La situation des ressources hydriques est devenue de plus en plus critique en Tunisie, surtout avec la baisse de la pluviométrie qui constitue un défi majeur pour le secteur agricole, qui utilise à lui seul 70% des ressources disponibles. Les dernières pluies auront certainement un impact positif sur la performance de l'agriculture tunisienne. Mais à y voir de près, les barrages, qui constituent une composante stratégique du système d'approvisionnement en eau, n'arrivent pas à retrouver la moyenne de stockage des années précédentes. Une situation qui nécessite une réflexion globale sur la question de la gouvernance de l'eau. Au 23 février 2018, le stock en eau dans les barrages a atteint 874,533 millions mètres cubes durant l'actuelle saison, contre une moyenne de 1.227,726 millions mètres cubes durant les trois dernières années, soit un déficit de 353,194 millions mètres cubes. Selon le ministère de l'Agriculture et de la Pêche, les barrages du nord renferment seulement 798,215 millions mètres cubes, au 22 février 2018 contre 965,773 millions mètres cubes à la même date de l'année précédente. Le barrage de Sidi Salem, qui représente la plus grande capacité de stockage dans le pays, ne renferme que 141,764 millions mètres cubes contre 200,701 millions mètres cubes au 22 février 2017. Notons que les apports cumulés des barrages du nord pour la période allant du 1er septembre 2017 au 22 février 2018 sont de 522,221 millions mètres cubes. Stock moyen Pour les barrages du centre, le stock en eau est de 57,385 millions mètres cubes, au 22 février 2018, contre 107,301 millions mètres cubes au 22 février 2017. Les apports cumulés pour la période indiquée sont de 99,605 millions mètres cubes. Au Cap Bon, le stock en eau enregistré dans ces six barrages est de 18,933 millions mètres cubes au 22 février 2018 contre 39,352 millions mètres cubes à la même date de la saison précédente. Le total des apports pour la période du 1er septembre 2017 au 22 février 218 est de 32,634 millions mètres cubes. La Tunisie renferme actuellement 35 barrages, 230 barrages collinaires et plus de 900 lacs collinaires. On cite la région du Nord avec 13 barrages opérationnels qui sont Mellègue, Béni Metir, Kassab, Barbara, Sidi Salem, Bou Hertma, Joumine, Ghezala, Sejnane, Sidi Bourak, Siliana, Lakhmas et Remil. Six barrages se trouvent dans la région du Centre, soit Bir Mchergua, Erramel, Nebhana, El Houareb, Sidi Aich, El Bark. La région du Cap Bon renferme 6 petits barrages: Bizirk, Chiba, Lebna, El Hma, El Abid et Masri. Dessalement La région du Sud est connue pour ses stations de dessalement d'eau. En 2016, un projet a été lancé pour la mise en place de 10 stations de dessalement, pour un investissement de 86 millions de dinars. Ces dix stations procurent 362.00 mille mètres cubes d'eau par jour. Il s'agit également de trois stations de dessalement de l'eau de mer. La première station à Djerba, avec un investissement de 166 millions de dinars et une production de 50 mille mètres cubes par jour avec une possibilité d'extension à 75 mille mètres cubes par jour. La deuxième station à Zarat (Gabès), avec un investissement de 220 millions de dinars, pour une production de 50 mille mètres cubes par jour, avec une possibilité d'extension à 100 mille mètres cubes par jour. Elle couvrira les gouvernorats de Gabès, Médenine et Tataouine. La troisième station à Sfax, pour un investissement de 650 millions de dinars, en attente de financement, avec une production estimée à 100 mille mètres cubes par jour et une possibilité d'extension à 200 mille mètres cubes par jour. Le lancement des travaux est prévu pour mars 2018.