La première édition des Journées chorégraphiques de Carthage promet d'offrir un voyage des corps dansants, libres, mobiles et résistants à l'heure d'une époque mondialisée où les personnes sont empêchées de circuler, de se déplacer librement et où les corps sont confrontés à la précarité et aux luttes sociales. C'est dans une ambiance conviviale que se sont réunis les représentants de la presse nationale et aussi des danseurs et chorégraphes tunisiens venus soutenir et découvrir la programmation de la première édition des Journées chorégraphiques de Carthage. Un acquis longtemps revendiqué par les professionnels. La directrice de cette première édition, universitaire et chercheuse mais aussi danseuse et performeuse, a tenu à mettre l'assistance dans le bain en invitant tout le monde à participer à un exercice d'échauffement et de concentration. Un moment qui a suscité l'intérêt et facilité la communication. Lors de cette conférence, le comité a tenu à préciser que l'histoire de la danse en Tunisie ne date pas d'aujourd'hui, c'est une longue histoire avec ses pionniers et ses institutions et sa relève qui persiste et signe et s'impose sur la scène internationale. La première édition des Journées chorégraphiques de Carthage promet d'offrir un voyage des corps dansants, libres, mobiles et résistants à l'heure d'une époque mondialisée où les personnes sont empêchées de circuler, de se déplacer librement et où les corps sont confrontés à la précarité et aux luttes sociales. «Carthage dance» souhaite diffuser des œuvres de qualité pour un vaste public et valoriser la scène chorégraphique tunisienne et internationale. En plus d'une programmation artistique qui met l'accent sur l'élan et la diversité de la création chorégraphique actuelle des pays du Sud et au-delà, les Journées chorégraphiques de Carthage sont conçues comme un espace de réflexion et de dialogue autour des dynamiques d'échange sur la danse et ses modes de transmission. Il y est question de sensibiliser les publics à la culture chorégraphique et corporelle, de défendre la reconnaissance institutionnelle de cet art vivant et d'officialiser la promotion publique de la danse en tant que pratique artistique à part entière. Le festival s'articule autour de trois volets : la programmation artistique internationale et la mise en valeur de la scène artistique tunisienne, la formation en danse et les formes de transmission d'une culture chorégraphique. Cette édition fondatrice a choisi de privilégier les rencontres sud-sud en mettant en avant des créations venues du Maroc, d'Afrique du Sud, du Rwanda, de Côte d'Ivoire, du Liban, de Syrie, d'Egypte et du Mali et tend également à poser les jalons d'une scène élargie de débat autour des différents types de contraintes qui cloisonnent les corps et les exclusions encore subies par les femmes, les réfugiés et les minorités. Le corps dansant y est conçu comme un espace de réflexion et de lutte pour les libertés et la dignité. «Parce que la danse est pour nous un geste politique et une pratique sociale, parce que l'art est pour nous essentiel dans un processus de mutations démocratiques, ce festival se veut un lieu de liberté, de partage et de joie», conclut-elle. «Carthage dance» est aussi un hommage aux pionniers de plus d'une génération, une reconnaissance du combat et la lutte des anciens et pour couronner le tout on a invité la doyenne et maîtresse de ballet Khira Oubeidallah à donner un mini-cours d'un pas de danse «El Alleji», un pas qui porte son sceau et c'est avec cette danse que les Journées chorégraphiques de Carthage débuteront. Et c'est du 26 juin au 1er juillet à la Cité de la culture, au Rio, à El Hamra et au 4e art qu'elles auront lieu.