Nos arènes sportives ne répondent pas aux normes d'un championnat professionnel. Le moment est venu de débattre du sujet et de mettre de l'ordre dans la maison. Au moment où le professionnalisme a été lancé il y a un peu plus d'une vingtaine d'années, en 1994-1995 exactement, les instigateurs du projet ont pensé à tout, au plan juridique précisément, mais ont omis de mettre de l'ordre dans l'infrastructure existante. Depuis ce temps, les choses ne se sont pas améliorées. Pire, elles sont allées de mal en pis. Il faut voir l'état actuel de nos stades pour s'en rendre compte. Même le stade olympique de Radès construit en 2001, à l'occasion des Jeux méditerranéens, n'échappe malheureusement pas à la règle. Actuellement, ce même stade est fermé pour entretien. Ne parlons pas des stades de l'intérieur du pays. Les pelouses sont dans un état catastrophique. Le stade 15-Octobre de Bizerte est aujourd'hui le prototype des pelouses délabrées. Un véritable champ de patates où les joueurs risquent de se blesser gravement. Rares sont les stades qui répondent aux normes d'un championnat professionnel. Il y aura toujours des failles à combler. Si ce n'est pas l'état des pelouses, c'est la tribune et les gradins qui sont en état de délabrement. Au point que, par exemple, le stade olympique d'El Menzah ne peut plus accueillir plus de cinq mille supporters. Dérisoire pour la trésorerie du Club Africain et de l'Espérance Sportive de Tunis. Ne parlons pas de l'éclairage dans nos stades. Ils se comptent sur les doigts d'une seule main ceux où on peut jouer en nocturne. Et les cas sont fréquents. On citera les stades de Bizerte, Kairouan, La Marsa, Métlaoui, Hammam-Lif, Zarzis et même El Menzah actuellement où les pylones ne fonctionnent pas. Des clubs S.D.F. Cela s'est répercuté sur la vie des clubs. Ceux-ci sont obligés de changer de cap. Le scénario n'est plus difficile à deviner. Ils sont pratiquement devenus des clubs S.D.F (sans domicile fixe). C'est le cas de l'Espérance de Zarzis, obligée d'effectuer des kilomètres supplémentaires pour trouver un stade qui répond aux normes. N'oublions pas les normes de sécurité dans nos stades. Seuls les spécialistes pourraient nous répondre sur le sujet. Nous avons des doutes sur certains stades où on ferme les yeux au risque d'une catastrophe. Pour couronner le tout, existe-t-il dans nos stades une tribune de presse digne de ce nom et d'un championnat professionnel de surcroît? Les images véhiculées sur les écrans de télévision ne sont pas belles à voir. Peut-on en vouloir aux municipalités? Elles avaient une part de responsabilité sous l'ancien régime. Plus maintenant. Les municipalités ont un autre rôle à jouer aujourd'hui et doivent privilégier le contribuable. Il faudra donc aller chercher les grands remèdes ailleurs. Tout est à refaire au niveau de notre football. Un nouveau cahier des charges doit voir le jour. Les clubs doivent disposer d'une autonomie financière. Ce sont les règles de financement qui doivent changer. On ne peut plus continuer de la sorte. Les clubs doivent être transformés en sociétés anonymes ou à responsabilité limitée. A l'image des clubs européens. Ils doivent apprendre à se prendre en charge et à s'autofinancer. Cela donnera aussi matière à réflexion à certains présidents de clubs qui font de leurs équipes respectives un tremplin pour leurs affaires. A méditer.