Par Jalel MESTIRI Les préjugés et les jugements conditionnés ont donné à la sélection l'envie de se surpasser. Elle est parvenue à se ressaisir, à optimiser son jeu et à se libérer. Il paraît qu'à un certain stade de la compétition, et dans les moments difficiles, on se renouvelle, on se régénère. Il y a de ces entraîneurs qui ne changent pas leurs méthodes et leurs convictions pour faire plaisir à certains joueurs. Nabil Maâloul fait partie de ces techniciens qui aiment tout contrôler. Certains parlent de totalitarisme, lui y voit plutôt un moyen normal d'arriver à atteindre des objectifs, avec quelques sacrifices, quitte à s'attirer les foudres de ses détracteurs. Il aime, idéalement, se sentir l'homme le plus fort de l'équipe, parfois même celui qui détient le pouvoir et les clés de la réussite. S'il n'a pas changé ses méthodes, il a pourtant su se faire remarquer par son pragmatisme tout au long de sa carrière. Son système préférentiel est de savoir s'adapter sur le terrain. Le sélectionneur a une telle confiance en lui qu'il peut tout se permettre. Il va souvent au bout de ses idées et ne fuit pas ses responsabilités. Il s'en amuse presque. Il sait mettre les joueurs dans sa poche ou à dos. C'est un puits d'exigence sans fond. Si les joueurs adhèrent, il est prêt à tout faire pour eux. Il les défend et préfère concentrer les critiques sur lui. Il faut dire que les calomniateurs autour de la sélection sont toujours là. Ils se reconnaissent d'eux-mêmes. Ceux qui n'imaginent pas l'équipe en train de triompher. Ceux qui confondent leur désaccord avec le président de la fédération et le sélectionneur à la réussite de l'équipe de Tunisie. Et dire que parmi eux, il y en a qui ont occupé les plus hauts postes de responsabilité dans le sport tunisien. Accidentellement ? On ne peut que le regretter aujourd'hui. Les préjugés et les jugements conditionnés ont cependant donné à la sélection l'envie de se surpasser. Elle est parvenue à se ressaisir, à optimiser son jeu et à se libérer. Il paraît qu'à un certain stade de la compétition, et dans les difficultés, on se renouvelle, on se régénère. A quelques longueurs du Mondial de la Russie, c'est un véritable bataillon qui est en ordre de marche. Un groupe qui vit autant d'espoirs que de certitudes. A la veille du match contre la Guinée, les images se bousculent, les moments forts s'imposent. La sélection fonctionne avec la passion et l'attachement, mais aussi la rigueur du résultat. La recette est simple: savoir-faire et efficacité devraient rimer avec constance et persévérance Il faut dire qu'il y a tant de promesses autour d'une équipe qui ne manque pas de s'inscrire dans le droit fil des défis à relever et des exploits à atteindre. C'est dire à quel point elle en a la passion éveillée, combien elle en prend aussi la mesure. Les hommes, mais aussi les moyens pour une pareille entreprise sont bel et bien là. L'on ne voit pas pourquoi il n'en sera pas ainsi, d'autant que les mécanismes, le mode de travail et le rendement sur le terrain sont de plus en plus valorisés. C'est un projet assumé et endossé, initié par des personnes passionnées et averties, qui tourne autour de cette exigence. Un état d'esprit à son égard. Lorsque le talent se double d'efficacité, la palette devient forcément plus large et les joueurs capables de dérouler un football de haut niveau. Le modèle développé accrédite l'idée selon laquelle la performance est, à juste titre, un devoir. Notamment face à tous les ennuis qui peuvent surgir à tout moment. A court ou à long terme, le football tunisien aura toujours un statut à affirmer, une place à défendre, un acquis à préserver. Le plus important est que la route soit bien tracée et que ceux qui aspirent à ce genre de parcours aient vraiment la motivation nécessaire pour entamer chaque fois une nouvelle aventure avec tout ce qu'elle comporte d'effort, de don de soi et de volonté.