Le paysage médiatique connaît aujourd'hui des mutations profondes et la technologie, qui évolue d'une manière quasi exponentielle, est plus que jamais accessible à tout un chacun. Partant, les contenus des produits audiovisuels se trouvent très influencés par ces changements et les contenus audiovisuels éducatifs sont loin d'être en reste. Plus, ils revêtent une importance capitale vu leurs enjeux. Dans ce même sens, Canal France International, l'Arab state brodcasting union et le Conseil culturel de l'Union pour la Méditerranée se sont associés pour mettre sur pieds le projet «Maârifa: programmes éducatifs multimédias» afin de développer les contenus de la télévision éducative dans le monde arabe et d'impulser la coopération en la matière, entre les deux rives de la Méditerranée. Pour mieux présenter ce projet, une conférence de presse a été tenue, hier matin, au siège de l'Atce par M. Renaud Musolier, président du Conseil culturel de l'UPM, M. Slaheddine Maâoui, directeur général de l'Asbu, ainsi que M. Alain Belais et M. Etienne Fiatte, respectivement président et directeur général de CFI. Un point de presse qui vient couronner par là même le colloque «Télévision et éducation : le savoir, un enjeu grand public», qui vient d'être organisé pour la première fois en Méditerranée et dans le cadre de «Maârifa», les 25 et 26 octobre à Tunis, par France Télévisions, CFI et l'Asbu. D'après les intervenants, le projet «Maârifa» a commencé par une idée qui a germé et qui s'est vue enfin concrétisée grâce aux efforts et à l'apport des différents partenaires dont l'objectif est de faire évoluer l'audiovisuel dans le bassin méditerranéen à travers le partage des expériences. Le projet «Maârifa» consiste à accompagner des chaînes de télévision — étatiques et privées — du monde arabe et de la rive sud de la Méditerranée dans la création et la production de contenus audiovisuels et de programmes éducatifs destinés aux jeunes, grâce à l'expertise croisée de France 5 (chaîne pilote dans ce secteur) et de CFI qui vont transmettre et partager leurs expériences et leur savoir-faire dans ce domaine. Cela étant, l'équipe «Maârifa» n'apporte aucun soutien financier et ne campe pas un rôle éditorial. Ce sont donc les chaînes de télévision elles-mêmes qui débloquent le budget nécessaire et qui décident des contenus de leur programmes éducatifs. Le rôle de l'équipe «Maârifa» consiste ainsi à apporter un accompagnement technique de haut niveau. En réalité, les intervenants ont expliqué que «Maârifa», lancé en avril 2010, fonctionne avec le système d'appel à projets. Et d'ajouter que dix propositions, toutes de qualité, venant de sept pays du monde arabe ont été présentées. Le jury composé d'experts et de professionnels français de l'audiovisuel a tranché : trois projets seulement ont eu la chance d'être sélectionnés. Il s'agit de «Mektaba» (Bibliothèque) de la chaîne éducative marocaine Arrabia, «Chabab» (Jeunes) de la chaîne palestinienne Watan TV et de «Al Oulamaou as-sighar» (les petits savants) de la Jordan Radio and Television. L'appartenance à une structure capable de fournir les moyens financiers nécessaires, la motivation, l'originalité et l'innovation, la possibilité de décliner le projet sur d'autres médias (avec la télévision classique, évidemment), la faisabilité et la qualité artistique de la présentation des projets ont été les principaux critères de sélection. Les trois lauréats bénéficieront de la mention spéciale de l'Asbu, ce qui leur permettra une large diffusion de leurs programmes dans le monde arabe, a annoncé M. Slaheddine Maâoui. Il est certain que dans le contexte mondial actuel, la télévision éducative constitue un enjeu de taille, pour les pays arabes et ceux du Sud en particulier. Un tel projet de coopération dans ce domaine ne peut donc qu'être salutaire. Quand éducation, jeunes, télévision et technologies de pointe se conjuguent, la tâche est certainement rude, mais le résultat en vaut vraiment la peine...pour que notre télévision éducative change de visage! En attendant de voir à l'écran les trois projets sélectionnés, les organisateurs nous ont promis qu'un «Maârifa 2» est d'ores et déjà au programme.