Le trio Sassi, Ben Amor, Chaâlali et d'autres récupérateurs forment la zone d'équilibre qui permet à Msakni de bien s'exprimer. Ce 4-3-3 semble être la recette du sélectionneur national Nous convenons bien que le groupe de la sélection est le moins chargé (moins exigeant) parmi les groupes de qualification au Mondial, nous convenons aussi que l'équipe de Tunisie a été sauvée par un retournement «chanceux» à Kinshasa dans un match où elle a mal joué et frôlé une défaite «méritée» mais au final, c'est le résultat qui compte. Ça reste le seul critère de réussite et d'échec. Et le match de la Guinée en est l'illustration. Un beau 4-1 et deux visages contradictoires : une première mi-temps laborieuse et mal gérée, et une deuxième mi-temps parfaite où l'on va vu une sélection brave, hermétique et intelligente. Face à une Guinée démotivée mais qui avait des individualités de qualité à l'image de Keïta (qui a perdu les nerfs vers la fin) et qui tenait à gagner. En fin de compte, nous avons largement dominé les débats, gagnant par un score large et s'approchant nettement du mondial russe. Ce qui nous intéresse dans ce match, c'est l'approche tactique et l'évolution de cette approche depuis l'arrivée de Maâloul. Du 4-2-3-1 au 4-3-3 Kasperczak avait lâché une équipe qui a retrouvé un jeu offensif et spectaculaire, qui gère bien la balle et qui cherche à marquer beaucoup de buts. Deux victoires face à la Libye et la Guinée (avec des erreurs arbitrales en notre faveur surtout contre les Libyens), et un premier tour super offensif sous la direction de Kasperczak, c'est le 4-2-3-1 avec trois milieux-créateurs, M'sakni, Khazri et Seliti qui s'est imposé comme schéma de jeu. Le Franco-Polonais démis plus tard pour mauvaise gestion des vestiaires (A l'époque, les responsables de communication contestaient cela vivement, alors qu'en réalité, ils avaient menti!) et attitude passive envers les «stars» de l'équipe, c'est Maâloul, entraîneur qui n'a pas réussi en sélection, mais qui avait un sens de savoir communiquer avec les joueurs, qui a débarqué. Sur le plan du jeu, c'est une transformation totale : Maâloul prend le risque de lâcher le 4-2-3-1 et de sacrifier Khazri et Seliti (indisponibles en partie, mais qui n'avaient plus de place de titulaire) pour monter un 4-3-3 où Chaâlali complétait le triangle de récupération et de relance. Cela a été utilisé contre l'Egypte, la RDC at home et à Kinshassa après avoir encaissé le premier but congolais, et avant-hier à Conakry. Le résultat, bien que la manière dans les deux matches de la RDC n'ait pas été convaincante, prouve que le 4-3-3 de Maâloul est son schéma d'équilibre, son schéma préféré. Seliti et Khazri ont été sacrifiés dans ce 4-3-3 où Maâloul opte souvent pour Ben Youssef à côté de M'sakni. Ce dernier, mis à gauche avec la liberté de percer et déborder, est le joueur le plus en forme dans ce 4-3-3. Il dribble, provoque les fautes, réussit des relais et marque, c'est le seul créateur titulaire contrairement à l'époque de Kasperczak où Seliti et Khazri lui faisaient la concurrence. A chaque plan de jeu, des vertus et des défauts. Le 4-3-3 a permis à la sélection d'avoir plus de densité au milieu et de donner la possibilité à Maâloul d'avancer sans avoir peur de laisser des espaces, à M'sakni d'être en mesure de trouver des relais et des joueurs qui jouent en vitesse. Reste alors cette tendance de Ben Amor et Chaâlali à avancer trop et à laisser la défense, un secteur encore fragile, sans couverture. L'action du but guinéen vous en dit beaucoup. Il reste un point à prendre pour une qualification déjà assurée logiquement. Tactiquement, la sélection a fait sa mue en attendant de trouver une consistance dans le jeu et surtout une régularité.