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Habib Bouallègue: «Fayçal Zemni a essayé de massacrer la famille Bouallègue» - Wajdi Bouallègue: «Le président de la Fédération m'a demandé de dire du mal de son prédécesseur» Gymnastique - Réactions à l'interview du président de la FTG
Le Président de la fédération tunisienne de gymnastique Fayçal Zemni et les Bouallegue (père et fils) ne sont pas prêts de passer leurs vacances ensemble. Le torchon brûle entre eux et la discorde prend, au fil des jours, de l'ampleur. Le premier à s'être exprimé sur les colonnes du journal le Temps fut le premier responsable de la FTG qui n'aurait pas tout dit à propos de Wajdi et Habib Bouallègue. Aujourd'hui, c'est au tour de ces deux derniers de nous contacter pour réagir et donner leur version des faits. Et ça ne sera peut-être bien pas la dernière interview de gens qui s'intéressent de près à la gymnastique. Un sport très peu médiatisé et duquel, nous aurions aimé parler avec les protagonistes de cette affaire pour chercher à en améliorer le sort. Nous n'en sommes pas encore là. Par esprit d'équité, nous ne pouvions ignorer la requête des Bouallègue qui voulaient, à leur tour, s'exprimer. Entretien: Le Temps: on s'attendait à vous voir nous contacter après l'interview parue sur nos colonnes du président de la FTG. Par quoi voulez-vous commencer ? Habib Bouallègue: d'abord en vous donnant ces communiqués de la FTG signés par le président de la fédération en personne. Il prétend que Wajdi l'a surnommé Fayçal Ben Ali. C'est étonnant de la part de ce président car c'est comme cela qu'il s'appelle. Mon fils n'a rien inventé. Il a bien écrit Fayçal Ben Ali…Zemni sur Facebook. Il n'a rien à se rapprocher sur ce sujet. Tout ceci n'est rien devant l'accusation qui aurait pu nous valoir bien des déboires avec l'autorité de l'époque de Ben Ali. Un geste d'énervement de Wajdi et moi-même, car moi aussi j'ai déchiré la photo représentant le bureau fédéral et l'ex président déchu, mais est-ce pour autant une raison pour bousiller la vie de toute une famille ? Je pense que ce qui a été fait est indigne d'un président de fédération, quelle qu'elle soit. Je pense qu'en appelant la sûreté de l'Etat pour enquêter, il voulait se rapprocher du pouvoir. Et puis, je rappelle que l'issue de cette affaire, qui n'en est pas une, prouve si besoin est, qu'elle a pris de l'ampleur pour rien. Qu'est-ce qui a déclenché cette animosité entre vous et Fayçal Zemni ? Les faits remontent à l'ère Mohamed Rached Gharbi. A l'époque, c'était lui le président de la FTG. Fayçal Zemni m'avait alors convoqué et je m'attendais à le voir parler avec moi de gymnastique, des moyens susceptibles de promouvoir ce sport et me proposer des choses qui auraient pu m'aider à être encore plus performant. Grande fut ma surprise quand j'ai appris qu'il voulait seulement me voir dire du mal du président de la FTG pour lui succéder et prendre sa place. Evidemment, j'ai refusé et depuis, je suis devenu son souffre douleur. Depuis qu'il est devenu président de la FTG, je n'ai plus droit à aucune faveur. Et depuis l'affaire de la photo déchirée, il signe les communiqués en écrivant Fayçal Ben Ali Zemni. Je n'ai rien inventé. Qui nous prouve que ce que vous dites est vrai ? En 2009, j'ai remporté la médaille de bronze aux Jeux Méditerranéens de Pescara. D'abord, avant cette joute, on m'a ignoré en me privant du strict minimum. On a essayé de me déstabiliser et cela a failli marcher car psychologiquement, je n'étais pas au mieux. Ensuite, de retour au pays avec une médaille remporté, aucun membre fédéral n'était là pour m'accueillir. Mieux encore, ils n'étaient pas au courant de ma performance. Et pour conclure, le président minimise la portée de mon exploit en prétendant que le niveau de ces Jeux était tout juste