Un incubateur géant pour les startups Une station T, un campus de start-up qui réunit tout un écosystème entrepreneurial sous un seul et même toit. Sous le patronage de M.Anouar Maarouf, ministre de la Technologie, de la Communication et de l'économie numérique et M.Faouzi Abderrahmen, ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi, la Fondation Tunisie pour le Développement, dirigée par Mohamed Hassen Manai (Haut cadre de l'administration, ancien conseiller du ministre de l'enseignement supérieur et Ex directeur Général au Ministère des finances, (Créée fin 2016 sous forme d'association de préfiguration et qui s'est s'est fixée comme objectifs prioritaires de contribuer à l'accès à l'emploi de jeunes diplômés du supérieur et, ce faisant, de réduire la fracture économique et sociale entre la Côte et l'Intérieur de la Tunisie). Il s'agit procèdera mardi prochain au lancement des travaux de construction de son premier centre Elife pour le renforcement des capacités et de l'employabilité des chômeurs diplômés en informatique et en nouvelles technologies. C'est que le chômage des diplômés du supérieur demeure endémique en Tunisie alors que des postes d'emploi ne sont pas pourvus et que d'autres pourraient être créés si les compétences requises étaient disponibles. Depuis de nombreuses années, la Tunisie souffre d'un chômage de jeunes diplômés qui représentent près de la moitié de tous ceux en recherche d'emplois : 270 000 sur 600 000. Chaque année, 16 % des diplômés du supérieur vont directement à la case chômage pour y rester 2 à 3 ans, en moyenne. Dix gouvernorats Les gouvernorats de l'intérieur (Centre, Sud et Ouest) sont les plus touchés en proportion (rapport de 1 à 2 avec Tunis et la côte). Cette situation est source de frustrations, d'instabilité sociale et de pertes économiques. Elle trouve ses causes principales dans un modèle économique qui ne crée pas assez d'emplois qualifiés nécessaires à l'équilibre du marché du travail et une inadéquation des formations du supérieur avec les demandes des employeurs. Pour un million d'emplois du secteur formel, 75 000 ne sont pas remplis, dont 35 000 dans les secteurs exigeant des diplômes, faute de candidats adéquats. Selon une étude menée par TACT (l'association des principales entreprises du numérique), la fédération des TIC (le patronat tunisien), et l'ONG EFE (Education For Employment), le principal obstacle que rencontrent les diplômés des ISET, est l'inadéquation entre la formation initiale et la demande du marché. Un gap Ce gap s'explique par des compétences techniques non actualisées, l'insuffisance des soft skills : travail d'équipe, intégration dans la stratégie de l'entreprise, maîtrise des langues (notamment le français, et dans une moindre mesure l'anglais), prise d'initiative et créativité et l'absence d'un écosystème favorable à cause de la faiblesse de l'économie locale dans les régions internes et l'éloignement du monde de l'entreprise (notamment technologiques). A cet effet, le programme Elife (initié par la Fondation Tunisie pour le Développement), vise par le biais de deux types de formations adaptées, à la préparer selon des normes internationales à outiller près de 27000 techniciens supérieurs (Bac+3), pour un marché d'emploi international et notamment en Europe où la demande de professionnels du numérique dépasse largement l'offre et atteint près de 60% de postes à pourvoir (825.000 en 2020). La Fondation Tunisie pour le Développement a lancé un programme « Elife », visant à créer un centre de technologie et de formation dans chacune des dix villes principales du Sud, de l'Ouest et du Centre[1] de la Tunisie, à la disposition des diplômés et des étudiants des ISET. L'objectif de ce programme est de réduire à quelques semaines la durée qui sépare l'obtention du diplôme à l'intégration en Entreprise. Le programme concerne 25 000 jeunes et s'étend sur 5 ans (montée en puissance les années 1 et 2, et croisière ensuite). Le lancement se fera en 2018 à Siliana et à Béja. Il sera étendu en 2019 au Kef et à Jendouba, et se généralisera en 2020/2021 aux autres villes. L'objectif est d'Insérer cinq mille jeunes techniciens supérieurs par an dans l'économie numérique A cet effet, la Fondation Tunisie pour le Développement met en place deux types de formations adaptées à chacune de ces deux cibles dont l'une portera sur le développement des compétences transverses ( personnelles, comportementales et communicationnelles) et la deuxième sur le développement des compétences de base en algorithmique et en codage avec Python (compétences opérationnelles en relation avec des plateformes de développement technologique : Génie Logiciel, Logiciel Embarqué, Business Intelligence, etc.). Par ailleurs, la Fondation lancera un incubateur géant, en partenariat avec la Station F de Xavier Niel (également fondateur de l'école 42), un incubateur géant pour servir d'accélérateur et du one stop shop pour une centaine de startup par an.