Les résultats définitifs des municipales seront proclamés aujourd'hui. L'Instance supérieure indépendante pour les élections entame une nouvelle période. Il lui reste à élaborer les rapports financier et d'activité de 2017 ainsi que le budget de 2019. Sans compter le renouvellement de trois de ses membres et la résolution, via le Parlement, de la situation de son président évincé par ses collègues Empêtrée dans de nombreux tiraillements et objet de nombreuses controverses, de procès et contre-procès, notamment, outre les tentatives de mise à l'écart de ses membres ou de son président, l'Isie passe actuellement par une zone de turbulences. Malgré le grand rôle qui lui reste à jouer jusqu'aux prochaines échéances électorales de 2019, l'Instance va à vau-l'eau. Joint plus facilement que ses collègues du Conseil de l'Isie, Mohamed Tlili Mansri a bien voulu répondre à la question de La Presse sur le rôle de l'Instance après l'annonce des résultats définitifs des élections municipales du 6 mai. «Contrairement à ce que l'on pense, c'est maintenant que l'Isie entame ses véritables travaux. Il faut d'abord préparer les rapports financier et d'activités de l'année 2017, et ce, avant le 30 juin. Il faut également qu'on entame les discussions sur le budget relatif à l'année 2019. Nous avons, par ailleurs, à payer 60.000 agents qui ont contribué à l'organisation et au déroulement des élections municipales. Beaucoup d'autres travaux nous attendent, mais ceux-là sont les principaux». Mais encore. Ce qui attend l'Isie, et qui n'est pas la tâche la plus simple, c'est bien le remplacement de trois de ses membres, dans un contexte litigieux marqué par l'évincement du président de l'instance par ses collègues. Un arrêté du président de l'Assemblée des représentants du peuple a déjà été publié au Jort le 24 mai 2018 annonçant la catégorie des trois candidatures à renouveler : un ingénieur spécialisé dans le système et la sécurité informatique, un juge administratif et un expert en finances publiques. Les candidatures sont ouvertes dès la publication de cette décision et sont clôturées après 20 jours. Flou total Elu après de longues tractations et plusieurs reports de vote, Mohamed Tlili Mansri, récemment élu, à temps avant les municipales du 6 mai, a été écarté après une demande de limogeage émise par les membres de l'Isie. Un rapport expliquant cette décision et citant les onze erreurs de Mansri qui ont été à l'origine de son éviction vient d'être publié par le journal Assabah Al Oussboui dans son numéro du 11 juin 2018. Parmi les erreurs dévoilées, certaines décisions qu'il a prises, unilatéralement et sans consultation des autres membres du Conseil, la non-publication des résultats définitifs des élections municipales dans les délais légaux, mais également, la non-publication de la date des élections à M'dhilla ce qui a contraint l'Instance à reporter la date de leur échéance, outre le non-respect des engagements financiers envers, principalement, Tunisie Télécom. Pour que cette décision d'éviction soit adoptée, elle doit toutefois collecter au moins 109 voix parmi les représentants du peuple. Dans le cas échéant, la tâche ne sera pas aisée pour s'entendre sur un candidat à la tête de cette instance indépendante objet de discordes entre les partis politiques. Mais dans le cas du rejet de ce recours par le parlement, quel avenir attend cette instance ? Comment l'Instance pourra-t-elle assumer encore sa mission et préparer les importantes échéances électorales de 2019 (présidentielle et législatives), dans une atmosphère de crise politique profonde et de guerres partisanes sans fin ?