Une collaboration commune permettrait à la lutte contre les moustiques d'être plus efficace Dès que l'été s'installe dans nos murs, les moustiques s'amènent pour nous tenir compagnie pendant au moins trois mois. Passe, s'il s'agit, d'une plaisanterie, mais là, on a affaire non à un voisin sans histoire, mais bel et bien à un intrus, à un invité absolument insupportable, à un visiteur indésirable que tout un peuple avait, depuis la nuit des temps, déclaré persona non grata! C'est d'autant plus vrai que les moustiques éprouvent un malin plaisir à gâcher nos soirées et veillées estivales, par piqûres interposées et injectées le plus souvent avec une rare agressivité que seule une féroce invasion génère. Et cela dure depuis le fameux Flytox, cet insecticide qui constituait l'unique moyen de défense dans les années 60 et que les nouveaux remèdes, bien que forts et sophistiqués et parfois même importés de l'étranger, ne nous ont pas fait oublier! Résignation? Oui, c'est bien le mot, puisque le problème reste, aujourd'hui, entièrement posé, en dépit des moyens colossaux mobilisés par les municipalités. En effet, tout y est : des camions de curage des oueds aux avions d'épuration des sebkhas, en passant par les tournées nocturnes des engins de la mairie chargés d'arroser les quartiers et cités. Mais, ô fatalité, c'est toujours la même rengaine : quelques instants seulement après chaque opération, «l'invasion» repart en force, et les moustiques reviennent à la charge. Comme si de rien n'était! Agir ensemble Ailleurs en Occident et même dans certains pays arabes, on a pu sinon prendre le dessus sur les moustiques, du moins en atténuer la propogation, et cela par le biais d'un modus operandi blanc comme neige, à savoir la collaboration étroite entre les municipalités, en matière de lutte contre ce flélau estival. En effet, rompant avec les campagnes conjoncturelles qui ont fait la preuve de leur incapacité de générer un effet durable, ces communes ont appris à agir ensemble, selon le même timing et au prix des mêmes moyens d'attaque, de telle sorte que les moustiques n'ont plus aucune issue pour se protéger et sauver leur peau. Chez nous, le contraire est bon: si une municipalité réussit à assainir son territoire, les bestioles ont hâte d'aller trouver refuge, voire un abri douillet dans la commune voisine qui n'a pas fait sa campagne (pour les unes) ou qui l'a déjà faite depuis un bon bout de temps (pour les autres). Tout cela sans parler de l'irrégularité criarde de la fréquence des descentes opérées par les brigades anti-moustiques dans la plupart des communes. Ajoutons à cela l'éternel casse-tête des tonnes d'ordures ménagères et autres détritus qui jalonnent nos chaussées et voilà le sombre tableau définitivement dressé! Et dire que pratiquement dans toutes nos municipalités, le volet de la propreté bouffe une bonne partie du budget annuel et que, plus révoltant encore, nous avons bel et bien un ministère de l'Environnement en bonne et due forme...