soit balnéaire, culturel, golfique... est tributaire des efforts communs des différents intervenants. C'est en fait une responsabilité partagée.