La déception, si énorme, et ce match sans attrait pourraient donner un énième nouveau départ pour une sélection habituée aux échecs. Que peut-on attendre de ce Tunisie-Panama de ce soir ? Aux yeux de tous les observateurs, avertis et moins avertis, c'est une formalité, c'est un match dénué de toute importance et qui met en lice deux sélections faibles et loin du standard mondial d'après ce qu'elles ont montré lors des deux premiers matches. Si, pour le Panama, ce n'est pas une surprise, pour l'équipe de Tunisie, par contre, c'est une énorme déception et c'est un Mondial complètement raté. Rien ne peut décrire le drame sportif que Nabil Maâloul et ses joueurs ont provoqué : qu'on ne nous parle pas de haut niveau international, de qualité de l'adversaire, on a vu des sélections comme l'Iran, le Costa Rica, le Maroc, la Suisse, l'Islande, le Sénégal et autres représenter dignement les couleurs de leurs pays. Ils l'ont fait sans tapage, sans prétention, sans manipulation de l'opinion sportive et avec cœur et abnégation. C'est tout le contraire de ce que Nabil Maâloul et ses joueurs ont fait. Maintenant, nous avons une simple formalité à terminer, ce match contre le Panama. Un match où nous avons l'obligation de gagner et de bien jouer. Cela ne va rien changer: l'équipe de Tunisie, version Mondial 2018, est une copie moche. Les joueurs et leur sélectionneur ont tout raté, et ont énormément déçu leur public. La mission n'est pas si facile face à une sélection qui accélère quand elle veut et qui aime les raids rapides et le jeu vertical. Et qui n'aura pas peur de son adversaire du jour. Changements... Pas d'enjeu sportif lors de ce match pour l'équipe de Tunisie, comme pour le Panama. Ce qui compte pour nous, c'est de voir pour la forme, même sur un match, une prestation respectable et une générosité qu'on n'a pas vues contre l'Angleterre et la Belgique. Les équipiers de Khazri ont-ils encore la tête et le cœur pour le faire et pour se racheter ? Les échos venant de Russie ne sont pas si rassurants. Les vestiaires ne sont pas aussi calmes et soudées que lors du début du Mondial. Certains joueurs mécontents n'auraient pas mâché leurs mots, alors que la lourde défaite contre la Belgique a, en quelque sorte, divisé les joueurs. La situation est encore sous contrôle plus ou moins, mais ça ne va pas aussi bien que l'on pense. On s'attend alors à des changements forcés ou délibérés, en mesure d'absorber la colère du public et de donner un nouvel élan à une équipe qui a perdu Ben Mustapha, qui a failli être touché aux ligaments croisés. Il rejoint Bronn, S. Ben Youssef et Moez Hassane. Ce sera donc une opportunité (un coup du destin) pour Balbouli qui va terminer sa carrière internationale au Mondial. Ben Amor, Haddadi, Srarfi, Bédoui et Negguez devraient avoir une chance d'entrer pour espérer déstabiliser le Panama, et pour éviter la mauvaise rentrée qu'on a vue contre la Belgique et l'Angleterre. Ces changements vont-ils apporter un nouveau souffle ? Ce qu'on espère, surtout, c'est que les joueurs feront preuve d'abnégation et d'une réaction d'amour-propre. Cela devrait soulager, un tant soit peu, la colère des Tunisiens. Mais on le répète encore une fois, une victoire (qui devrait être la deuxième après 40 ans) contre le Panama ne peut pas acquitter Nabil Maâloul, son staff et ses joueurs. Ils ont raté (et de quelle manière !) leur Mondial, ils ont ruiné les rêves de tout un peuple qui aura rêvé d'un bon Mondial. On ne sera pas comme les Iraniens, les Marocains, et les autres peuples qui ont pu savourer, malgré l'élimination, la générosité et l'effort de leurs joueurs.