C'est le maître Yenna Salah El Ouerghui qui a clôturé ce festival avec un stambali exécuté avec maestria et dans le parfait schéma du genre. Un spectacle qui a drainé du public et on aura vu la Maison de l'image presque «faire complet» avec des jeunes et des moins jeunes. Pendant plus d'une heure, les rythmes du stambali n'ont pas laissé ce public indifférent et l'ont entraîné dans sa transe magique. C'était vraiment l'occasion de voir la réaction d'un très jeune public face à cette musique ancestrale qui continue à résister en Tunisie et qui puise ses racines dans la profonde Afrique. Organisé par la Maison de l'image, le festival Artistes solidaires est revenu avec une deuxième édition durant le mois de Ramadan, du 17 mai au 12 juin précisément. Une série d'événements artistiques très riche et des rencontres avec des artistes de renom dont le but principal est l'immersion des jeunes des quartiers populaires dans le monde de l'art et de la culture. Rappelons aussi que le projet Vision Solidaire, où l'image est un moteur de développement social pour les jeunes des quartiers populaires, est une initiative de la Maison de l'image, soutenue par la fondation Drosos. Ce projet vise à former gratuitement, sur 3 ans, 90 jeunes âgés de 18 à 28 ans et issus des quartiers populaires du Grand-Tunis (soit 30 chaque année) aux métiers de l'image et du design graphique en exploitant leur potentiel créatif. Une deuxième édition qui a fait mieux que la précédente n'eût été le petit incident où un concert de musique a été interrompu par la police municipale mais dès le lendemain les spectacles ont repris de plus belle, la Maison de l'image ayant tout en bonne et due forme. Des soirées ramadanesques qui ont concocté un programme intéressant entre musique, cinéma, et débats intéressants, notamment durant le café des photographes avec Karim Ben Smail , Mohamed Bannani et Ezer Mnasri. Trois soirées «scènes ouvertes aux jeunes talents» nous ont également permis de découvrir des jeunes qui cultivent une vraie passion pour l'art et qui se sont produits pour la première fois devant un public. Une découverte aussi bien dans la chanson que la poésie et la danse. Une part belle donnée au cinéma par ce festival également avec la projection des films «Kafichanta» de Hichem Ben Ammar, «Nosferatu, fantôme de la nuit» de Werner Herzog, «Les ailes du désir» de Wim Wenders et de, «L'étudiant de Prague» de Stellan Rye et Paul Wegener. Une clôture très festive et qui a déjà commencé dès la rupture du jeûne et les organisateurs semblent pleins d'ambitions pour la prochaine édition.