moyen. Sachez que la médaille d'or fut remportée par le Français Thomas Bouhaïl qui est vice-champion olympique à Pékin et champion olympique à Rotterdam en 2010. Quant à la médaille d'argent, elle est revenue à l'Italien Andrea Cingolani. Il prétend également que je n'ai jamais été 4ème mondial. Les documents en votre possession prouvent le contraire. On a l'impression quand même que votre niveau n'est plus le même ces derniers temps ? Cette dégringolade est due aux rapports tendus que j'ai avec le président de la DTG qui n'est pas à l'écoute et qui met les intérêts de ce sport et des athlètes au deuxième plan. Chaque fois que je le sollicite pour parler de stages de préparation ou de quoi que ce soit qui concerne ce sport, il me dit toujours la même chose: Ce n'est pas ma priorité. Je suis chef d'entreprise et la Gymnastique est le dernier de mes soucis. Mon niveau a baissé car il m'a privé du mondial de Londres en 2009. Et puis à Rotterdam en 201 , j'étais 18ème devant des Chinois et des Coréens. On revient à vous Habib Bouallègue. Comment expliquez-vous ce cumul de fonctions à la FTG. Je rappelle qu'à un certain moment vous étiez DTN et entraîneur national ? C'est vrai, j'étais pendant un certain temps entraîneur national, chargé de la DTN. Ce fut un cumul ponctuel. Une mission de huit mois sans plus car à l'époque, on ne se bousculait pas pour prendre en main la DTN de la FTG. Je n'ai fait que rendre service et si j'ai accepté, c'est parce qu'il fallait un vis-à-vis pour discuter avec la tutelle. Ma nomination fut approuvée à l'unanimité en 2008 par le bureau fédéral qui comprenait également un certain Fayçal Zemni...qu'on arrête de dire n'importe quoi car on m'a choisi avant toute chose pour ma compétence. Et pour étayer mes propos, sachez que du temps où j'étais entraîneur national et DTN, nous avons remporté 14 médailles en Egypte en 2008 dans le cadre des championnats d'Afrique. Du temps de Fayçal Zemni, nous avons remporté seulement 7 médailles à Nairobi en 2010. Je pense que les chiffres parlent pour moi. Qu'en est-il des chèques ? Des dix mille dinars alloués à Wajdi pour le soutenir psychologiquement? Et ce ne sont là que quelques spécimens que le président de la FTG a en sa possession ? D'abord, je pense que ce ne sont pas là des sommes astronomiques. J'ai beaucoup donné à ce sport. Les sommes en question ne sont pas en adéquation avec les sacrifices consentis. Ligaments croisés, ménisque, hernie abdominale, clavicule endommagée et bien d'autres déboires physiques depuis que j'exerce ce sport. Ce n'est pas normal d'étaler ces choses comme il l'a fait. Et puis, à qui dois-je m'adresser pour vivre, pour assurer mes arrières. (Habib Bouallègue)J'interromps Wajdi pour dire que le budget de la FTG, on n'en dispose pas comme on veut. C'est le bureau fédéral qui se réunit et qui décide la somme allouée à chaque athlète. Je rappelle également qu'avant son élection à la tête de la FTG, une Assemblée Générale a eu lieu et au cours de laquelle les rapports moral et financier ont été approuvés. (Wajdi Bouallègue) Ecoutez, vous avez devant les yeux mon relevé bancaire et comme vous pouvez le constater, le voyant est au rouge et je dois à la banque un peu plus de neuf mille dinars. Pour conclure et je pense que vous êtes tous les deux concernés par cette question. Quel est le rôle de Mme Bouallègue au sein de la FTG ? (Habib Bouallègue) D'abord, j'insiste pour dire que je ne m'abaisserai pas à ce niveau et je n'évoquerai pas la femme de Fayçal Zemni et encore moins de sa famille. Il se devait de la tenir à l'écart. Ensuite, c'est son droit de défendre les intérêts de son fils. (Wajdi Bouallègue) Effectivement, elle a le droit de défendre les intérêts de son fils et je lui ai léguée ce droit. Elle est mon psy. Propos recueillis par Mourad AYARI