L'auteur du livre nous plonge dans le monde passionnant de l'industrie textile qui a boosté l'économie tunisienne, notamment dans les années 70 après la parution de la loi d'avril 1972. Il est considéré comme l'un des pionniers de l'industrie textile en Tunisie, un secteur en perte de vitesse après un début fulgurant dans les années soixante marqué par un rythme de croissance accru du nombre d'entreprises suite à la création en 1962 de l'Office national du textile. Lui, c'est Hachemi Habib Kooli, auteur d'un nouveau livre qui jette toute la lumière sur la contribution de ce secteur dans l'édification de la Tunisie moderne et ravive en nous les jolis souvenirs des tabliers bleus pour les garçons et roses pour les filles confectionnés avec amour depuis la création en 1956 de la première entreprise moderne à Ksar Hellal. L'auteur du livre nous plonge dans le monde passionnant de l'industrie textile qui a boosté l'économie tunisienne, notamment dans les années 70 après la parution de la loi d'avril 1972 à l'époque de Hédi Nouira qui a constitué un tournant et a permis le retour des investisseurs étrangers en Tunisie. Il s'arrête sur des moments forts de l'histoire du textile ponctuée de la croissance des industries textiles dans toutes les régions du pays et la création de l'Utica qui fut d'un grand apport au développement de ce secteur. La Tunisie surfait sur la vague textile grâce à la diversification de sa production sur fond d'une coopération technique bien solide avec la France. La production a quasiment explosé notamment celle des jeans qui étaient en vogue à cette époque. L'industrie textile est ainsi qualifiée de «secteur à deux couronnes», confie l'auteur. C'est le premier secteur en termes d'exportation et d'employabilité. De la production artisanale à l'utilisation du coton et des fibres analogues au jute, l'ouvrage de Hachemi Habib Kooli met en exergue le développement de l'industrie textile en Europe et en Tunisie depuis l'époque beylicale jusqu'à l'année 2017, et préfère laisser parler les chiffres quand il s'agit de révéler les difficultés que connaît ce secteur en raison de l'augmentation du taux d'exportation et le marché parallèle. Le chiffre d'affaires d'une entreprise privée tuniso-américaine a baissé de 96.923 MD en 2001 à 56.000 en 2010. Celui des entreprises a aussi chuté. Il est passé de 2.050 en 2010 à 1.615 en septembre 2017. Quant au nombre d'employés, il n'a pas été épargné et a connu une baisse considérable estimée à 39.341 par rapport à l'année 2010. Ce chiffre est tombé de 198.000 en 2010 à 158.659 en septembre 2017, souligne l'auteur. En termes d'exportation, les statistiques reflètent une légère augmentation de 4.452.92 MDT en 2005 à 5.408.62 MDT en 2016, contre une nette hausse de l'importation de 2.962.36 MDT en 2005 à 4.258.59 MDT en 2016 sur fond de dépréciation du dinar tunisien. En dépit de ces statistiques, l'auteur du livre termine sur une note positive imbue d'optimisme quant à l'avenir de ce secteur, le qualifiant de prometteur grâce aux différentes compétences tunisiennes dans le domaine de l'industrie textile. Des compétences capables de redorer le blason de ce secteur et de réaliser à nouveau les records enregistrés de 1994 à 2011 en termes d'exportation.