Lundi dernier a eu lieu au Théâtre municipal de Tunis, et en marge des JCC, l'ouverture des journées audiovisuelles de Tunis, avec Un balcon sur la mer, un long métrage de l'actrice et réalisatrice française, Nicole Garcia. Au programme de cette manifestation qui se déroule sur trois journées, on a organisé des ateliers, des débats et des tables rondes sur les thèmes suivants: "Améliorer les échanges audiovisuels entre les deux pays, la Tunisie et la France", "La production et la formation: comment mieux travailler ensemble?", "Le développement d'un paysage audiovisuel euro-méditerranéen", "La création audiovisuelle de demain : le web, le numérique, le jeu vidéo", "Nouvelles pratiques de l'image : culture ou dépendance ?", une étude comparative entre deux feuilletons à succès: un français et un tunisien : Maktoub et Plus belle la vie et, enfin, un colloque sur le thème "Télévision et éducation", organisé par CFI, France télévisions et l'Asbu (Union des radios arabes). Au début de cette soirée du lundi, on a inauguré le Prix de l'ambassade de France, qui a été octroyé à Hafsia Herzi, l'actrice française d'origine tunisienne, révélée par le réalisateur Abdel Kéchiche dans La graine et le mulet. Le prix consiste à permettre à l'artiste, qui s'essaie à la mise en scène, de voir son court métrage diffusé sur TV5, et à lui offrir une résidence d'écriture en France pour son prochain projet de film. Le court métrage en question a été projeté en avant-programme de la soirée. Il s'agit de Khotba ou "fiançailles", une comédie où l'auteur Hafsia Herzi joue le rôle d'une passionnée de cinéma obsédée par sa caméra. Celle-ci rompt le rituel de la khotba en dirigeant les protagonistes qui ne sont que sa famille et celle du fiancé. Ce dernier, qui a pas mal répété l'entrée en matière, et la fameuse réplique du genre: "J'ai l'honneur de demander la main de votre fille…" sort de ses gonds lorsque la pseudo- "réalisatrice" coupe son élan en lui criant de faire preuve de plus de justesse et de sincérité. Mais c'est le père de la fiancée qui se prend au jeu et qui se livre entièrement aux "directives" de sa fille. Ce qui est censé être un événement heureux est à deux doigts de virer au drame. Hafsia Herzi, élue espoir du cinéma français aux Césars, promet également en tant que réalisatrice. Son film en dit beaucoup sur son amour du cinéma et sur sa façon de traduire une certaine réalité en fiction. Après Khotba, on a cédé la place à la première mondiale d'Un balcon sur la mer. Ce film, de Nicole Garcia, est construit sur la fameuse légende hollywoodienne de "boy meets girl". Mais il ne s'agit nullement d'une comédie romantique à l'américaine, plutôt de la fissure dans la vie tranquille d'un père de famille. Le passé lointain de cet homme, qui travaille dans une agence immobilière tenue par son beau-père, refait surface lorsqu'il rencontre ce qu'il croit être son amour d'enfance. Déguisée en femme du monde, la revenante n'est autre qu'une actrice venue arnaquer l'agence. Pire, elle n'est pas la Marie-Jeanne qu'il a quittée le cœur brisé pour retourner en France, mais la fille de l'épicier qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Cette dernière est revenue prendre sa part d'amour et partager enfin ses propres souvenirs avec celui qu'elle aimait en silence… A part ça ? Il y a cette nostalgie de l'Algérie qui se révèle n'être qu'un film de plus. Mais cela tire en longueur et... d'excitation, point!