La qualité du jeu et un football de bonne facture passent par une infrastructure digne de ce nom Après la mise à niveau du championnat et dans un second temps la formation des entraîneurs et des jeunes joueurs, nous nous attaquons aujourd'hui au volet le plus important du dossier sur le professionnalisme, l'infrastructure en l'occurrence. Allons droit au but. Nos stades ne sont pas beaux à voir. Ils sont démodés et à refaire. Quand on sait par exemple que le stade olympique d'El Menzah date de 1967. Amputé de ses pylones, avec à la clé un tableau lumineux en parure depuis belle lurette et des gradins délabrés qui risquent de s'effondrer (ce qui limite le nombre de spectateurs à chaque match), il présente l'exemple type de la mauvaise infrastructure. Ne parlons pas du stade Chedly-Zouiten fermé depuis longtemps à la compétition et n'ouvrant ses portes actuellement qu'aux clubs de la capitale pour des séances d'entraînement. Pourtant, un gros budget a été réservé à sa rénovation. Aujourd'hui, il est interdit à la compétition. Que dire alors de quelques stades de l'intérieur? Certains ne répondent pas aux normes et n'auraient pas dû être homologués. Nous arrivons maintenant à l'état des pelouses. Les aires de jeu sont l'élément essentiel pour les acteurs. Donnez-leur des pelouses... Remettons le compteur à zéro. Donnez à nos footballeurs de bonnes pelouses, ils nous offriront de belles prestations. Le talent existe dans notre compétition, pourvu qu'il soit bien exploité. Un bon professionnalisme exige des normes parfaites. Le nôtre a été érigé à la hâte. Nous sommes vraiment loin du compte. En Europe, chaque club dispose de son stade. Quand nous voyons les arènes de Barcelone, du Real, de la Juventus de Turin, du Bayern de Munich et même celles des pays du Golfe, nous avons la chair de poule. Notre stade olympique de Radès paraît vétuste devant ceux que nous venons de citer. Quant à nos clubs, ils sont parfois obligés d'émigrer pour disputer leurs rencontres officielles, leurs stades étant en réfection. Nous avons encore en mémoire le calvaire vécu par le Club Sportif de Hammam-Lif qui a dû recevoir ses adversaires au stade Chedly-Zouiten. C'est le cas aujourd'hui du Club Athlétique Bizertin qui évolue à Menzel Abderrahman pour permettre à son fief du 15-Octobre d'être retapé. Un stade, ce sont d'abord des commodités. Le supporter doit être à l'aise et dans les meilleures conditions. Les arènes sportives européennes ressemblent à des théâtres. C'est comme cela que l'on voudrait voir les nôtres. Les fans font partie du décor. Le football est une fête. Les supporters doivent y être associés. L'équation n'est donc pas difficile à déchiffrer. Avec une infrastructure répondant aux normes, nous aurons un spectacle de meilleure qualité. Pour cela, il faut donner de meilleurs moyens aux clubs, financiers cela s'entend. Les clubs doivent se prendre en charge. Pour cela, les règlements doivent changer. Pourvu que les politiques lâchent le sport, le football essentiellement.