Les trois présidents absents de la cérémonie donnant le coup d'envoi aux festivités D'autres responsables politiques et syndicaux étaient présents Le comité directeur du Festival international de la révolution du 17 décembre pour la liberté et la dignité a tenu, hier, une conférence de presse lors de laquelle il a exprimé sa colère en raison de l'absence des présidents de la République et de l'Assemblée des représentants du peuple ainsi que le chef du gouvernement des festivités de cet événement important pour la région de Sidi Bouzid. Le président du festival Nejib Kouka a estimé que l'absence des trois présidences de cette manifestation malgré les multiples invitations qui leur ont été adressées témoigne d'une volonté politique de marginaliser la région et de ne pas reconnaître son rôle dans le déclenchement de la révolution le 17 décembre 2010. L'intervenant a tenu les trois présidences pour responsables de l'échec des festivités du 7e anniversaire de la révolution et de la colère des participants. L'ouverture du festival s'est limitée à deux brèves allocutions du président de la manifestation et du gouverneur de la région de Sidi Bouzid qui ont été entrecoupées par le slogan «Dégage» scandé par des chômeurs, des candidats admis au concours d'inscription au master professionnel en sciences de l'éducation de 2017 et des participants au concours de surveillants. De leur côté, les présidents du festival et le gouverneur de Sidi Bouzid ont souligné l'urgence d'accélérer le lancement des projets programmés dans la région et l'importance de réfléchir à de nouveaux projets qui contribueraient à booster le développement à Sidi Bouzid. Elloumi, Taboubi et Tabib de la fête A noter que la ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Salma Elloumi, le secrétaire général de l'Ut, Noureddine Taboubi, le président de l'Instance nationale de lutte contre la corruption, Chawki Tabib et l'ancien ministre des Affaires étrangères, Mongi Hamdi ont aussi assisté à l'ouverture du festival. Dans une déclaration à l'agence TAP, la ministre du Tourisme a signalé que les investissements dans la région de Sidi Bouzid s'élèvent à 1.800 millions de dinars dont 400 millions de dinars sont des investissements privés. A noter que dès le matin, des habitants de la région ainsi que des visiteurs de la région ont afflué, vers la place du martyr Mohamed El Bouazizi, qui a été ornée pour l'occasion par des drapeaux et des banderoles revendiquant « la liberté, le développement et l'emploi « et d'autres et d'autres slogans d'ordre social. Outre la tribune consacrée aux délégations officielles, des tentes ont occupé une partie de la place dont la tente de Palestine et celle dédiée à l'animation radiophonique. Des visiteurs ont scandé des slogans demandant la régularisation de la situation des diplômés admis au Capes, et au concours des surveillants de l'enseignement secondaire. «Au plan sécuritaire, toutes les précautions ont été prises pour garantir la réussite de cette manifestation», a affirmé à l'agence TAP, le gouverneur de Sidi Bouzid, Anis Dhaifallah. «Plus de disparité et de frustration» Le secrétaire général de l'Ugtt, Noureddine Taboubi, a indiqué, de son côté, lors de la célébration du 7e anniversaire de la révolution du 17 décembre 2010 par l'Union régional du travail, à Sidi Bouzid, que sept ans après la révolution, il existe toujours plus de disparité, de marginalisation et d'exclusion dans la région. Et d'ajouter que «la situation n'a pas changé à Sidi Bouzid, alors que les sentiments de déception, de frustration et de colère animent les jeunes de la région, des facteurs qui les incitent à la violence et à la migration clandestine». Il a précisé que la situation s'est détériorée dans les régions de l'intérieur en raison de l'adoption du même modèle de développement qui incarne plus d'injustice et de disparités régionales. «J'espère que la visite effectuée, récemment, dans la région par certains ministres contribuera à la concrétisation de projets au service du développement régional», a-il relevé. Il a expliqué que le climat de tension règne encore à Sidi Bouzid, en témoignent les sit-in observés par plusieurs jeunes à Menzel Bouzaïene, Regueb, Sidi Ali Ben Aoun et Meknassy.