Faïçal Zemni est actuellement le père de la gymnastique tunisienne. Il a su faire passer cette discipline olympique, pauvre mais belle, de l'amateurisme au professionnalisme, tout en restant un fidèle défenseur de l'idéal olympique. Ex-gymnaste de haut niveau, l'actuel président de la FTG a surmonté toutes les étapes pour devenir l'un des présidents les plus dévoués à son sport. Avec son sérieux, son savoir-faire et son dévouement à la gymnastique, Faïçal Zemni a été élu à la tête de l'Union arabe de gymnastique, vice-président à la Fédération internationale et a été l'un des fondateurs de l'Union méditerranéenne de gymnastique. Il a réussi à organiser plusieurs manifestations et stages de formation grâce à ses relations avec les instances arabes, continentales et mondiales. Quel est votre bilan après une année à la tête de la FTG ? Très positif. Nous avons déployé beaucoup d'efforts pour avoir, pour la première fois, une sélection féminine encadrée par un entraîneur de très haut niveau, à savoir Oleg Grigo. Nous avons aussi fait beaucoup de formation pour arbitres et pour athlètes. Avec un planning conçu par une direction technique compétente, nous avons réussi à avoir une relève pour les années à venir. Nous comptons actuellement plus de 1.300 licenciés, ils n'étaient que 500 il y a quelques mois. Nous allons créer une fédération ISO : une procédure qui met en exergue la transparence de nos actions. La Tunisie vient d'obtenir l'organisation des championnats méditerranéens en dépit de la présence de la Turquie. Comment avez-vous procédé pour avoir cette organisation? L'octroi de cette compétition nous a été retiré deux fois de suite après les évènements du Bardo et de Sousse. Il a fallu tenir bon pour avoir ce privilège d'organiser ces championnats en Tunisie. Nous avons présenté un dossier solide avec une vidéo de 3,30 mn sur la Tunisie pour influencer les responsables de cette Union méditerranéenne de gymnastique. Ils ont été emballés par la richesse de notre pays. Ce fut une victoire très précieuse devant la Turquie qui s'est désistée après avoir vu notre dossier. Ce fut très dur. Et il a fallu recourir à mes relations amicales avec les unions arabes, africaines et mondiales. Vous en êtes où sur le plan organisationnel de cette manifestation? Ces championnats méditerranéens auront lieu du 16 au 19 septembre 2018 à la coupole d'El Menzah. Nous avons déjà constitué les commissions pour l'organisation de cette joute. On a réservé les hôtels. Nous allons nous réunir avec les responsables de la tutelle pour faire le point afin que cette compétition se déroule dans de bonnes conditions, surtout que 150 athlètes de 12 pays seront présents. Quels seront vos objectifs à travers ces championnats méditerranéens? On table sur une bonne prestation. Nous avons des athlètes de très haut niveau qui vont donner des satisfactions à la Tunisie. La gymnaste Sakr Chahed est capable de remporter au moins une médaille d'or. Nous comptons sur ses qualités pour une bonne entame dans cette joute qui s'annonce très dure pour nos athlètes. Nous avons aussi une équipe nationale garçons qui est assez compétitive. Comment s'est déroulée la participation des athlètes tunisiens au tournoi international de Moscou ? Dans de bonnes conditions, et ce, grâce à mes relations avec les responsables russes de gymnastique. Nous avons réussi à participer à un stage bloqué et à une compétition internationale de très haut niveau à Moscou, avec la présence de 26 pays, tels que la Russie, la France, le Japon, l'Allemagne, etc. Cela entre dans le cadre de notre prochaine participation aux championnats d'Afrique en Namibie, qualificatifs pour les prochains Jeux olympiques de la jeunesse en Argentine. Trois athlètes tunisiens ont été pris en charge par la Fédération russe de gymnastique. Au cours de leur participation à ce tournoi, nous avons pu déceler les points forts et faibles, surtout que j'ai tout filmé. Les sœurs Malek, Chahd et Nesrine Fadhlaoui ont honoré leur participation face au gotha de la gymnastique mondiale et olympique. Grâce à leurs performances, nous avons été invités à cette manifestation l'année prochaine. Après ces championnats méditerranéens prévus au mois de septembre 2018, quels sont vos prochains rendez-vous ? La saison 2018 sera riche en participations, ce sera pour nos jeunes l'heure de la confirmation avec plusieurs présences aux championnats d'Afrique qualificatifs pour les Jeux olympiques de la jeunesse, les Jeux africains, les Jeux méditerranées et les championnats du monde à Doha en août 2018. Nos gymnastes, guidés par Aziz Trimech (12e classé au Mondial) et Wissem Herzi, seront nos atouts pour la sélection garçons. Je vous promets que si on ne glane pas trois médailles aux Jeux méditerranéens, je démissionnerai de la FTG. Mais votre objectif reste les Jeux olympiques de 2020 ! Qu'avez-vous préparé pour cet événement mondial ? Les Jeux olympiques de 2020 restent notre objectif principal, surtout que nous avons raté ceux de Rio. Avec notre DTN et la tutelle, nous préparons sérieusement cet objectif qui est d'être dans les 12 premiers à Tokyo 2020. Pour réaliser notre but, il nous faut un budget adéquat. J'espère que la tutelle et le Cnot augmenteront notre budget pour avoir la possibilité d'envoyer quelques athlètes à l'étranger pour un long stage de préparation. Au niveau de l'arbitrage, qu'avez-vous fait pour leur formation? Afin de bénéficier d'une formation enrichissante, nos arbitres ont été en stage en Gam et en Gaf. Nous avons actuellement 11 arbitres mondiaux et une arbitre internationale (catégorie 2): Basma Goubantini. Avec notre DTN Haïthem Gharbi, la direction technique nationale est active pour redonner à notre gymnastique un envol mondial et olympique. Je suis optimiste pour réaliser notre objectif : une qualification en finale aux JO de Tokyo 2020.