Ce ne sont pas les bons attaquants qui font défaut à l'EST, mais Youssef Blaïli est du genre difficile à remplacer. La luxation de l'épaule contractée par Youssef Blaïli dès l'entame du match contre Kampala City en Ouganda tombe mal dans ce mois de forte sollicitation pour l'Espérance. C'est que ce dernier sera soumis à un repos forcé de pas moins d'un moins et demi. L'indisponibilité de Youssef Blaïli n'est pas une chose anodine puisque toute la verve de l'attaque «sang et or» repose sur la générosité et l'efficacité de ce virevoltant attaquant algérien. D'ailleurs, depuis son retour par la grande porte, enregistré au cours de la saison dernière, la ligne d'attaque espérantiste a retrouvé tout son panache. Avec Anis Badri qui est aussi la grande force de frappe de la ligne avant de l'Espérance, Blaïli a manifestement augmenté les chances de réussite de l'Espérance quant à la prolifération des occasions, devenue le propre de l'équipe de Bab Souika à chaque match et devant n'importe quel adversaire. Concurrence installée Il y a lieu de rappeler que le retour de Youssef Blaïli a été providentiel pour l'Espérance et son coach Khaled Ben Yahia. En revanche, il est venu gâcher la vie aux jeunes attaquants montants comme Adam Rejaïbi, Maher Ben Sghaïer et, à un degré moindre, celle de Haïthem Jouini et Bilel Mejri. Du coup, c'est une concurrence à la fois féroce et silencieuse qui s'est bel et bien installée au sein du compartiment offensif devenu ouvert à toutes les combinaisons gagnantes au grand bonheur de Khaled Ben Yahia qui n'a plus que l'embarras du choix. Avec cette pléiade d'attaquants très valables — en attendant le retour à la forme habituelle du goaleador Taha Yacine Khénissi —, les places seront de plus en plus chères dans le compartiment offensif de l'EST. Mais pour tous les spécialistes et les observateurs avertis, Youssef Blaïli reste la star incontestée et l'atout majeur de l'attaque dont l'absence ne passe jamais inaperçue. Même si Haïthem Jouini, qui l'a remplacé samedi dernier à Kampala, avait sorti un match impeccable, la place et le style de jeu de Blaïli ont nettement manqué à l'attaque ce jour-là. Ses incursions culottées, rapides et payantes presqu'à tous les coups ne sont pas à la portée de n'importe qui. L'EST en aura toujours besoin notamment à Tunis face au blocus défensif pour lequel optent toujours ses adversaires. C'est lui, avec Anis Badri, qui a souvent la charge de déverrouiller la défense des équipes qui choisissent de refuser le jeu et de se recroqueviller en arrière. Et maintenant que Blaïli sera loin des stades pour un assez long bail, qui va prendre sa place pour épauler les efforts de Anis Badri ? On sait tous qu'en son absence, personne ne peut se dire qu'il est bien placé pour le remplacer. La concurrence est donc ouverte même si c'est Haïthem Jouini qui tient la corde pour combler ce grand vide aux côtés de Bilel Mejri et Anis Badri, bien partis pour composer le nouveau trio d'attaque en l'absence de l'Algérien. Le regain de forme tant attendu de Yassine Khénissi pourrait éventuellement changer la donne. Mais cela pourrait survenir au moment du rétablissement de Blaïli. Quant aux jeunes «loups», Maher Ben Sghaïer et Adam Rejaïbi, qui piaffent d'impatience de saisir une telle opportunité, leur talent, pas tout à fait confirmé, ne les met pas en bonne posture pour s'imposer dans cette concurrence impitoyable.