Notre compétition a perdu de son charme, faute de concurrence entre le leader et ses dauphins. Aujourd'hui, c'est l'Espérance et les autres. Huit points séparent désormais le leader du championnat, l'Espérance Sportive de Tunis, de son premier dauphin, le Club Sportif Sfaxien. Le dernier mauvais résultat de l'équipe sfaxienne a augmenté l'avance au classement des «Sang et Or». De plus, l'équipe de Bab Souika est la seule invaincue en cette première moitié de la compétition. On aurait franchement aimé que le CSS s'accroche et se rapproche un peu du leader. Pour le charme du championnat, vous avez bien compris. D'autant que les prétendants traditionnels sont hors course et ont pratiquement perdu toute chance de participer au sprint final. Nous pensons évidemment à l'Etoile Sportive du Sahel, en premier lieu et, au Club Africain, ensuite. Ces deux équipes ont lâché prise pour diverses raisons. L'Etoile s'est mal remise de son élimination en Ligue africaine des champions face à Al Ahly d'Egypte. Résultat : le club phare du Sahel a perdu des points en cours de route et ne peut mathématiquement plus rattraper le leader espérantiste. Le Club Africain a été victime de son mauvais départ en championnat et surtout de la curieuse philosophie de gestion de son président démissionnaire Slim Riahi. Encore heureux que les Clubistes n'aient pas sombré et qu'ils se sont rattrapés pour gravir quelques échelons et remonter au milieu du classement. Cela a, bien entendu, aidé l'Espérance de Tunis à prendre le large. Le glas a-t-il sonné? Ce scénario nous rappelle celui des années 1990, lorsque l'équipe de Bab Souika faisait le trou grâce à l'emprise de son président Slim Chiboub. Aujourd'hui, les choses n'ont pas totalement changé, puisque ce sont les arbitres qui s'y mettent. L'Espérance aurait pu perdre au moins un match durant son parcours si ce n'est deux. Du coup, la compétition a perdu de son charme et l'Espérance de Tunis a peut-être fait un grand pas vers un nouveau titre. Au rythme où vont les choses, on s'imagine mal voir l'Espérance perdre deux ou trois rencontres, se faire rattraper lors de la phase retour et rater une nouvelle consécration. Ainsi, il n'y aura sans doute pas de course-poursuite entre le leader espérantiste et ses poursuivants. Nous sommes en droit de dire qu'il y a maintenant l'Espérance et les autres équipes. La force des «Sang et Or», en dépit des aléas, est que l'équipe est bien gérée. Pourtant, l'Espérance a trouvé le moyen de changer d'entraîneur à deux reprises alors qu'elle est en tête du classement. Le football ne répond certes à aucune logique et c'est sans doute la faute aux autres clubs et à leurs dirigeants de rester à la traîne. Notre championnat est ainsi devenu ennuyeux à mourir au point que la concurrence fait défaut. C'est peut-être aussi une question de moyens. Tous les clubs n'ont pas les mêmes budgets et le moment est sans doute venu pour remettre les pendules à l'heure. L'Espérance de Tunis exerce un pouvoir magique sur les footballeurs qui rêvent de porter ses couleurs. Il n'y a pas de secret à cela, puisque la bonne gestion plaide en faveur du club de Bab Souika qui se permet de recruter les meilleurs joueurs. Du coup, ce dernier se retrouve sans rival. Nous sommes loin des années 1970 où le suspense était entretenu et la concurrence battait son plein. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le titre étant devenu une affaire de gros sous et de coups de pouce aussi.