En 2016, la croissance économique mondiale est restée stable avec une croissance de 3.1%, soit un taux conforme aux prévisions du Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre de ses perspectives de l'économie mondiale de juillet 2016, après le vote britannique en faveur du «Brexit». Le FMI a revu à la baisse ses prévisions initiales de croissance économique mondiale de 3.8% pour l'année 2016, relevé en avril 2016. L'année 2016 a été marquée par un ralentissement économique généralisé dans les pays avancés. La croissance de ce groupe de pays n'a atteint que 1.7% en 2016, soit moins que les 2.1% enregistrés en 2015. Elle a été freinée principalement par les séquelles de la crise financière mondiale (dette élevée, vulnérabilité du secteur financier et faiblesse de l'investissement), le vieillissement de la population et l'affaiblissement de la croissance de la productivité. La politique budgétaire n'a soutenu que modérément l'activité économique des pays avancés. L'incertitude économique et politique liée au vote du «Brexit» a eu un impact modéré sur l'activité économique des pays européens avancés. Ralentissement imputé à la faiblesse de l'investissement La croissance américaine a été décevante, passant de 2.6% en 2015 à 1.6% en 2016. Ce ralentissement est imputé à la faiblesse persistante de l'investissement non résidentiel et à la baisse considérable des stocks, bien que la consommation soit restée vigoureuse. Dans la zone euro, la croissance s'est établie à 1.7% en 2016, contre 2.0% en 2015. L'accélération qui a été prévue au deuxième trimestre de 2016 ne s'est pas matérialisée. Suite au ralentissement de leur demande intérieure, notamment l'investissement, les plus grands pays de la zone euro ont enregistré une absence d'inflation. La baisse de l'euro, la faiblesse des taux d'intérêt et des prix du pétrole et la politique monétaire ont soutenu l'activité économique. La baisse de la confiance des investisseurs est due à l'incertitude suite au vote du «Brexit». Le taux de croissance des pays émergents et en développement est resté stable à 4.1% en 2016. Cependant, les taux de croissance ont différé largement d'un pays et d'une région à l'autre. Les taux de croissance de ce groupe de pays ont été influés par le rééquilibrage de l'économie chinoise, la faiblesse persistante de la demande des pays avancés, l'ajustement à la baisse des recettes tirées des produits de base, les tensions géopolitiques et les conflits intérieurs dans un certain nombre de pays. L'activité économique chinoise a décéléré en 2016, bien que la croissance ait été de 6.7% grâce aux mesures de stimulation budgétaires. La Chine continue de réorienter son économie de l'investissement et de l'industrie vers la consommation et les services. Cette politique est de nature à ralentir la croissance à court terme, tout en mettant en place les conditions nécessaires pour assurer une croissance plus élevée et plus durable à long terme. Taux de chômage élevé En 2016, la croissance économique tunisienne a été décevante et en dessous des attentes initiales. Elle est restée stable à 1% en 2016 contre 1.1% en 2015. Ce taux est inférieur aux prévisions initiales du gouvernement qui tablaient, dans la loi de finances de 2016, sur une croissance de 2.5%. Le taux de croissance attendu pour l'année 2016 a été révisé à la baisse à 1.5% dans le cadre de la loi de finances complémentaire de 2016 puis maintenu à 1.5% dans la loi de finances de 2017. Ce niveau de croissance économique n'a pas suffi à résorber le taux de chômage qui a marqué une légère hausse passant de 15.4% en 2015 à 15.5% en 2016. La reprise économique espérée pour l'année 2016 ne s'est pas matérialisée sous l'effet de l'influence de facteurs internes et externes dont principalement les menaces terroristes, la poursuite des mouvements sociaux, l'instabilité géopolitique et la baisse du rythme de l'activité économique des partenaires commerciaux de la Tunisie. La situation de l'économie nationale a connu une hausse de l'activité dans les principaux secteurs d'activités à l'exception de celui de l'agriculture et de la pêche qui a enregistré une chute de 8.1% de sa croissance alors qu'il avait signé une hausse remarquable de 12.5% en 2015. Hors agriculture, la croissance se serait située à 2% en 2016 contre une croissance nulle en 2015. La croissance a été notamment soutenue par la reprise du secteur des services marchands et celui des industries manufacturières et l'atténuation du rythme de recul du secteur des industries non manufacturières. Le secteur des services marchands a enregistré une croissance de 2.7% en 2016 après une baisse de 0.6% en 2015. Cette relance a été amorcée par la reprise de l'activité touristique et du transport. Les entrées de touristes étrangers ont enregistré une hausse de 7.7% en 2016 contre une baisse de 30.8% en 2015, se situant à 4.5 millions de personnes. L'afflux de touristes russes a largement compensé la chute des entrées en provenance des marchés européens traditionnels. Les entrées des Russes ont nettement augmenté, passant de 52 mille personnes en 2015 à 623 mille en 2016. Le nombre de nuitées touristiques globales a progressé de 10.5% en 2016 contre un repli de 44.4% en 2015, pour atteindre près de 17.8 millions d'unités. Le secteur du transport a enregistré un taux de croissance de 2.4% après une forte baisse de 5.7% en 2015, profitant en particulier de l'affermissement de l'activité du transport aérien. Le trafic aérien a progressé de 9.1% contre un repli de 32% en 2015, suite à la hausse de l'activité sur les lignes internationales de 11.4% contre une régression de 19.3% pour le trafic sur les lignes intérieures. Dans ce cadre de la poursuite des pressions sur les équilibres extérieurs, le dinar tunisien s'est fortement déprécié face aux principales devises. Le taux de change du dinar a enregistré, sur le marché interbancaire, une dépréciation de 13.1% vis-à-vis du dollar américain, de 8.7% vis-à-vis de l'euro et de 14.9% vis-à-vis du yen japonais. La dépréciation du dinar a été également alimentée par l'évolution de la parité euro/dollar sur le marché des changes international qui a clôturé l'année avec une baisse de 3.7%.