Malgré une présence remarquée dans les médias, la femme reste en Tunisie légèrement à l'écart des postes décisionnels (voir La Presse femme du 8 octobre 2010). Les contraintes propres au secteur nécessitant une disponibilité, des nerfs et une mobilité à toute épreuve y sont sans doute pour quelque chose. Mais n'oublions pas ici que bon nombre de journalistes femmes se sont distinguées tout au long de ces deux dernières décennies en décrochant haut la main le prestigieux prix «Hédi-Laâbidi». N'empêche, des propriétaires ou directrices de médias se multiplient sous nos cieux. Aux magazines féminins dirigés de fait par des femmes, ajoutons un magazine spécialisé dans les TIC, Planet magazine, le seul du genre en Tunisie, un autre spécialisé en santé, Livret santé, et un troisième pour aider les parents à mieux s'occuper de leur progéniture : Nos enfants. Périodiques qui se distinguent non seulement par leur grande facture esthétique mais aussi par leur originalité. Ils sont uniques encore dans nos kiosques. Dirigée par une dame, Dar El Anwar publie deux quotidiens, l'un en arabe Ach-Chourouq et l'autre en français, Le Quotidien et deux hebdomadaires, Al Anwar et Al Mouçawer. Sur nos neuf radios émettant sur l'ensemble du territoire (quatre publiques et cinq privées), deux ont à leur tête, selon le cas, une femme. Radio Jeunes côté direction et Shems FM (privée) côté présidence du conseil d'administration. N'oublions pas ici les agences de communication qui fleurissent dans nos jardins médiatiques qui sont dirigées avec brio et professionnalisme par des femmes. N'oublions pas enfin les femmes aux postes de dir.com ou d'attachées de presse dans les ministères, offices, entreprises publiques et autres (privées). A bien y regarder, la scène médiatique se féminise de plus en plus et cela rejaillira sans doute sur sa sphère décisionnelle. Des reporters-femmes dans des régions à risque nous en voyons de plus en plus dans nos médias. Un tabou est donc en train de tomber. Bon courage.