«C'est moi qui décide du remaniement et de son timing» Corruption : l'affaire de la Banque franco-tunisienne sous la loupe Le gouvernement ne lâchera pas les médias du service public «Le remaniement ministériel, c'est ma responsabilité personnelle. C'est moi qui en décide le principe et en choisis le timing». Youssef Chahed, chef du gouvernement d'union nationale, est on ne peut plus tranchant dans ses réponses lors de l'interview qu'il a accordée, hier soir, à la chaîne Al Wataniya I. Que pense-t-il de l'Ugtt dont le secrétaire général, Noureddine Taboubi appelle à un remaniement ministériel «pour renforcer l'équipe ministérielle actuelle» ? Youssef Chahed tient à préciser : «L'Ugtt est un partenaire stratégique du gouvernement. Elle est signataire du Pacte de Carthage. Le remaniement, c'est mon affaire». Quant à Nida Tounès, «je n'en suis pas sorti», souligne Youssef Chahed. «C'est mon parti. C'est le parti du président Béji Caïd Essebsi et c'est lui qui assure l'équilibre dans le pays». Comment le chef du gouvernement se comporte-t-il avec ses ministres ? Il répond : «Lors du dernier Conseil des ministres, j'ai été dur et sévère avec les ministres pour qu'ils sortent du monde clos où ils se sont enfermés vers un monde plus ouvert où ils seront davantage à l'écoute des citoyens et de leurs aspirations. Un ministre est un acteur politique par excellence, les ministres nidaistes peuvent avoir des activités partisanes mais à condition de ne pas exploiter les potentialités de l'Etat mises à leur disposition dans le cadre de leurs fonctions ministérielles». Corruption : l'affaire de la BFT sous la loupe Volet économie, le chef du gouvernement annonce : «Les exportations ont progressé de 50% et les intentions réelles d'investissement dans les secteurs agricole et industriel sont en augmentation. Quant au taux de croissance, on est passé de 1% en 2016 à 2% en 2017, mais en termes réels. Notre objectif pour 2018 est de passer au vert pour tous les indicateurs». Où en est-on en matière de lutte contre la corruption ? Youssef Chahed précise : «La guerre contre la corruption se poursuit et c'est la grosse affaire de la Banque franco-tunisienne (BFT) qui accapare notre attention. Pour ce qui est de la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, le gouvernement a mis en œuvre un arsenal juridique à même de préserver le pays contre toutes les tentations». Enfin, quel sort sera réservé aux médias du service public dont l'existence est de plus en plus menacée ? Youssef Chahed rassure les professionnels : «Le redressement du secteur est pour bientôt. Le gouvernement ne lâchera pas les médias publics.