Les travaux du colloque international sur ''L'enseignement des sciences religieuses dans les institutions universitaires'' organisé par l'université Ezzitouna, en collaboration avec l'Organisation islamique pour l'éducation, les sciences et la culture (Isesco), se sont poursuivis hier après-midi. Partant du constat que les études islamiques sont une partie intégrante du reste des études religieuses, le Marocain Driss Maqboul, professeur à l'université Moulay-Ismaïl de Meknès, a indiqué que la relation entre la connaissance religieuse et la réalité est une relation dialectique, étant donné que tout changement qui intervient dans la réalité implique des modifications dans la compréhension des textes et la manière de les aborder, rappelant que l'un des moyens les plus efficaces pour faire face à la pensée obscurantiste dans le monde arabe et islamique, est de procéder à une révision des systèmes pédagogiques en vigueur dans l'enseignement de la religion, notamment dans les universités. Le professeur algérien Mohamed Bourouyayeh a indiqué pour sa part que trop de chercheurs persistent à penser qu'il y a un antagonisme entre religion et mondialisation, au sens où cette dernière porterait atteinte à la religion, à ses symboles et à ce qu'elle représente. La raison en est que, avancent-ils, au sein de la mondialisation, réalité matérialiste, il n'y a pas de place pour les valeurs religieuses. Passant en revue les obstacles que rencontre l'enseignement de la religion dans les pays arabes et musulmans, il a cité l'appréhension insuffisante de la réalité de la religion, et de sa capacité à s'adapter aux nouvelles situations, dont la mondialisation, la prédominance de la logique matérialiste dans les relations humaines, et le manque de renouvellement des références pédagogiques, et de révision constante des programmes de l'enseignement de la religion. Il a ajouté que la mondialisation pose un ensemble de défis à l'enseignement de la religion, que les responsables de ce secteur se doivent de relever, notamment en approfondissant le dialogue interreligieux, et en encouragent les initiatives et les rencontres entre les docteurs en religion et les experts économiques, afin de lever les obstacles qui empêchent la complémentarité entre la mondialisation comme réalité matérielle et la pensée religieuse comme véhicule de valeurs humanistes et morales. Dialogue interreligieux Maroun Lahham, archevêque de l'Eglise catholique à Tunis, a indiqué que les différents points de rencontre entre les religions peuvent être le point de départ d'un dialogue interreligieux fructueux, en vue de la réalisation d'objectifs humanistes communs, insistant sur la nécessité de respecter la dignité de l'être humain et l'ouverture sur l'Autre. Le professeur syrien Oussama Hmourou a indiqué que la réforme de l'enseignement de la religion dans les universités islamiques est devenue nécessaire étant donné la faiblesse de la qualité de la formation et la recherche dans ces universités, appelant à inclure dans la réforme toutes les composantes de l'enseignement, qu'il s'agisse du professeur, de l'étudiant, des programmes, en plus de l'administration, et le fonctionnement des unités de recherche. La dernière intervention de la journée, prononcée par le professeur Jamel Hwawsa, a porté sur ''La réalité et les horizons de la sociologie de la religion en Algérie, l'université de l'Emir Abdel Kader pour les sciences religieuses comme exemple". Le conférencier a indiqué que l'enseignement de cette spécialité en Algérie est récent, et qu'il rencontre de ce fait un certain nombre de problèmes épistémologiques et scientifiques, dont la qualité insuffisante des programmes, le manque de sources et de références, en plus de l'archaïsme qui caractérise les méthodes d'enseignement, ce qui engendre des répercussions quant à la qualité de la formation dans cette discipline.