Si la Coupe du monde 2018 n'a pas fini de nous surprendre, le match de quart de finale entre les Diables Rouges et les Cariocas n'a rien d'inattendu. Voici cinq éléments à surveiller dans ce duel qui aura toutes les allures d'une finale. Neymar a peut-être un statut de grande vedette, mais il est plus souvent qu'à son tour dans l'ombre de Cristiano Ronaldo et de Lionel Messi. Avec l'élimination hâtive du Portugal et de l'Argentine, la porte est grande ouverte pour le Brésilien. Pour une fois, il a l'occasion de démontrer pourquoi il est considéré comme l'un des meilleurs joueurs de la planète. Vivement critiqué depuis le début du Mondial, Neymar pourrait, avec une performance inspirée face à la Belgique, faire taire ses détracteurs. Pour réussir à faire oublier ses multiples épisodes de comédien, l'attaquant devra cependant avoir le dessus sur Eden Hazard. Le capitaine des Diables Rouges s'est imposé comme un véritable meneur depuis le début de ce Mondial. Non seulement il a réussi à marquer à deux reprises, mais c'est avant tout sa capacité à servir ses coéquipiers comme Romelu Lukaku fait de lui l'une des pièces maîtresses de cette formation. Romelu Lukaku a l'habitude de dominer physiquement ses adversaires, particulièrement lors de séquences aériennes dans la zone de réparation. Les attentes sont très élevées envers l'attaquant de Manchester United et force est d'admettre qu'il a les habiletés pour changer, à lui seul, le cours d'un match. Mais pour y arriver contre le Brésil, il devra rivaliser avec le meilleur duo de défenseurs centraux depuis le début de ce Mondial : Thiago Silva et Joao Miranda. Après une excellente saison avec l'Inter, Miranda est devenu un choix incontournable pour le sélectionneur du Brésil, Tite, et ce, malgré ses 33 ans. Il n'a certainement pas déçu depuis le début du tournoi. Thiago Silva prouve, à 33 ans, qu'il est encore l'un des meilleurs joueurs de la planète à sa position. S'il y a un défenseur capable d'arrêter Lukaku, entre autres pour ses habiletés physiques, c'est bien «O Monstro». De son côté, Lukaku a connu un début de tournoi fracassant, avec une récolte de quatre buts sur cinq tirs. Face aux Japonais, il a été plus imprécis qu'à son habitude. Gageons qu'il sera plus déterminé que jamais à racheter les quelques faux pas commis en huitièmes de finale dans ce match contre le Brésil. Une rédemption et un tournant Si les Brésiliens sont reconnus pour leurs habiletés techniques, les Belges sont dominants sur le plan de la robustesse. Et on ne parle pas uniquement ici de gabarit. Oui, ils peuvent compter sur un Romelu Lukaku qui a une stature bien plus imposante que celle de la majorité des joueurs de soccer. Mais il est aussi, et surtout, question de leur style de jeu. Les Belges ont démontré qu'ils maîtrisaient un style axé sur la robustesse, même s'ils ne sont pas nécessairement les plus grands. Eden Hazard est probablement le meilleur exemple. Il ne mesure que 1,73 m, mais est sans doute l'un des joueurs les plus explosifs et gare à celui qui tentera de lui soutirer le ballon dans un duel à un contre un. Les Brésiliens auront donc fort à faire pour rivaliser sur le plan physique, surtout que ce n'est pas la force de Neymar. Si le joueur étoile parvient à rester plus souvent qu'à son habitude sur ses deux pieds, il donnera certainement une meilleure chance à son équipe de l'emporter. La Coupe du monde est un tournoi long et exigeant, comme en font foi les nombreuses blessures qui sont survenues depuis le début de la compétition. Si un pays veut espérer se rendre jusqu'aux grands honneurs, ça prend beaucoup plus qu'un Neymar ou un Lukaku en grande forme. La Belgique a démontré qu'elle avait le talent nécessaire parmi ses remplaçants. Lors des huitièmes de finale, Marouane Fellaini et Nacer Chadli sont entrés sur le terrain à la 65e minute pour venir marquer les buts égalisateur et gagnant. Le Brésil n'a peut-être pas encore démontré qu'il avait la même profondeur, mais il ne faudrait pas sous-estimer les joueurs qui commenceront sur le banc. Roberto Firmino, cet attaquant qui joue à Liverpool, est l'un de ceux qui pourraient changer la donne. Le Brésil a l'occasion d'accéder au carré d'as où il tenterait de racheter sa performance catastrophique d'il y a quatre ans devant ses partisans, alors que l'Allemagne lui avait administée une sévère correction de 7-1. Thiago Silva, Neymar et compagnie voudront s'imposer et démontrer que l'époque des Ronaldo, Roberto Carlos et Cafu est bel et bien révolue. En Belgique, on parle de «génération dorée» depuis plusieurs années déjà. Depuis 2014, les Diables Rouges ont toujours été classés parmi les cinq meilleurs pays au classement de la Fifa. Le temps est venu pour les Belges de démontrer qu'ils sont prêts à jouer dans la cour des grands, qu'ils font maintenant partie des grandes nations du soccer. Le gagnant de ce match affrontera en demi-finale le vainqueur du duel entre la France et l'Uruguay.