Les «Diables rouges» ont les moyens et les ambitions L'équipe de Tunisie va se mesurer ce soir à un client habitué de la Coupe du monde qui en sera au Brésil à sa 12e participation, avec en point d'orgue une 4e place lors de l'édition 1986 au Mexique. C'est une nation à forte tradition footballistique, comme le soulignent sa place de finaliste du championnat d'Europe 1980 (en plus de trois autres présences en phase finale de l'Euro) et sa médaille d'or aux Jeux olympiques 1920. Comme toute équipe, celle de Belgique a vécu ses heures de gloire et mangé son pain noir. Après une certaine traversée du désert, les «Sang et Or» espèrent revenir au premier plan grâce à l'opportunité présentée par la grand-messe brésilienne. «Après douze ans d'absence en phase finale, l'objectif sera d'offrir une belle image du football belge à l'international et se qualifier pour les huitièmes de finale. Après, ce sera du bonus», souligne le sélectionneur Marc Wilmots, en place depuis 2012 et qui a drivé les «Diables rouges» dans 17 matches avec un bilan flatteur : 11 victoires, 4 nuls et 2 défaites. Cet ancien international, entre 1990 et 2002, totalise 70 capes et 29 buts. Soit à une toute petite unité des meilleurs réalisateurs de l'histoire de la sélection belge : Paul Van Himst et Bernard Voorhoof (30 buts). On attend Hazard Wilmots a du reste de bonnes raisons d'afficher son ambition, compte tenu de la qualité de l'effectif qu'il a sous la main, traduite par sa valeur marchande qui doit donner des complexes à bien d'autres pays. Ainsi, selon une étude récente de l'Observatoire du football, trois joueurs belges figurent dans le Top 60 des footballeurs les plus chers au monde. Eden Hazard (Chelsea) est le 4e joueur le plus cher au monde avec une valeur estimée entre 75,9 et 88,3 millions d'euros. Romelu Lukaku est 21e (entre 35,2 et 41 millions d'euros). Vincent Kompany (Manchester City) est 41e (entre 29 et 33,8 millions d'euros). Il y a pourtant un hic. L'homme le plus représentatif et le plus médiatisé du foot belge, Eden Hazard, n'a pas inscrit le moindre but en sélection depuis plus d'un an. «Il n'apporte pas suffisamment à la sélection», observe l'ancien international Marc Degryse. Son rendement avec son équipe nationale reste nettement inférieur à celui qu'on lui connaît à Chelsea sous la coupe du Portugais, Jose Mourinho. Autre carence : hormis le défenseur central du Bayern Munich, Daniel Van Buyten, la totalité des internationaux n'ont aucune expérience d'une phase finale du Mondial. Heureusement qu'il y a là Romelu Lukaku, 21 ans, pour parer aux carences offensives. Dimanche dernier, lors de la victoire (2-0) en Suède, il a inscrit un but magnifique. Autres sujets d'inquiétude : l'équipe a des problèmes sur les flancs. En plus du cas Thomas Vermaelen (Arsenal), le «Diable rouge» qui présente les statistiques les plus inquiétantes en termes de temps de jeu et qui doit avoir un problème de rythme. Lukaku et Vermaelen étaient absents à l'entraînement cette semaine. «Aucune inquiétude dans les deux cas, assure le coach Marc Wilmots. C'est surtout une mesure de précaution car ils ressentaient tous deux une raideur à la cuisse (ischio-jambiers). Il n'y a pas besoin de prendre des risques inutiles alors que l'ensemble du groupe suit un rythme soutenu depuis le début de la préparation», ajoute-t-il. Un changement de trop Les Diables, de retour lundi dernier du stage de Suède, ont enchaîné depuis mercredi cette fois à Westkappelle, le complexe où se prépare le FC Bruges. Ultime remaniement apporté à la liste des 23 : Sammy Bossut sera le 3e gardien à la place de Koen Casteels qui a subi une fracture du tibia. La Belgique, qui a gagné une place au dernier classement mondial Fifa avant les trois coups du Mondial (11e), aura gagné 35 points à la faveur de son succès en Suède (2-0). En revanche, sa large victoire (5-1) face au Luxembourg n'est pas comptabilisée dans ce classement, puisque le coach Wilmots a procédé à sept changements (au lieu des six convenus et autorisés). Les copains de Vincent Kompany, le rugueux arrière central de Manchester City, partiront mardi prochain pour le Brésil, pleins d'espoir. L'Algérie, la Corée du Sud et la Russie: voilà un groupe H nettement abordable. Ils ont de bonnes raisons de croire en leur bonne étoile. Il suffit de passer le premier tour. Une fois libérés, tous les bonheurs leur deviennent accessibles.