Grâce à son excellent parcours lors de la phase aller, l'EST a pris option pour le titre alors que ses concurrents habituels ont perdu du terrain et se contenteront de disputer la deuxième place... Contrairement aux dernières saisons où le titre du championnat a été très disputé entre les quatre prétendants habituels, à savoir l'EST, l'ESS, le CSS et le CA, cette saison, les choses ont complètement changé, dans la mesure où l'EST, le champion sortant, est parti pour s'octroyer facilement un autre titre, puisqu'elle a survolé la première partie du championnat avec 12 victoires et deux nuls, soit un total de 38 points, devançant le dauphin, le CSS, de 8 points et l'ESS et l'USM, grande révélation de ce début de saison, à la troisième place, de 10 points. Une avance conséquente qui mettra certainement les «Sang et Or» dans une position de force pour attaquer la phase retour avec le même allant jusqu'à la victoire finale. L'équipe de Bab Souika, malgré son élimination en quarts de finale de la Ligue des champions contre Al Ahly d'Egypte à Radès même, a surmonté sa crise pour s'occuper de la compétition nationale alignant au passage victoire sur victoire, parfois, il faut l'avouer, avec l'aide de l'arbitrage et le plus souvent sans convaincre son large public qui a longuement contesté les choix de Benzarti et sa manière de jouer. Ce dernier, sous la pression d'une frange de supporters, a fini par jeter l'éponge, en dépit des résultats probants enregistrés. Malgré ce départ forcé, et grâce à son effectif très riche, l'EST, cette habituée des titres, partira favorite pour un nouveau sacre, même si la tâche ne sera pas facile lors de la phase retour, car ses poursuivants directs vont jouer leur va-tout pour espérer la coiffer au poteau. Si l'EST est sortie indemne de son élimination continentale, l'ESS, son rival de toujours, en revanche, s'est trouvée incapable de surmonter son élimination humiliante devant Al Ahly d'Egypte, ce bourreau des clubs tunisiens. Une situation désastreuse qui s'est répercutée sur le moral des joueurs très fragiles et, de surcroît, les résultats enregistrés ont été catastrophiques avec quatre défaites à l'aller... Heureusement, le déclic a eu lieu avec l'avènement de l'entraîneur algérien Medhoui et l'équipe a retrouvé son âme et surtout son envie de jouer, comme en témoignent ses deux dernières prestations contre le SG et le CAB soldées par deux victoires. Ce qui est de bon augure pour un retour fracassant lors de la 2e phase pour au moins arracher une seconde place qualificative pour la Ligue des champions. Un autre club s'est effondré lui aussi après son élimination aux demi-finales de la Coupe de la CAF, c'est le Club Africain qui s'est trouvé très distancé par rapport au peloton de tête. En plus des problèmes de gestion interne qui ont précipité le départ du président Slim Riahi, l'arrivée de l'Italien Simone n'a rien donné à l'équipe qui a essuyé des défaites devant des équipes à sa portée. L'avènement du Français B.Marchand va certainement changer la situation afin que le groupe puisse rattraper son retard et aspirer à une place dans le peloton de tête. Le CSS, cette jeune équipe qui confectionne le plus beau football avec l'USM, est bien partie avec une série de victoires, mais elle a vu son élan freiné vers la fin de l'aller avec deux défaites contre le CA et l'USM. A huit points du leader espérantiste, la bande à Dridi reste capable de mener la vie dure à l'EST qu'elle reçoit au retour à Sfax pour se rapprocher de la tête du classement et au moins terminer à la deuxième place qui reste l'objectif principal du club du Sud. Bien que l'EST parte favorite pour l'octroi d'un nouveau titre, la lutte lors de la phase retour sera acharnée entre le CSS, l'ESS et l'USM et à un degré moindre le CAB pour espérer arracher une place qualificative pour une coupe africaine... Des satisfactions, il y en a ! La première partie de l'exercice 2017/2018 a été riche en enseignements dans la mesure où elle nous a révélé au moins trois jeunes équipes qui ont sauvé nos spectacles ternes et sans charme par leur jeu limpide et chatoyant. On fait allusion, ici, à l'USM, le nouveau promu, au CAB, une équipe très technique et, à un degré moindre, l'ASG, une équipe très disciplinée. L'USM de Kasri, ce technicien doué et compétent, a fait la chronique en terminant l'aller à la troisième place, conjointement avec son voisin l'ESS. Ce classement, qui a surpris pas mal d'observateurs, a été le fruit d'un travail minutieux élaboré par Kasri, mais aussi le résultat de l'application et l'abnégation des joueurs qui ont su s'adapter vite à la philosophie de leur coach, un vrai adepte du jeu offensif. L'USM, qui défend bien et attaque bien, reste capable de poursuivre sur sa lancée pour nous faire épater par son jeu plaisant et efficace, surtout qu'elle va aborder la reprise loin de toute pression et cela compte beaucoup en football. Le CAB, cette équipe rajeunie et qui regorge de jeunes talents très doués, a laissé une très bonne impression par son jeu rapide et technique, bien que les résultats n'aient pas parfois suivi... La dernière équipe qui a ébloui plus d'un par son jeu simple et surtout sa discipline tactique c'est l'ASG qui, malgré le départ de son entraîneur Louhichi, a trouvé dans le jeune et enthousiaste Morsi le meilleur remplaçant. L'équipe, qui pointe actuellement au milieu du tableau, pourrait monter au classement si elle manifeste le même désir, voire la même application dans son jeu lors de la reprise pour espérer non seulement assurer son maintien mais aussi jouer les trouble-fêtes... Le reste des équipes, à savoir le SG, la JSK, le COM, l'USBG, l'ESZ, le ST, l'ESM, qui se sont bien renforcés pendant le mercato d'hiver, joueront certainement leur va-tout, pour espérer éviter les frayeurs de fin de saison où la lutte sera acharnée pour pouvoir préserver une place parmi l'élite...
