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Les raisons de la colère
Hausse des prix sur fond de traitement de choc du FMI
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 07 - 2018

Ne nous y trompons pas. Plus nous retardons dans les réformes, plus la facture sera lourde. Les dernières augmentations des prix de produits de divers ordres en témoignent
Le commun des Tunisiens est exaspéré et lourdement frappé par les augmentations vertigineuses des prix. Cela se vérifie en cette période de consommation estivale succédant au Ramadan, réputé lui aussi pour sa surconsommation et ses surfacturations. Le pays profond sue, les ménages vivotent à la peine. Les plus démunis sont exsangues. La classe moyenne rétrécit comme peau de chagrin, périclite. L'atmosphère est morose, surchargée de peine et de souffrances.
Et dire que nous n'en sommes pas à la vérité des prix. Les prochains mois se profilent sous un jour sombre pour les bourses moyennes et les couches défavorisées. Et puis, ne nous y trompons pas, plus nous retardons dans les réformes, plus la facture sera lourde. Les dernières augmentations des prix de produits de divers ordres en témoignent. Cela est d'autant plus vrai que nous sommes une économie surendettée, obligée de surcroît de s'endetter pour se maintenir péniblement à flot et ne pas sombrer.
S'adresser au marché financier international est loin de s'apparenter à une sinécure ou à une promenade de santé. On y va obligé, en désespoir de cause en quelque sorte. Et cela a un prix. Exorbitant dans tous les cas de figure. A l'instar de la Banque mondiale, le FMI a, lui aussi, ses agendas et ses diktats. La pensée unique monétariste y trône. Et les Etats sont obligés de suivre pointilleusement les recommandations du FMI moyennant une véritable soumission à son traitement de choc.
Fin mai 2018, le Fonds monétaire international diagnostiquait un renforcement des risques pour la stabilité macroéconomique de la Tunisie. «L'inflation, avait-il fait valoir dans son rapport, a atteint 7,7 % en avril, son niveau le plus élevé depuis 1991». Il a passé en revue les agrégats monétaires et le crédit ainsi que les déficits des balances commerciales et des paiements courants en plus de la baisse des réserves de change. Le tout sur fond de la hausse soutenue des cours internationaux du pétrole et de la frilosité des bailleurs de fonds redoutant les risques sur les marchés financiers internationaux.
Le diagnostic était aussi clair qu'un couperet tranchant. Les remèdes, eux, ont été conçus au scalpel : «Des mesures décisives sont nécessaires cette année pour lutter contre l'inflation, réduire le déficit budgétaire et protéger les pauvres», estime le FMI. Et d'énumérer les mesures plus amères les unes que les autres et enchevêtrées comme les mailles d'un douloureux et pesant filet : mise en place d'une politique monétaire extrêmement restrictive, compression de la masse salariale dans les administrations, réforme du système de retraite, réduction des subventions à l'énergie... Le FMI préconise également «des transferts accrus aux familles les plus vulnérables afin de les protéger de l'impact de la hausse des prix». Le mot est lancé d'une manière on ne peut plus claire : «la hausse des prix» !
Les Tunisiens n'ont guère lu ce rapport. On ne l'a guère commenté publiquement, ni même divulgué à large échelle, hormis quelques observateurs avertis et fins connaisseurs. Les hauts responsables gouvernementaux, eux, s'y soumettent comme s'il s'agissait de paroles d'Evangile. Il le traduisent par des mesures en tirs groupés. Certains tentent tant bien que mal d'en réduire l'impact et la portée, d'arrondir les angles en quelque sorte. Mais c'est somme toute banal eu égard au chemin de fer des mesures draconiennes imposées.
Les prix, eux, sont par essence publics et les gens n'en comprennent pas les raisons quand, tout à coup, ils s'envolent à la hausse, et qui plus est sans explications apparentes. Cela explique les frondes populaires contre ces augmentations qui touchent des produits de première nécessité, l'électricité, l'eau, l'essence et produits dérivés, le transport, les pénuries de lait et tout le reste.
L'incurie gouvernementale en matière de communication s'avère contre-productive. On prétend jouer au cachotier, et l'on entame profondément sa propre légitimité.
Et le plus grave c'est qu'à l'échelle des perceptions communes, les Tunisiens n'ont guère l'impression qu'ils sortiront un jour du bout du tunnel. Le désespoir gagne du terrain, l'angoisse du lendemain sévit, les réactions les plus inattendues et intempestives s'ensuivent. Elémentaire mon cher Watson. Qui sème la mal-vie récolte la vindicte.


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