La grogne monte chez les prestataires de soins privés. L'Intersyndicale des professions libérales de la santé qui regroupe le Syndicat tunisien des médecins libéraux (STML), la Chambre syndicale nationale des établissements de santé privés, le Syndicat des dentistes de libre pratique, la Chambre syndicale des cliniques de dialyse de Tunisie, le syndicat des pharmaciens d'officine de Tunisie et le syndicat national des biologistes de libre pratique a appelé le ministère de les autorités de tutelle à procéder à une «ouverture sérieuse du régime d'assurance maladie sur le secteur libéral avec son corollaire en matière d'élargissement de la couverture sanitaire et de révision à la hausse du plafond des soins». L'intersyndicale a tiré, dans ce cadre, à boulets rouges sur le «manque de sérieux» de la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM). «Devant le blocage des négociations avec la CNAM, situation dont l'entière responsabilité incombe à l'administration actuelle en raison de ses décisions unilatérales, arbitraires et en violation avec les conventions cadre et sectorielles, du manque de sérieux flagrant lors des négociations, illustré par les tergiversations, les fausses promesses, les retards de signature des procès-verbaux, l'Intersyndicale des Professionnels Libéraux de la Santé demande au Ministère de tutelle et au gouvernement de prendre leurs responsabilités et d'agir rapidement afin de préserver le régime d'assurance maladie en Tunisie et de l'améliorer pour le bien du peuple tunisien», précise la structure syndicale dans un communiqué. Evaluation par une structure indépendante Outre la révision à la hausse du plafond des soins, l'intersyndicale réclame l'intégration de la prévention comme élément stratégique pour améliorer la santé de la population, la mise en application sans délai de la carte électronique destinée à raccourcir les délais de remboursement des prestataires de soins et l'évaluation par une structure indépendante et en vue de son amélioration du régime de l'assurance maladie en Tunisie. L'Intersyndicale des professions libérales, dont le coordinateur est le Dr. Faouzi Bouguerra, secrétaire général du STML, réclame aussi la recherche d'autres ressources pour le régime de l'assurance maladie et estime que le niveau actuel des cotisations est insuffisant pour la viabilité de la caisse. Il est à rappeler que des milliers d'assurés sociaux ont reçu ces derniers mois de la CNAM des notifications de dépassements de plafond remontant aux dernières années. Autant dire que la caisse n'a pas prévenu à temps ses affiliés ou leurs médecins de famille, sans fournir une explication à cette grave négligence lourde de conséquences pour les assurés sociaux. D'autre part, la CNAM ne respecte pas souvent les délais de remboursement des prestataires de soins privés prévues par les conventions sectorielles. Les prestataires de soins avaient, pourtant, investi dans des équipements coûteux (PC et software) afin de faciliter la gestion de la filière privée à la caisse. Les pharmaciens d'officine ont d'ailleurs failli suspendre la convention sectorielle les liant à la CNAM qui arrive à échéance le 7 juin 2014 en raison de la longueur des délais de remboursement