Autour d'un dîner d'Iftar, généreusement servi aux journalistes, aux bénéficiaires et à ses partenaires, au cœur de la médina de Tunis, le Programme d'appui aux médias en Tunisie (Media Up), lancé effectivement en juin 2017, à l'initiative de l'Union européenne, a été soumis à une évaluation à mi-parcours. Un an après, son bilan semble assez bon. Il prête à toutes les formules de satisfaction et d'appréciation de tous ceux qui en ont tiré profit Tout au long d'un menu ramadanesque aux chandelles, raffiné et varié, fusaient au même rythme des mots de bienvenue et des brefs discours réduits à un résumé chiffré de ce qui a été réalisé. Tout s'est bien passé dans les locaux du Capjc, Centre africain de perfectionnement des journalistes et communicateurs, auquel est confiée la gestion du programme. Son directeur, Saïd Ben Kraïem, était au four et au moulin, il retrace le parcours du «Pamt», revient parfois sur ses résultats et finit par faire valoir l'ambiance qui règne au sein des groupes de travail. Document de presse à l'appui, les fonds alloués à ce programme, en guise de soutien européen à la transition démocratique en Tunisie, reflètent bel et bien la grandeur des chantiers entamés pour le développement du secteur de l'information dans le pays. Soit 30 millions de dinars (10 millions d'euros) investis dans un cursus d'apprentissage académique savamment taillé à la mesure des journalistes bénéficiaires. En fait, 16 modules de formation transversale leur ont été fournis, plutôt dirigés vers la production effective de contenus journalistiques. Souvent, ces sessions de formation furent animées par un binôme de formateurs, tunisiens et étrangers, afin de garantir l'efficacité pédagogique et la pertinence des matières proposées. De la formation et du matériel Durant l'année écoulée, lit-on dans le même document, trois des dix études thématiques prévues sur le développement des médias nationaux et locaux ont été publiées. Du matériel audiovisuel a été, particulièrement, fourni à la Radio et à la Télévision tunisienne. D'autres manuels pédagogiques sont en cours de rédaction. A la Snipe-La Presse, une plateforme numérique établie en 90 jours d'expertise en stratégie éditoriale et développement web pour médias en ligne. De même, notre quotidien francophone aura, prochainement, son propre système d'information unifié, doublé d'un service marketing censé être évolué. Cela aurait pu impliquer une certaine prospérité commerciale au niveau des «annonces» et dérivés. Voire un bond qualitatif et quantitatif en termes de contenu rédactionnel et de recettes publicitaires. De même, la TAP, l'agence officielle de presse, aura, bientôt, son lot d'équipements. Déjà, elle a eu à bénéficier de formations et d'un coaching pour six desks, à raison de trois sessions mensuelles successives. Cet accompagnement stratégique, mené sous forme de conseil et formation, constitue un volet important d'appui aux médias publics. Témoignages De plus, le Capjc, la Haica, l'Ipsi et la présidence du gouvernement n'ont pas été, eux aussi, oubliés. Ce sont, d'ailleurs, les tout premiers bénéficiaires. A leur profit, marchés d'équipement et de visibilité conclus. Le but étant de leur favoriser toutes les conditions de bonne communication. Pour Media Up, le journalisme de proximité est de mise. C'est que les régions ont, elles aussi, besoin d'une information qui colle à leur réalité. Dans ce sens, Media Up envisage d'accompagner six projets dans les gouvernorats de Bizerte, Kairouan, Kasserine, Kébili, Siliana et Tozeur. Entre-temps, au milieu du dîner, M. Ben Kraiem a repris la parole, faisant appel à ses partenaires de parcours, aux formateurs et à un bon nombre de bénéficiaires pour livrer aux présents leurs impressions et témoignages. Pris à témoin, personne n'a démenti les résultats auxquels on a abouti. Formateurs tunisiens et européens sont unanimes sur l'apport considérable de ce Pamt dans le renforcement des compétences professionnelles et l'amélioration du rendement médiatique. Nos collègues Sofiene Ben Farhat, Chokri Ben Nessir (La Presse), Rim Ben Arous (Le Temps), Lassâad Dahech (Télévision nationale), Mouna Mtibaâ (TAP) et bien d'autres amis étrangers de France Médias Monde n'ont pas manqué de louer l'expérience et mettre en avant la teneur d'un tel partenariat Tunisie-Union européenne. Le Pamt avance à un rythme soutenu, il a pu atteindre, au cours de sa première année, 30% de ses réalisations attendues. Sa mission ne s'arrêtera pas là.