Cette jeune styliste tunisienne s'inspire de la mode japonaise pour moderniser des vêtements traditionnels tunisiens et les adapter «aux besoins de la femme active». C'est en 2016 que Anissa Meddeb lance sa propre marque : Anissa Aïda, le nom Aïda faisant référence à sa sœur, décédée en 2010. Son credo ? Anissa s'inspire de l'esthétique nippone ; épurée, zen et minimaliste pour concevoir ses collections : «Ce que j'admire tout particulièrement, c'est cette volonté des Japonais d'intégrer des éléments traditionnels à la vie contemporaine. Dans les rues de Tokyo, par exemple, on voit aussi bien des kimonos traditionnels que des vêtements urbains à la pointe de la mode». C'est alors qu'elle trouve à travers la coupe, la géométrie et le tissu, d'importantes similitudes entre les vêtements traditionnels d'Afrique du Nord et les kimonos : «Dans cette même démarche de mixer le traditionnel et le moderne, ma mission est de préserver des savoir- faire ancestraux tout en proposant des collections modernes». Née en France et ayant grandi entre Paris et Tunis, Anissa Meddeb habite désormais à New-York où elle suit une formation à la Fashion Institute of Technology, ce cursus ayant pour objectif d'aider les jeunes designers à développer leur projet. Si Anissa vit désormais aux Etats-Unis, elle s'est fait connaître de l'autre côté de l'Atlantique, à Tunis, en y présentant en 2016, sa première collection intitulée Interfaces : a visual dialogue. «Très vite, la collection a été repérée par Fashion Scout, un organisme basé à Londres qui a comme mission de promouvoir la jeune création», assure-t-elle. Sélectionnée parmi les quatre créateurs, «to Watch» lui a permis de faire défiler deux collections successives lors de la Fashion Week de Londres en septembre 2016 et février 2017. Mais surtout de lui donner une visibilité internationale. De célèbres magazines, à l'instar de Vogue et de Forbes ont alors plébiscité le travail de la jeune styliste. Enfant, Anissa avait déjà la fibre créative : «J'ai commencé à esquisser des croquis de mode toute jeune. Ma maman a gardé des carnets avec des dessins de vêtements réalisés à l'âge de huit ans. A côté, j'écrivais déjà des commentaires sur les tissus». A 24 ans, aujourd'hui, Anissa Meddeb déborde d'énergie. Auto- entrepreneuse, elle doit gérer à la fois la création, la production, la commercialisation et la communication de ses collections. Pour cette acharnée de travail qui se définit comme une «workaholic», la passion et la détermination semblent être deux qualités essentielles pour mener à bien son projet : «Quand j'ai une idée en tête, je ne peux pas m'arrêter, je dirais que je suis même un peu têtue !».