Par Jalel MESTIRI On aurait toujours droit à un lot d'émotions en sélection et à nulles autres pareilles. Les moments forts s'imposent même dans les sorties amicales. Plus encore : l'incarnation de moments historiques reste la principale image qu'on garde d'une équipe nationale. Une équipe condamnée aujourd'hui et plus que jamais à chercher le meilleur. Contre le Costa Rica, nous avons vu et apprécié des joueurs capables de se transcender et d'ajouter une dimension à la valeur de toute l'équipe. Tout ce qu'il y a de mieux pour le football. Tout ce qui suscite l'inspiration et la créativité. Tout ce qui permet de jouer haut et de harceler l'adversaire. A l'approche du Mondial, les images se bousculent, les moments forts davantage. La sélection fonctionne avec la passion et l'attachement, mais aussi la rigueur et l'efficacité. La recette est simple: le savoir-faire rime avec constance et persévérance. Il y a justement tant de promesses autour d'une équipe qui ne manque pas de s'inscrire dans le droit fil des défis à relever et des exploits à atteindre. C'est dire à quel point elle en a le devoir éveillé, combien elle en prend aussi la mesure. Les hommes, mais aussi la confiance et les moyens en prévision du Mondial sont là. L'on ne voit pas pourquoi il n'en sera pas ainsi, d'autant que les mécanismes, le mode de travail et le rendement sur le terrain sont de plus en plus valorisés. La campagne mondialiste est aujourd'hui un projet assumé et endossé, initié par des personnes responsables et averties. Lorsque le talent se double d'efficacité, la palette devient forcément plus large et les joueurs capables de rassurer et dérouler un football de haut niveau. Le modèle développé accrédite l'idée selon laquelle la performance est, à juste titre, un devoir. Le problème du gardien est en voie de résolution, notamment avec la forme rassurante de Ben Mostapha et Moez Hassen. Même chose pour l'axe central, indépendamment de la formule à adopter (trois ou deux joueurs). Enfin en attaque, nous avons l'impression que l'équipe est en train d'acquérir ce qui lui manquait, surtout tout ce qui tourne autour du dispositif offensif et du jeu. On se sent aujourd'hui privilégiés de vivre l'une des époques les plus captivantes du football tunisien. Accompagner la sélection dans sa campagne pour le Mondial équivaut à penser que le football devient ainsi différent. La sélection n'hésite pas aujourd'hui à aller au bout des idées de ces acteurs. Elle ne fuit pas ses responsabilités dans un puits d'exigence sans fond. Quand les joueurs adhèrent, ils deviennent prêts à tout faire pour l'équipe, pour la patrie. Il n'en demeure pas moins que les calomniateurs autour de la sélection sont toujours là. Ils se reconnaissent d'eux-mêmes. Ceux qui n'imaginent pas l'équipe en train de triompher. Ceux qui confondent leur désaccord avec le président de la fédération et le sélectionneur à la réussite de l'équipe. Et dire que parmi eux, il y en a qui avaient occupé les plus hauts postes de responsabilité dans le sport tunisien. Accidentellement ? On ne peut que le regretter aujourd'hui. Les préjugés et les jugements conditionnés ont cependant donné à la sélection l'envie de se surpasser. Elle est parvenue à se ressaisir, à optimiser son jeu et à se libérer. Il paraît qu'à un stade de la compétition, et dans les difficultés, on se renouvelle, on se régénère. A quelques longueurs du Mondial de Russie, c'est un véritable bataillon qui est en ordre de marche. Un groupe qui vit autant d'espoirs que de certitudes.