A Radès, l'Espérance Sportive de Tunis a réussi une belle sortie face à Township en faisant parler la poudre sur le plan offensif, s'adjugeant méritoirement la première place de sa poule. C'est de très bon augure. Avant de s'effondrer totalement et montrer ses limites devant le spectaculaire ouragan espérantiste, l'équipe botswanaise de Township Rollers a, quand même, été très entreprenante, particulièrement en première période qu'elle a terminée sur le score de parité d'un but partout. Franchement, on s'inquiétait quelque peu pour notre représentant tellement l'adversaire botswanais alliait beau football et virilité (à la limite de l'agressivité) ayant causé beaucoup de problèmes à l'EST dont la défense laissait entrevoir quelque fébrilité qui ne rassurait guère. Surtout sur le but de l'égalisation réussi sur un coup franc dévié de la tête dans les filets de Moez Ben Chrifia par Chamseddine Dhaouadi (40'). Pourtant, on commençait à se frotter les mains après les tentatives très prometteuses de Youssef Blaïli qui a ouvert le score d'un tir foudroyant (26'). A rappeler que le même Blaïli a été privé d'un penalty limpide à l'entame du match (4') car l'arbitre pensait à tort à une simulation. Splendide récital du tandem Badri-Blaïli Heureusement que la période de doute n'a duré que le temps du premier half. Et encore une fois, Khaled Ben Yahia réussit d'un coup de maître à rectifier le tir en faisant sortir Coulibaly à la mi-temps qu'il a remplacé judicieusement par Ghaïlane Chaâlali. Il fallait oser ce coup de poker car Coulibaly a toujours été l'une des cartes gagnantes de l'EST. Etant criardement dans un jour sans, Ben Yahia n'a pas hésité à le remplacer, encouragé dans cette belle manœuvre par le retour providentiel de l'autre poumon de l'équipe : Ghaïlane Chaâlali qui a visiblement recouvré la plénitude de ses moyens. Et du coup, le tour est joué puisque toute l'équipe «sang et or» allait subir une transformation des plus payantes. C'est que le milieu de terrain qui constitue toujours le point fort de l'Espérance a rapidement retrouvé ses repères, surtout que Franck kom et Mohamed Ali Moncer affichaient une forme pimpante. Après ce changement, toute la flamme des Botswanais s'est éteinte pour laisser libre cours aux attaquants «sang et or» qui en ont fait voir des vertes et des pas mûres à la défense adverse qu'ils ont prise d'assaut sans répit jusqu'à la fin de la rencontre. Et même si la défense espérantiste avait souvent tremblé sur quelques attaques dangereuses des visiteurs, le compartiment offensif composé essentiellement de Youssef Blaïli, Anis Badri et Bilel Mejri a magistralement donné le tournis aux défenseurs de Township. Aujourd'hui tous les spécialistes vous diront qu'aucune défense, aussi solide soit-elle, n'aimerait avoir affaire à la paire Blaïli-Badri. Ces deux feux follets de l'attaque commencent à prendre un plaisir immense à jouer ensemble. Contrairement à la logique des choses, leur comportement sort de l'ordinaire et du conformisme puisqu'on a souvent trouvé ces deux ailiers de débordement jouer côte à côte dans plusieurs opérations d'attaque. Tantôt chacun d'entre eux fait étalage de son arsenal technique individuellement, tantôt ils réussissaient de beaux tableaux collectivement. En témoigne le but sublime marqué par Bilel Mejri (79'). Ce dernier était à deux doigts de rater son match en l'absence de Taha Yassine Khénissi et Haïthem Jouini (blessés), à cause de son jeu approximatif en première période. Mais comme par enchantement, son adaptation s'est bel et bien ancrée au fil du match. Son errance a rapidement laissé la place à une formidable complicité très prometteuse avec la magique paire Badri-Blaïli. Et si cette nouvelle donne se confirmait à l'avenir, on pourrait dire que la ligne d'attaque ne poserait plus problème pour Ben Yahia à l'avenir. La cerise sur le gâteau fut incontestablement la fraîcheur physique affichée par les joueurs de l'EST jusqu'à la dernière seconde du match. Pourtant, tout le monde redoutait une certaine décompression à l'occasion de ce rendez-vous, le dernier d'une saison harassante pour l'Espérance. Heureusement que rien n'en fut. La preuve a été formidablement donnée par le lutin Anis Badri qui s'est malicieusement joué de toute la défense de Township à la toute dernière minute du match avec une vélocité déconcertante avant de signer son deuxième but et le quatrième de son équipe. Désormais, grâce à la paire Badri-Blaïli, on est en droit de passer sous silence les quelques bourdes défensives de l'Espérance.