Ce météorite incontrôlable a suivi les trajectoires les plus diverses et les plus inattendues : on l'a vu customiser des avions, dessiner de somptueuses robes de soie, tisser de splendides tapisseries, travailler sur des peaux de gazelles, des parchemins, faire des vitraux, illustrer des poèmes... Rien n'arrête la créativité en ébullition de Nja Mahdaoui. Raconter Nja Mahdaoui relève de la haute voltige. Comment suivre le parcours de cet artiste vibrionnant, qui crée comme il respire, franchit allègrement les frontières, s'essaie à toutes les expériences, et apparaît toujours là où on l'attend le moins ? De ses débuts dans une banque et dans le monde des chiffres, bien peu sont ceux qui gardent le souvenir. Seuls les anciens de la très vénérable STB ont en mémoire ses premières expositions. Et puis, ce météorite incontrôlable a suivi les trajectoires les plus diverses et les plus inattendues : on l'a vu customiser des avions, dessiner de somptueuses robes de soie, tisser de splendides tapisseries, travailler sur des peaux de gazelles, des parchemins, faire des vitraux, illustrer des poèmes...Rien n'arrête la créativité en ébullition de Nja Mahdaoui, mais il garde et poursuit une ligne constante : son travail sur les lettres et la calligraphie arabe. Lui offrir une rétrospective, rappeler cinquante ans de carrière était une belle entreprise et un juste hommage qu'a décidé de lui rendre la Galerie El Marsa, galerie travaillant à cheval entre Tunis et Dubaï. Cette galerie a d'ailleurs largement contribué à faire connaître cet artiste tunisien sur le marché international de l'art en l'exposant régulièrement dans différentes foires d'art contemporain aux Emirats. Les états de service de Nja Mahdaoui sont impressionnants : il a été Grand prix des Arts et des Lettres en Tunisie, membre du Jury International du Grand prix des arts de l'Unesco, membre du jury de la Biennale internationale de la calligraphie de Sharjah. Ses œuvres se trouvent dans les collections les plus prestigieuses : au British Museum de Londres, à la Bibliothèque nationale de France, au Musée national des arts africains de Washington, à l'Institut du Monde Arabe, au Musée d'art moderne de Bagdad, et bien sûr dans les collections du ministère des Affaires culturelles en Tunisie. Retracer un demi- siècle de travail d'un artiste aussi éclectique ne fut, certainement pas une mince affaire. Il fallut retracer les œuvres, retrouver les collectionneurs, définir les périodes phares, tirer les fils conducteurs, dégager les tendances, élaguer pour aller à l'essentiel. Il est difficile de ne pas se perdre en chemin quand on a affaire à un créateur aussi prolifique. L'exposition de la galerie El Marsa offre un ensemble de belle cohérence, permet de suivre un cheminement artistique, s'arrête sur les fondamentaux, et nous livre Nja Mahdaoui tel qu'en lui-même