Plus de 50 spectacles au programme, des expositions, des séances d'animation et des visites au monument de la Table de Jugurtha. Ça fait 17 ans que cela dure sans répit et sans aucune ride pour la prestigieuse manifestation de «24 heures de théâtre non-stop» du Kef qui a fait de l'ancienne capitale numide une ville indiquée pour le 4e art et même pour toute la culture dans le pays. C'est qu'en fait cette manifestation a marqué l'activité théâtrale dans le pays et rendu Le Kef un lieu de rencontre pour les amateurs de 4e art et pour les professionnels du secteur qui y ont trouvé une occasion pour débattre de nombre de questions inhérentes à la création dramatique et à la présentation des nouveautés enregistrées dans ce domaine. Autant dire alors que cette 17e édition est à surveiller à la loupe en ce qu'elle offre un éventail d'activités théâtrales, de chorégraphies, de représentations dramatiques, dont 13 sont issues de 11 pays étrangers. C'est dire alors la forte mobilisation choisie par ceux qui président au sort du Centre d'art dramatique et scénique du Kef, auquel revient l'idée de création de cet événement phare du 4e art dans le pays. Le directeur du centre, Imed Médiouni, un homme dont on connaît l'application et le sérieux dans ce genre de programmation, s'est dit très confiant quant à la bonne organisation de la manifestation à laquelle le centre a consacré une longue période de préparation pour faire aboutir la mission qui incombe à l'événement. Hier, vendredi 23 mars, le coup d'envoi de la manifestation a été donné au centre du Kef avec l'organisation de l'atelier du mouvement portant sur le thème : «Le corps et l'espace méditerranéen» animé par l'Italien Matteo Marisiano et de l'atelier relatif à la production d'un travail dramatique intitulé «Les anges» sous la direction du metteur en scène Atef Ben Hassine. Aujourd'hui, samedi, c'est autour de la réflexion intellectuelle sur la question du «théâtre arabe et réalité : dialectique de la duplication et de l'effacement» qui prendra le relais sur les ateliers physiques, avec la participation d'une pléiade d'artistes et d'enseignants chercheurs qui devraient élucubrer sur les questions «du théâtre après la fin de l'histoire arabe» et du «rapport de la réalité avec le théâtre». C'est, finalement, après ce bal et ce décor introductif que les joutes théâtrales entreront en lice, le dimanche 25 mars, avec un spectacle dramatique chaque demi-heure, voire parfois, tous les quarts d'heure, et ce, jusqu'à la fin de la journée du 27 mars. Ces spectacles s'adressent, comme l'a encore expliqué Imed Médiouni, à toutes les catégories de la société y compris pour les catégories à besoins spécifiques comme les prisonniers ou les personnes âgées, sans oublier la catégorie de l'enfance. Certaines représentations auront même lieu à la prison civile ou encore au centre des personnes âgées du Kef, le tout dans une interactivité théâtrale qui rend compte de l'importance de l'événement et surtout de la participation de la coalition étrangère qui va donner, à ce rendez-vous international du 4e art, toute son étendue et sa splendeur en tant que moment privilégié pour faire du Kef une ville où le théâtre est réellement souverain et impose même sa dictature en tout genre culturel qui a marqué la vie des Keffois à chaque période de cette année où la communauté internationale célèbre la Journée mondiale du 4e art. Il ne faut pas perdre de vue aussi l'ultime journée de la manifestation qui sera consacrée à l'examen des difficultés et autres problèmes que rencontrent les artistes dramatiques, dans le cadre d'un atelier de débat et de réflexion sur les problèmes inhérents aux artistes professionnels auquel prendront part la directrice de la scène nationale de Mulhouse : la filature, Monica Guillouet-Gelys et Vicki Ann Cremona, une enseignante à l'université de Malte, et ce, en plus de la figure de proue du théâtre tunisien, Faouzia Mezzi, Sami Nasri, l'universitaire et l'artiste incontournable du théâtre, ainsi que Hassen Moumen, l'autre figure emblématique de la création théâtrale et artistique dans le pays. Ce qui rend donc les 24 heures de théâtre non-stop du Kef un lieu commun multiforme pour le théâtre et la création artistique en Tunisie et une occasion pour animer Le Kef en cette période où l'activité touristique est sur la bonne voie.