De notre correspondant en Angleterre : Hamadi LADJIMI Comme ils reconnaissent que la Belgique est favorite du groupe, les Anglais se disent que pour se qualifier au deuxième tour, il faut tout simplement battre la Tunisie. Et ils sont surtout conscients de l'importance de gagner le premier match d'un tournoi majeur. Cela donne des ailes aux joueurs, la confiance au manager après les préparatifs de plusieurs mois. Tout d'un coup, les doutes disparaissent pour commencer à préparer le prochain match. Gareth Southgate, le manager national anglais qui était en défense en 1998 quand ils nous ont battus par deux buts à zéro à Marseille, sait qu'une victoire contre la Tunisie lui permettrait de respirer... Sinon, la presse anglaise lui tomberait dessus. Nombreux sont les journalistes anglais qui croient qu'il n'est pas à sa place. Pour la plupart des observateurs anglais qui jurent par les statistiques, Southgate n'a pas droit à l'erreur contre la Tunisie : après tout, le classement Fifa nous place à la 27e place ; alors que l'Angleterre reste à la 15e. Pour mettre encore un peu plus de pression sur Southgate, un journaliste anglais lui rappelle que la Tunisie n'a que deux joueurs classés dans les 30 meilleurs joueurs africains et qui n'évoluent même pas dans de grands championnats : Maâloul en Egypte et Msakni au Qatar. Donc, l'Angleterre ne prend pas cette rencontre à la légère, au contraire. Les Anglais se souviennent encore de 1986 au Mexique et de leur match nul contre le Maroc (0-0) ainsi que de l'autre match nul sans but contre l'Algérie en 2010 à Cape Town. Nabil Maâloul est prévenu. Les Anglais ont décidé de mettre le paquet contre la sélection tunisienne. Ils croient aussi que le Panama est plus redoutable que la Tunisie. Bien qu'ils ne soient classés qu'à la 56e position et ne soient que 4 millions d'habitants, ils savent aussi que cette équipe est très physique et obstinée. Les Anglais savent qu'ils ont éliminé les Etats-Unis, un habitué de la Coupe du monde. Le sélectionneur national a bien fait de déclarer tout de suite après le tirage au sort qu'il jouerait la deuxième place du groupe avec l'Angleterre. Il a mis la pression sur l'Angleterre et sur le Panama. A ces deux équipes de prouver le contraire. Ce Panama rêve surtout de faire une bonne coupe du monde, comme l'ont fait leurs voisins et «ennemis» d'Amérique centrale : le Costa Rica, 2014. Son entraîneur et ses joueurs pensent aussi que tout est possible en football et pourquoi pas créer la surprise contre l'Angleterre comme vient de le faire l'Islande pendant la dernière Coupe d'Europe des nations de 2016. C'est beau un monde qui joue. Tout le monde a le droit de rêver, y compris la Tunisie.