L'ossature prend forme en sélection. Ce n'est pas un scoop. Bien avant même l'arrivée des nouveaux expatriés, des joueurs seront déjà sûrs de partir d'entrée au Mondial, sauf blessure bien sûr. Le «format» tactique, lui, balance entre le 4-3-3 et le 4-2-3-1 selon la présence et la disponibilité des milieux récupérateurs et l'intention de jouer devant, ou d'attendre et attaquer en vitesse en partant des couloirs. Le match de l'Iran a confirmé le 4-3-3 dès le départ avec un très confiant Elyès Skhiri comme relanceur qui couvre Ben Amor et Sassi. C'est, à notre avis, la plus grosse satisfaction pour un compartiment (le milieu du terrain) où les joueurs offensifs sont abondants et ceux défensifs manquent. La blessure de Ben Amor a contraint Maâloul à retrouver le 4-2-3-1, comptant sur les qualités de récupération de Sassi. Un choix forcé oui, mais le dilemme tactique a toujours persisté pour Maâloul : trois milieux qui récupèrent, mais qui savent relancer et gérer la possession, ou deux milieux seulement et un joueur de plus dans la construction. L'équipe de Tunisie, malgré une incroyable abondance au niveau des joueurs offensifs (Khazri, M'sakni, Selliti, Srarfi, Khaoui), ne produit pas le volume de jeu qu'on aime voir. D'autres joueurs beaucoup moins inspirés comme F. Ben Youssef, qui n'a que l'explosivité de la percussion, sont préférés par le sélectionneur chaque fois où on a un match décisif. Deux points tactiques à relever : autant il y a des postes où il n'y aura aucune concurrence, autant il y a des postes pas encore clairs. Deuxième point : on a une équipe qui n'a pas encore l'assise défensive digne d'un Mondial et jouer le Costa Rica, qui théoriquement ressemble au Panama, sera un test de vérité. L'abondance, un casse-tête Il y a un paradoxe technique qui interpelle quand on évoque la sélection : cette abondance qu'on a dans l'entrejeu ne se traduit pas par un jeu de possession de balle, par un grand nombre d'occasions. Le jour où Selliti a eu sa chance, lui qui a été oublié par Maâloul, et quand Khazri, qui joue mieux en tant que deuxième attaquant, a sa chance aussi, l'équipe s'est bien exprimée devant l'Iran. Et si M'sakni revient, on aura du mal à imaginer tout ce beau monde jouer ensemble. Les joueurs repères au Mondial (s'ils sont ménagés) sont M'sakni, Ben Amor, Sassi, Meriah, Maâloul, Khazri, Khenissi. Il reste certains postes où la vue n'est pas claire. A commencer par le poste de gardien où Ben Mustapha a mis la barre haut devant Moez Hassan, le «préféré» du sélectionneur et des responsables de la sélection. Le poste d'arrière droit est aussi un poste où il y a trois candidats : Negguez, le joueur qui doit vite retrouver son niveau, Bedoui, qui a un meilleur comportement défensif et Bronn qui n'a pas donné grosse satisfaction. Au milieu, Skhiri est certain de jouer si Maâloul joue le 4-3-3. Parlons de la défense. Contre l'Iran, Ben Mustapha a «escamoté» les problèmes de placement et les erreurs d'appréciation qui ont permis aux Iraniens de se trouver seuls devant les bois. Le couleur droit, Ben Alouane solide mais un peu dur et les balles arrêtées, voilà ce qu'on doit améliorer pour atteindre le niveau du Mondial. Le match de Costa Rica reste un repère édifiant devant des joueurs qui jouent vite et «direct».