La décision de la Chambre syndicale des cliniques privées a provoqué une vive réaction de la part de la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) et du ministère des Affaires sociales. Une décision qualifiée, dans un communiqué commun, d'unilatérale et de contraire à la convention et aux engagements des parties prenantes. Elle porte atteinte aux relations contractuelles basées sur le partenariat, et pourrait nuire au droit des malades affiliés à la Cnam à l'accès aux soins, ajoute le même communiqué La décision a très vite suscité le courroux des citoyens, déjà accablés par le délitement du secteur de la santé et la faillite annoncée des caisses de sécurité sociale sur fond de pénurie de médicaments. Tout va de mal en pis La décision émanant de la Chambre syndicale des cliniques privées relevant de l'Utica et se rapportant à la révision des tarifs appliqués par les cliniques privées n'augure rien de bon pour les jours à venir d'autant plus que l'augmentation est d'environ 30%, selon Boubaker Zakahama, président de ladite chambre syndicale. La décision a très vite suscité le courroux des citoyens, déjà accablés par le délitement du secteur de la santé et la faillite annoncée des caisses de la sécurité sociale sur fond de pénurie des médicaments. Tout va de mal en pis et certaines parties refusent de faire amende honorable et s'obstinent à mettre le pays à genoux. La décision de la Chambre syndicale des cliniques privées a provoqué une vive réaction de la part de la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) et du ministère des Affaires sociales. Une décision qualifiée, dans un communiqué commun, d'unilatérale et de contraire à la convention et aux engagements des parties prenantes. Elle porte atteinte aux relations contractuelles basées sur le partenariat, et pourrait nuire au droit des malades affiliés à la Cnam à l'accès aux soins, ajoute le même communiqué. En plus de l'augmentation de 30%, les tarifs contractuels devront être également révisés tous les trois ans selon Zakhama, ce qui n'a pas été respecté depuis 1995. Ainsi, épuisés par la cherté de la vie, les citoyens continuent de plier sous le joug de la détérioration du pouvoir d'achat, et ne peuvent même pas aspirer à une vie décente que leur garantit l'article 21 de la Constitution du pays. Aussi bien pour le secteur de la santé que pour celui des caisses sociales, les mesures concrètes et les réformes, prises en otage par certaines parties, tardent à venir et ne font qu'accélérer la chute car on ne peut plus parler de crise. Les concertations à propos de la réforme des caisses sociales sont gelées et chaque partie tente de tirer la couverture à soi, ne se souciant guère des impacts négatifs et du calvaire des citoyens. Malgré les alertes répétées autour de la grave crise des caisses sociales et l'urgence des réformes, certaines parties font la sourde oreille aux multiples appels et refusent de concrétiser au plus vite les réformes se rapportant à l'augmentation de l'âge de départ à la retraite et des cotisations. En mars dernier, le chef du gouvernement a expliqué, lors de son discours à l'ARP, qu'il n'était pas prêt à reporter indéfiniment les réformes. Mais c'est toujours le blocage. Une situation qui a engendré un retard de paiement des pensions des retraités pour le mois d'avril et a poussé des centaines de retraités du secteur public à manifester à la Place Mohamed -Ali, à Tunis et effectuer une marche de protestation jusqu'au siège de la Cnam. Les effets de la crise commencent à se faire sentir et c'est le citoyen qui paie les pots cassés .Avec l'entrée en vigueur de la nouvelle mesure d'augmentation de 30% des tarifs dans les cliniques privées, imposée unilatéralement par la Chambre syndicale des cliniques, le citoyen sera privé de ce droit. Certaines cliniques n'auront aucun mal à combler ce vide par l'accueil des malades qui affluent des pays voisins. Caisses de retraites débordées, réformes sociales sciemment bloquées, pénurie de médicaments à la Pharmacie centrale qui risque de poser un grave problème de santé selon le Syndicat des pharmaciens d'officine de Tunisie (Spot), et tout récemment cette décision unilatérale d'augmentation des tarifs de soins dans les cliniques privées qui vient accabler davantage le citoyen. Aujourd'hui on est en droit de se demander quand cette descente aux enfers va-t-elle s'arrêter.