Le Conseil d'administration de la BCT a décidé, après délibérations, de maintenir inchangé le taux d'intérêt directeur de la Banque centrale. La BCT a indiqué hier que le déficit de la liquidité bancaire s'est légèrement accentué au cours de l'année 2015, par rapport à l'année précédente avec des périodes d'amélioration relative, ce qui a porté les opérations de politique monétaire à 5.144 MD en moyenne, en hausse de 114 MD, par rapport à l'année dernière. Le taux d'intérêt moyen sur le marché monétaire a clôturé l'année 2015 à 4,28%, en décembre, contre 4,30%, un mois plus tôt. Cette évolution traduit la convergence du TMM vers le taux directeur de la BCT, en relation avec la diversification des instruments d'intervention de la Banque centrale et l'injection des liquidités nécessaires pour réguler le marché monétaire. L'encours des dépôts bancaires a enregistré, en 2015, un ralentissement de son rythme d'évolution par comparaison avec l'année précédente (4,2% contre 8,7%), sous l'effet de la hausse modérée des comptes à terme et la baisse sensible des certificats de dépôt. La même tendance a concerné les concours à l'économie durant la même période (6,2% contre 9,2% en 2014), en rapport avec le rythme décéléré de l'évolution des crédits à court et long termes. Déficit de la balance commerciale D'autre part, le déficit de la balance commerciale s'est contracté, au cours de l'année 2015, de 1,6 milliard de dinars (11,6%), pour se situer à 12 048 MD (soit un déficit mensuel moyen de 1 milliard de dinars), sous l'effet de la baisse des exportations (-2,8%), à un rythme inférieur à celui des importations (-5,7%), d'après un communiqué publié hier par la BCT, à la suite de la réunion mensuelle de son Conseil d'administration, le 27 janvier. En 2014, les exportations avaient augmenté de 2,5% et les importations de 6,4%. Le taux de couverture s'est également amélioré de deux points de pourcentage, l'année écoulée, pour atteindre 69,6%. En revanche, les recettes touristiques ont enregistré, au cours de la même année, une chute de 35,1%, par comparaison avec leur niveau de 2014, pour revenir à environ 2.355 MD. Les revenus de travail ont, aussi, diminué de 6%, en 2015, par comparaison avec leur niveau une année auparavant, pour se situer à 3 743 MD. Compte tenu de ces évolutions, le déficit courant s'est établi à 7.602 MD (8,7% du PIB), en 2015, contre 7.369 MD (8,9%), l'an passé. Néanmoins, les avoirs nets en devises ont atteint, au terme de 2015, 14.102 MD (128 jours d'importation) contre 13.097 MD (112 jours, fin 2014). Cette amélioration a résulté de la consolidation des entrées nettes de capitaux extérieurs estimées à 8,4 milliards de dinars, sachant que les IDE ont progressé de 9,2%, d'une année à l'autre. Dépréciation du taux de change du dinar de 8,4% par rapport au dollar Le taux de change du dinar a enregistré, en décembre 2015, une dépréciation de 1,4%, vis-à-vis de l'euro et une appréciation de 1,6% par rapport au dollar. Sur l'ensemble de l'année 2015, le dinar s'est déprécié de 8,4% par rapport au dollar et s'est apprécié de 3,4% vis-à-vis de l'euro. Difficultés actuelles A noter également que l'économie nationale a connu, en 2015, un fléchissement de l'activité dans les principaux secteurs, hormis l'agriculture, notamment l'industrie et les services, affectés par les évènements terroristes, et ce, malgré le succès de la transition politique, note le Conseil d'administration de la BCT. D'après un communiqué, cette situation «reflète la persistance de difficultés structurelles qui devraient être levées par l'accélération du rythme d'exécution des réformes majeures nécessaires». «Cela nécessite la consolidation des efforts des différentes parties prenantes pour assurer un climat favorable à l'investissement et à la relance du développement économique, favorisant un redressement des différents indicateurs économiques et financiers». Sur le plan sectoriel, l'agriculture et la pêche devraient enregistrer, au cours de la campagne 2015-2016, un ralentissement en relation avec le repli sensible de la production et des exportations de l'huile d'olive après la récolte exceptionnelle de la campagne écoulée». Baisse de l'indice de la production industrielle Concernant le secteur industriel, l'indice général de la production a diminué à un rythme plus accentué, durant les dix premiers mois de 2015, soit -1,8 % contre -1,4 % durant la même période une année auparavant, sous l'effet de la poursuite du fléchissement de la production énergétique (-5,8%) et la détérioration de la production minière (-21,5%), contre une légère hausse de la production des industries manufacturières (+0,2%). Les principaux indicateurs conjoncturels relatifs à l'évolution de l'activité industrielle, observés au cours du mois de décembre 2015, montrent un repli des importations des biens d'équipement (-20,6% en glissement annuel contre une hausse de 32,5% une année auparavant) et des matières premières et demi-produits (-6,1% contre +9,9%). En outre, les exportations des industries mécaniques et électriques ont enregistré un fléchissement (-6,7% contre + 14%), ainsi que celles des industries du textile, habillement, cuir et chaussure (-3,6% contre + 4,2%). Chute de 35,1% des recettes touristiques S'agissant du secteur des services, les principaux indicateurs de l'activité touristique ont poursuivi, au mois de décembre 2015, leur baisse mais à un rythme moins accentué que les mois précédents, en particulier pour les nuitées touristiques globales (-38% et -52,3% par rapport respectivement, aux mêmes mois de 2014 et 2010), les entrées de touristes étrangers (-12% et -25,8%) et les recettes touristiques (-55,3% et -58,4%). Pour l'ensemble de l'année 2015, le repli a atteint 44,4% pour les nuitées touristiques globales se situant à 16,2 millions d'unités, 30,8% pour les entrées de touristes étrangers revenant à 4,2 millions de personnes et 35,1% pour les recettes touristiques, soit environ 2.355 MD. En relation avec la baisse de l'activité touristique, l'activité du transport aérien a enregistré, au mois de décembre 2015, un repli du trafic aérien de passagers (-9,9% en glissement annuel contre 13,8% au même mois de l'an passé), soit une baisse de 32% durant toute l'année 2015.