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Le problème est dans les religions ou dans les religieux ?
Dialogue des religions dans les sphères universitaires
Publié dans Le Temps le 14 - 05 - 2010

Comment le dialogue interreligieux peut-il avoir une place dans les universités et les centres de recherche académique et de quelle manière ? Comment peut-il participer au rapprochement entre les traditions religieuses tout en évitant de sacrifier la rigueur scientifique, voire la liberté académique ? Quel rôle peuvent assumer l'enseignant et le chercheur dans la pratique du dialogue interreligieux ?
Telles sont les principales questions débattues, hier, par les participants au Workshop sur « le dialogue des religions : rôle des universités et des centres de recherches ».
Organisé par la Chaire Unesco d'études comparatives de religions à Tunis et la Konrad Adenauer Stifung (Kas), ce workshop qui se poursuit jusqu'à aujourd'hui, s'est intéressé aux moyens de promouvoir les compétences interreligieuses et interculturelles, notamment à partir de l'enseignement de l'histoire, des littératures, des langues,…ainsi que d'encourager la participation et l'initiative estudiantines dans le dialogue interreligieux et créer des espaces de dialogue ouverts à la jeunesse et appropriés à leurs interrogations et à leurs méthodes d'échange.
Trois facteurs
Selon les communications présentées à cette occasion, trois facteurs sont essentiels pour consolider le dialogue interreligieux, à savoir la reconnaissance d'autrui, la connaissance du fait religieux et le questionnement de soi.
En effet, d'après les remarques des participants, « la reconnaissance de l'Autre va au-delà de la notion classique de tolérance. Elle admet la diversité comme donnée fondamentale de l'humanité ». Les gens ne peuvent pas, en fait, s'unir autour d'une même vérité, alors il appartient à chacun de vivre sa vérité dans le respect des autres vérités : civilisations, religions, coutumes, traditions, croissances, ….
Cette reconnaissance qui se base sur la diversité implique une attitude bienveillante à l'égard d'autrui. Dans ce cas, la diversité sera considérée comme un enrichissement mutuel et non pas une situation de dégradation du genre humain.
Par ailleurs, le dialogue avec autrui rime avec le questionnement sur soi-même. En effet, la reconnaissance d'autrui d'une part, et une meilleure connaissance du fait religieux d'autre part, ne peuvent pas promouvoir les interprétations et les positions ouvertes par rapport à ma propre vérité et ma propre tradition.
Mais cela ne suffit pas. Il faut réussir le deuxième facteur qui repose sur la connaissance du fait religieux ».
Définir le dialogue interreligieux
Abordant la signification du dialogue interreligieux, plusieurs intervenants ont indiqué que celle-ci a profondément changé ces dernières années. C'est rare, en effet, d'entendre par ce dialogue les échanges proprement théologiques entre les religieux, encore moins leurs controverses sur des subtilités théologiques.
Le dialogue interreligieux renvoie désormais aux interrogations de l'Homme qu'il peut avoir à propos des religions et des expériences religieuses, exprimant ainsi une préoccupation à valeur humaine et universelle.
« Nous savons que le dialogue interreligieux, en tant que tel, n'est pas une science ou une discipline d'enseignement. Il constitue plutôt une pratique qui peut prendre forme dans des milieux divers et variés », précise un des participants.
Fait religieux et enseignement
S'agissant du rôle des universités et des centres de recherches dans la consécration du dialogue religieux, on a enregistré une unanimité des participants sur la fonction informative de l'enseignement et la recherche, leur vocation est de véhiculer un savoir crédible. Force est de constater qu'ils sont amenés aujourd'hui à donner des informations fiables sur le fait religieux en général et les religions en particulier.
« Si l'université n'assume pas ce rôle et ne participe pas à réguler le flux des informations circulant sur ce thème, il n'est pas étonnant de constater une déréglementation périlleuse. La haute sensibilité du sujet religieux le rend particulièrement vulnérable aux emplois pernicieux », a fait remarquer un enseignant.
Aujourd'hui le rôle de l'université et la recherche pourraient contribuer à l'approfondissement d'une citoyenneté ouverte qui assume sa propre tradition tout en adhérant à une mondialisation qui rapproche toutes les traditions les unes des autres.
Aymen Barkallah
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Pr.Mohamed Haddad, titulaire de la chaire Unesco d'études comparatives de religions
« La présence des acteurs religieux est essentielle dans ce dialogue »
La tenue des sessions du dialogue interreligieux est, en soi, une concrétisation de l'acceptation de la différence, car ce dialogue ne vise ni la conversion des uns aux religions des autres ni la démonstration de la supériorité des uns sur les autres. La présence des acteurs religieux dans ce dialogue est essentielle. Elle seule peut confirmer le changement des mentalités et attitudes religieuses. Le dialogue religieux est appelé à contenir trois tâches à la fois : la reconnaissance une tâche qui incombe en premier lieu aux théologiens et aux représentants autorisés des religions), la connaissance (est l'œuvre des scientifiques et des chercheurs) et le questionnement sur soi (il ressort des penseurs). Encore une fois, ce n'est pas un hasard si la Tunisie s'est révélé un terrain propice à l'échange et le dialogue, même dans les circonstances les plus difficiles.
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Pr.M'hammed Hassine Fantar, titulaire de la chaire Ben Ali pour le dialogue des civilisations et des religions : « Le Moi ne peut exister qu'à travers l'existence de l'Autre »
Pour comprendre le dialogue, il est important de tirer profit de l'expérience de l'autre parce que le Moi qui ne peut exister qu'à travers l'existence de l'autre. On doit s'entraider pour créer « l'Arche de Noë » universelle pour assurer la continuation de la civilisation humaine. Prenant en considération l'importance de cette réalité, la Tunisie a essayé de promouvoir la consécration du dialogue entre les civilisations et l'acceptation de l'Autre et ce, en créant plusieurs espaces pour approfondir la réflexion sur cette question tels que la chaire Ben Ali, le Club de la paix, le Club de Carthage.
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Monseigneur Marom Lahham, Evêque de Tunis : « Le problème ce n'est pas la religion mais les religieux »
Chaque peuple a sa propre civilisation et chaque civilisation est reliée à une religion. De ce fait chaque peuple est confronté (dans le sens de mélange, échange,…) à d'autres dans la mesure où il n'y a plus un peuple fermé dans un territoire à part ainsi apparaît l'importance de l'ouverture sur autrui pour pouvoir vivre ensemble et échanger les cultures. Le problème ce n'est pas la religion mais les religieux qui sont parfois enfermés autour d'idées préconçues et prédéfinies et n'acceptent pas l'idée de la différence des autres.
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Mohamed Ben Moussa, architecte enseignant à l'Ecole nationale d'architecture et d'urbanisme (ENAU) : « L'enseignant tient un rôle important dans la consécration de ce dialogue »
On ne fait que le premier pas sur le chemin du renforcement du rôle de l'université dans la diffusion du dialogue interreligieux. Il faut commencer dès l'école et les jeunes générations pour les sensibiliser quant à l'importance de cette question et l'acceptation des différences ethniques en vue d'assurer des retombées positives au niveau de la pensée et la vision des étudiants à l'université au regard de cette question.
De ce fait, l'enseignant tient un rôle important dans la consécration de ce dialogue et l'ouverture sur l'autre. La création des associations spécialisées peut appuyer le rôle des intellectuels dans ce sens.


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